[EDITORIAL DE ABDOU NDUKUR KACC NDAO] ELECTIONS LOCALES DU 29 JUIN 2014

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Abdou Ndukur Kacc Ndao
Socio-Anthropologue

Demain, dimanche 29 Juin 2014, les sénégalais, dans une tradition bien ancrée, vont choisir leurs élus locaux. 228 partis politiques, répartis en 2702 listes, seuls ou en coalitions, vont solliciter les suffrages des sénégalais à travers les 600 Collectivités locales que compte notre pays. 100 millions de bulletins sont imprimés et coûtent à notre trésor public 15 milliards de FCFA.

De quoi exécuter des projets et programmes de développement dans un Sénégal enrhumé qui cherche, en vain, des recours thérapeutiques appropriés, pour déboucher ses fosses nasales. D’ailleurs, tout porte à croire que nous avons dépassé ce stade bénin de notre rhino-pharyngite ou nasopharyngite, pour aboutir à une surinfection ou co-infection bactérienne ou même en emphysème. Peut être que le diagnostic est encore plus sévère, tant les sénégalais, au delà des chapelles politiques et idéologiques, sont déçus et désorientés par un pouvoir qui tarde à apporter les traitements médicaux symptomatiques.

Il serait démagogique de penser que tous les maux de notre pays résultent de la seule arrivée au pouvoir de l’APR et de ses alliés. La crise est plus profonde, plus catastrophique qu’elle n’y parait, résultat de plus de 50 ans de gabegie, de pilotage à vue, et de perte de l’initiative stratégique sur des questions d’intérêt national toujours arrimées aux lobbies financiers, à la destruction de notre bourgeoisie nationale, aux investissements non prioritaires, à une planification stratégique ajustée à des intéressants personnels.

Continuer à penser qu’il suffit de chasser encore Macky pour que le Sénégal aille de l’avant, c’est caricaturer les complexités inhibitrices qui empêchent notre pays d’aller vers le développement. C’est poursuivre cette démagogie d’une classe politique – ici et ailleurs – qui se plait dans les promesses surréalistes. Pour le moment, nous n’en sommes pas à l’Election présidentielle. Mais le lien est évident entre ces enjeux électoraux présidentiels et locaux.

En attendant, nous devons respecter ces milliers de politiques ou non qui se sont investis pour solliciter, parfois dans des conditions difficiles, les suffrages des sénégalais. Nous devons aussi rappeler – heureusement que ceci est connu – que les collectivités locales sont des instruments de développement local, au service de l’Etat central. Les réformes y compris la dernière, portant Acte III de la décentralisation, ne changeront rien à cette architecture institutionnelle. Ces collectivités locales restent un enjeu politique et économique indéniable. Il demeure qu’elles ont des limites dans le financement des projets prioritaires locaux, dans le recrutement de personnels…Or, on a beaucoup entendu des promesses fantaisistes comme si ces politiques ne savent pas faire la différence entre une Election Présidentielle et des Elections locales.

Personnellement, je regrette que les candidatures indépendantes aient été exclues du processus, comme entité politique et sociologique autonome des appareils politiques. Il reste que je salue la pluralité des listes qui est un signe évident de vitalité démocratique. Il est vrai que cette floraison de listes va nous coûter très chère. Mais nous n’avons pas le choix dans une démocratie, ou d’une moins, dans l’architecture actuelle institutionnelle de notre démocratie. Le plus important, c’est que choix reste au peuple. Le peuple à écouté, parfois entendu, il fera son choix demain. En toute liberté de conscience. Dans la paix et la sécurité. Du moins, je l’espère.

Je souhaite que les citoyens aillent voter pour rompre avec les tâtonnements et les logiques prébendiers de certaines de nos collectivités locales. Pour que les ressources allouées soient au service des communautés. Que nos collectivités locales soient propres.

En attendant, nous scruterons, après les élections, les autres questions institutionnelles fondamentales soumises au Prince, par la CNRI, qui tarde à se décider. Par pur opportunisme politique. Violant des règles évidentes dans une République respectueuse de ses consensus. Il avait dit qu’il prendrait son temps pour examiner les conclusions de la CNRI. Nous attendons d’être avisé !!! Nous attendons aussi de savoir si’il fera un mandat de 5 ans ou de 7 ans.

Les tergiversations des dernières semaines laissent augurer d’un probable dédit digne du catholique qui avait emprunté de l’argent chez le juif du film « Marchand de Venise ». de Al Pacino. S’il se dédit, nous ne prendrons pas une parcelle de sa chaire, mais nous prendrons toute la parcelle de sa chaire.

ANKN

1 COMMENTAIRE

  1. Mairie de Dakar : La grosse escroquerie se situe ailleurs !

    « Sans conteste, le maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, a marqué des points, autant dans la gestion de la mairie que dans celle de son image personnelle. Patiemment et obstinément, il a essayé de donner un autre visage à sa ville.

