Des Assises Nationales à l’Attentisme Citoyen: Quelles perspectives face aux manœuvres de Samba Alar Wade? Par Dr Ousmane Diallo Coordonnateur du MRDS aux USA

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Tout d’abord rendons à César ce qui lui sied. Nous allons sérieusement féliciter le président de la république, SA Wade, d’avoir tenu pour la première fois sa parole. Il avait voulu offrir aux neuf millions d’Haïtiens une région toute entière pour un retour en masse au « pays natal ». Dieu merci, au terme d’une immigration choisie, 163 jeunes créoles, lycéens et universitaires, triés sur le volet ramèneront au pays des ancêtres grâce « au charter de la dignité » une portion des gènes de Dessalines, père fondateur de la première république  noire indépendante. Même si la communauté internationale peine à recevoir le million de dollar promis au « fonds pour l’Haïti », contrairement aux $ 200.000 de notre voisin le Mali, SA Wade offrit beaucoup plus. C’est quoi 500.000.000 de FCFA devant la légendaire Teranga Sénégalaise ? Un vrai coup de maitre par SA et à la communauté internationale de lui en être reconnaissante. Aux jeunes étudiants sénégalais « légalement clandos » des campus, qu’ils prennent leur mal en patience car le maitre sait mieux que quiconque et disons à ces pauvres victimes «sepedan, byenvini lakay ».

Ceci dit…

Le 24 mai 2009, après environ douze mois de consultations citoyennes et populaires autour d’axes de réflexion (termes de référence) concoctés par son élite, le peuple sénégalais a assisté, l’âme revigorée, le cœur plein d’espoir à la plus belle manifestation de son génie, regroupant toutes les franges de la société, en unisson avec les partis de l’opposition. D’aucuns avaient qualifié cet évènement d’historique car du fin fond de leurs fibres, résonnaient en eux la ferveur des grandes mobilisations des années soixante; quand le lien ombilical entre hommes politiques et le peuple était encore solide.  Après une année d’activités, durant laquelle la charte de bonne gouvernance fut traduite en Anglais, Arabe et dans six langues nationales, les assises peuvent être créditées à juste titre de la mise sur pied de la coalition « Bennoo Siggil Senegaal » (BSS) et de son corollaire, le raz-de-marée électoral et la reconquête des pouvoirs « locaux» des grandes villes sénégalaises.
Cependant que le souvenir des assises s’estompe de plus en plus de la mémoire d’un peuple subjugué par le poids d’une vie excessivement chère pour maintenir le train de vie infernal d’une famille kleptocrate et épicurienne, certains leaders de la 25eme heure des assises nationales s’agitent pour que soient réactivés les comités départementaux de pilotage (CDP) mus en comités de « suivi ». Nul n’y trouverait à redire, n’eut été que la cible de leur agitation n’est nulle autre que la coalition BSS. En réclamant l’adoption des conclusions des assises nationales, le respect de la charte de bonne gouvernance- points sur lesquels, il n’y a point de divergence fondamentale sauf des degrés variés de « ferveur »- mais, ce qui gène le plus dans leur démarche, ressemblant plus ou moins à une entreprise de lèse-majesté, c’est la revendication venant de partisans officiellement « non politiques » d’un candidat unique de l’opposition ou un candidat de l’unité sous le label BSS pour une transition de TROIS ans pour une Refondation de l’état.
Le MRDS certainement souscrit à ces recommandations que nous avions déjà théorisées en 2009 dans une contribution « crever l’abcès du Bennoo ou périr ».  N’empêche, tout en demandant à nos camarades qui se disent des citoyens « sans partis politiques » et les activistes des autres partis «réfractaires » de savoir raison gardée et de faire preuve de moins d’impatience, nous nous interrogerons du pourquoi de cette immixtion directe du bureau des assises dans la chose politique et l’orientation stratégique de BSS. Or, vouloir influencer la prise de décision des partis politiques lors du séminaire fatidique d’octobre est non seulement un acte hautement politique mais une ingérence inacceptable dans la souveraineté des partis politiques. Refuser de militer dans un parti politique ou s’auto-exclure d’une coalition et en vouloir déterminer leur devenir est anachronique et contre-productif.  Il en découle ipso-facto un clash entre les mouvements « citoyens politiques » et les « partis politiques » de citoyens.
Néanmoins, dans le but d’éviter la pérennisation de cette culture et mode de fonctionnement du régime précédent- commissionner des études pour n’en faire que des cornets d’arachides grillés- le travail résultant des assises nationales ne devrait pas être rangé aux oubliettes. Face aux velléités monarchiques et les certitudes d’un « coup d’état institutionnel », le combat qui sied au bureau des assises et ses comités de suivi, c’est de se métamorphoser en un mouvement de lutte pour l’application effective de cette « doctrine politique globale, la plus élaborée et la plus finie, de tous les temps », en dehors ou en partenariat avec BSS.  En définitive, le peuple ne saurait attendre que l’élite bourgeoise continue « de réfléchir, toujours réfléchir et encore réfléchir » à sa place en des lieux si éloignés, pour ensuite lui demander de s’approprier ses conclusions. Disséminer la charte de bonne gouvernance traduite en langues nationales, dans lesquelles la majorité de la population n’est point alphabétisée, nous semble beaucoup plus une fuite en avant qu’une recherche effective de solutions durables aux problèmes de l’heure du peuple sénégalais dans sa globalité. Samba Alar Wade continue ses manœuvres, se dédisant du jour au lendemain sans conséquence aucune, violant sans gène ni retenue sa constitution et hypothéquant l’avenir des enfants sénégalais au profit de ses petits de français. Tandis que l’opposition s’oppose via communiqués, déclarations tonitruantes et conférence de presse, la société civile prend goût à l’activis

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