XALIMA NEWS – Ils sont des centaines de sénégalais qui vivent à Nouhadibou et à Nouakchott dans des conditions extrêmement difficiles, depuis plusieurs jours. Ces sénégalais s’activent la plupart dans le secteur de la pêche et souhaitent rentrer au pays, après les changements intervenus dans la réglementation des pêches en Mauritanie.
Aujourd’hui, avec les centaines d’embarcations de pêche artisanale qui sont à quai, le blocage a fini par créer un véritable malaise chez les populations sénégalaises. Conséquence de cette situation inédite où un nombre important d’embarcations est à quai, depuis le 25 janvier dernier, ces sénégalais, la plupart originaires des Iles du Saloum ou de Nguet-Ndar ne savent plus à quelle activité se fier. Ils ne demandent rien d’autre et ne veulent que rentrer coûte que coûte dans leur pays. « A l’origine de cette situation qui inquiète de jour en jour, les ressortissants sénégalais, la législation adoptée au cours de ces dernières années par l’Etat mauritanien, sans être mis en oeuvre, et qui subitement a été remis au goût du jour par ces autorités, sans aucune concertation », regrette Cissé Guèye, un saloum-saloum qui a fait 10 ans au port de Nouakchott. Selon, ce ressortissant sénégalais basé au quartier Bassara de Nouakchott, les autorités mauritaniennes ont décidé de revoir la manière d’octroyer les licences aux pêcheurs étrangers. Mieux, renseigne Sidy Fall, habitant du quartier PK5 de Nouakchott, le problème qu’il y a entre eux et les autorités mauritaniennes, est que ces dernières veulent désormais gérer leurs propres ressources. C’est-à-dire qu’il n’est plus admis que des pêcheurs étrangers, qui pêchent dans leurs eaux, veuillent transporter la marchandise dans les pays voisins. Aujourd’hui, ce qui est autorisé, selon nos interlocuteurs, est que seuls des hommes d’affaires peuvent se présenter au niveau des quais de pêche, acheter la quantité qu’ils souhaitent et aller la revendre dans les pays voisins. « Mais ce qui n’est plus possible désormais, c’est de laisser les pêcheurs étrangers pêcher les poissons et aller avec leurs pirogues revendre le produit chez eux », confie Fallou Cissé, habitant au quartier Kouffa de Nouakchott.
De nombreuses embarcations immobilisées depuis quelques jours.
Et avec les nouvelles dispositions appliquées par les autorités mauritaniennes, il est dorénavant exigé que tous les éléments étrangers qui opèrent sur les embarcations de pêche soient expressément mentionnés sur ladite licence d’autorisation de pêche. Avec cette mesure, ce sont plusieurs embarcations qui étaient sous juridiction mauritaniennes, de Nouadhibou à Nouakchott, qui ne peuvent plus prendre la mer. Par conséquent, de nombreuses pirogues sont depuis quelques jours immobilisées et visibles au niveau de la plage des pêcheurs, ainsi qu’au niveau du marché aux poissons de Nouakchott, informe un Nguet-ndarien vivant au quartier 6ème de Nouakchott et qui travaille au port depuis 10 ans.
Cette situation délicate a même poussé certains hommes d’affaires qui n’avaient comme employés que des sénégalais et des maliens à sortir de leur mutisme pour dire que la nouvelle législation mise en vigueur, ne les arrange pas du tout, et risque de plomber l’économie du secteur.
Pénurie de poissons dans les ménages
Avec cette situation, c’est un véritable calvaire que font face des centaines de pères de famille qui vivent dans ce pays voisin. Ces derniers ne travaillent plus à cause des nouvelles mesures prises, lancent un SOS à l’endroit des autorités sénégalaises pour qu’une solution soit vite trouvée à leur situation. Sinon, ils préfèrent une aide afin qu’ils puissent retourner chez eux. Cette situation qui prévaut en Mauritanie, a dangereusement fini d’affecter les populations sénégalaises, car déjà, dans les ménages, c’est une véritable pénurie de poissons qui est notée depuis quelques jours dans toute la vallée.
Le responsable de la communauté sénégalaise vivant en Mauritanie invite les autorités des deux pays à s’asseoir autour d’une table et de discuter de la situation.
Par Abdourahmane DIALLO