    Que des chimères !
    L’Homme Khalifa Sall est en train de surfer sur l’ignorance des populations et sur le fait que ces dernières ne cherchent jamais l’information et se contentent de consommer tout ce qu’une certaine presse distille savamment.
    La première question qu’il faut poser est celle de savoir pourquoi il y a eu rupture dans la communication et la mise en ligne des Comptes administratifs et Comptes de gestion de la Ville sur le site Villededakar.org comme promis à l’entame de la mandature. Pourquoi y a-t-il eu une rupture dans la forme de présentation du Compte administratif et son analyse détaillée qui retrace les réussites et les échecs sur les objectifs budgétaires atteints ou non atteints comme celui de 2009.
    Les seuls documents disponibles sur le site sont des budgets qui sont indicatifs et qui renferment des intentions, des vœux pieux ou des projets à mettre en œuvre.
    Le jeudi 21 avril 2011, dans une Lettre adressée aux Dakarois et dakaroises le Maire de Dakar nous disait : « En prenant fonction le 22 avril 2009, nous avions inscrit l’action municipale dans une gouvernance participative et inclusive. Cela nous l’avons fait pour répondre à cette exigence légitime des citoyens d’être associés à la gestion des affaires publiques, et par conviction. En effet, et je l’ai déjà indiqué dans la lettre que j’ai adressée aux Dakaroises et aux Dakarois au seuil de l’année 2011 « la démocratie, c’est la permanence du dialogue entre les élus et leurs mandants. »
    C’est dans le cadre de ce dialogue permanent que j’avais aussi indiqué que désormais à la fin de chaque exercice budgétaire, je partagerais avec nos mandants un compte rendu annuel de mandat pour échanger avec eux sur l’action municipale, ses réussites, ses échecs, ses insuffisances. Aussi, vous me voyez désolé de n’avoir pas pu sacrifier au début de l’année à ce qui, à mes yeux, représente un exercice rituel dans nos rapports avec les populations. Nous n’avons pas pu le faire au début de l’année en raison de contraintes liées à la préparation et à l’organisation du Forum Social Mondial que Dakar a eu le privilège d’accueillir au mois de février dernier.
    En tenant cette rencontre aujourd’hui, j’ai voulu marquer le symbolisme qui s’attache à cette date parce qu’elle représente la veille du deuxième anniversaire de notre prise de fonction. Si 2009 a été d’abord une année d’assainissement des finances de la Ville avec pour objectifs prioritaires la contraction des dépenses et le règlement de la totalité des arriérés de paiement réguliers et ensuite une année de restructuration budgétaire, l’exercice 2010 a surtout consisté à réaliser le programme prioritaire d’investissements.
    Ce programme a porté principalement sur l’exécution des travaux de réhabilitation et d’entretien du réseau d’éclairage public, sur des travaux de réfection et de réhabilitation de 88 écoles, de 4 marchés, de 6 centres de santé, de 5 centres socioculturels, de 10 stades ou terrains de sports et de 16 équipements administratifs. Tous ces travaux, réalisés dans le but d’améliorer la qualité du service public municipal, ont été déjà réceptionnés ou le seront très prochainement.
    2010 a été aussi l’occasion de réaliser des investissements dans les services sociaux de base. En plus des travaux de réfection des écoles élémentaires, des centres de santé et des postes de santé pour améliorer l’accueil et les conditions de travail, des actions ont été engagées pour les rendre plus accessibles et pour améliorer la qualité de leurs services. »
    Encore une fois, il est notable qu’il n’a pas tenu promesse, car n’ayant pas du tout sacrifié à cet exercice de transparence et de reddition de comptes.
    Il est évident que Khalifa Sall n’a fait aucune performance dans sa gestion de la Ville de Dakar. C’est ce qui explique le fait que cet Homme politique a su subtilement éviter de présenter aux Dakarois et aux Dakaroises un Document–Bilan comme l’a fait son prédécesseur en 2008, en indiquant ce que Mamadou Diop a fait durant son magistère et tout ce que lui, Papa Diop, a fait en terme de réalisations au niveau de la santé, de l’éducation ,de la culture, de la construction d’hôtels de commune dans les arrondissements de la Ville, de mobilier urbain, etc.
    Aujourd’hui tout le monde s’accorde sur le fait que Monsieur Mamadou Diop a construit une administration municipale en recrutant des polytechniciens et des cadres supérieurs et il a offert au personnel des opportunités de formation continue pour atteindre des objectifs de capacitation dans tous les domaines de compétence. D’autre part, il a dessiné une ambition à la Ville de Dakar avec une vision de modernité, d’urbanité et de développement durable.
    Monsieur, votre comparaison entre le Maire sortant et ses prédécesseurs n’est pas bonne et la démonstration la plus éloquente est tirée du Rapport PEFA de 2009 qui atteste que la plus grande performance de la Ville de Dakar, entre 2000 et 2007, est d’avoir mobilisé un budget qui a été multiplié par 2,4 (Budget qui est passé progressivement de 08 à 27 milliards). Avec des taux de réalisation de 70% en 2005 ,80% en 2006 et 65% en 2007 par rapport aux prévisions. Quels ont été les taux de réalisation de 2009 à 2013 ?
    Le constat est là, Khalifa Sall au lieu de présenter un Bilan de ses cinq ans de magistère à la tête de la Ville de Dakar cherche vaille que vaille à nous inviter dans une bataille de positionnement en direction de l’élection présidentielle de 2017. C’est un secret de polichinelle que dans les coulisses de l’Hôtel de Ville, d’aucuns l’invitent à quitter le Parti socialiste et d’avoir le courage de faire comme les autres, créer son propre parti ou mouvement. Et de fait, il cherche à se présenter comme une victime expiatoire de l’acte 3 de la décentralisation qui le viserait personnellement. Que nenni !!!
    En voulant faire des élections locales de 2014 un test de popularité en direction d’une reconstruction ou d’un éventuel départ du Parti socialiste, Takhawou Dakar (ou Takhawal Dakar) et Khalifa Sall ont cherché à divertir les Dakarois et les dakaroises.
    La gestion de Ville de Dakar n’a jamais été aussi calamiteuse, approximative, sans vision, émotionnelle et partisane, tant elle est jalonnée de scandales étouffés, de faits et chiffres qui méritent d’être portés à la connaissance des Dakarois et Dakaroises afin d’apprécier la gestion des Hommes et femmes sur qui leur choix s’était porté en mars 2009 pour barrer la route à une dévolution monarchique qui devait passer par la Ville de Dakar .
    En clair, il nous faut éviter de tomber dans le piège de l’émotion ,de la sympathie et de la victimisation politique que l’on tente de nous vendre à travers une communication politique savamment orchestrée et bien huilée qui cache bien une stratégie d’accaparement de la chose politique à des fins purement intéressées par un groupuscule qui a vendu aux sénégalais et sénégalaises Benno Siggil Sénégal et ses Assises en 2012 et Taxawou ou Taxawal Dakar en 2014 .
    Le CABINET DU MAIRE : creuset d’incompétences, laisser aller-laisser faire
    De mémoire de Dakarois ou Dakaroises un cabinet n’a jamais été aussi pléthorique,40 personnes ! Mamadou Diop et Papa Diop n’ont jamais dépassé plus de la quinzaine de conseillers ou chargés de mission, et le dernier nommé a su conserver la même structure et certains membres du Cabinet de son prédécesseur.
    Le plus décapant dans le choix des membres du Cabinet du Maire est qu’ils sont essentiellement des enfants de vieux barons du Parti socialiste qui ont pour la plupart trouvé là leur tout premier emploi et qui portent pompeusement le titre de Conseillers ou Chargés de mission avec un niveau de rémunération salariale de six cent à huit cent mille francs. Alors que ceux ou celles, parmi eux et elles, qui ont un niveau supérieur à Bac + 2 se comptent sur les doigts d’une seule main !
    Le fait à souligner, est le nombre de contrats spéciaux qui s’attache à cette façon de faire. Et cela a engendré une masse salariale qui a atteint un milliard trois cent millions pour les émoluments de ces privilégiés du Cabinet que le Maire a entendu soustraire à la précarité qui est le lot des agents municipaux. Une grosse discrimination, dés lors qu’ils gagnent un salaire de loin supérieur à ceux des responsables de structures opérationnelles qui sont soumis à la rigueur du statut des agents municipaux non fonctionnaires. Tant bien même que certains d’entre ces agents sont titulaires de maitrîses et de doctorats ou leurs équivalents.
    Laisser aller, laisser faire, tel est le mode de gestion de cette entité où le Premier Magistrat de la Ville a foulé aux pieds tous les textes légaux et réglementaires qui encadrent la composition d’un Cabinet. Tant par le nombre pléthorique, que par le non respect des règles qui sont édictées par un décret et des circulaires.
    Un Directeur de Cabinet titulaire du BFEM (fils d’un ancien ministre du Parti socialiste), tandis que son Adjointe est classée Attachée d’administration, donc titulaire de moins qu’un Baccalauréat.
    La norme est qu’il faut être un agent de la hiérarchie A ou son équivalent. Et rien que la lecture des numéros de matricule renseigne sur la supercherie du Maire qui dans son arrêté de nomination fait du Directeur de Cabinet un cadre administratif et financier. Le même mode opératoire est souvent utilisé pour masquer la carence de ces enfants de barons du parti socialiste pour que l’on puisse les mettre à la tête de certaines structures de la Ville, mettant de fait des agents plus diplômés et plus compétents sous leur autorité.
    Dans le même sillage et pour permettre à ses protégés de faire une « diplômation rapide » et « à la carte », ces derniers sont inscrits dans des écoles prestigieuses à Paris et font la navette Dakar – Paris, Paris – Dakar pour prendre des cours et rentrer suivant une périodicité bien déterminée aux frais de la Ville. Privilèges, que les autres cadres de la Ville de Dakar n’ont pas. Il faut dénoncer ce fait en ce sens que ça impacte lourdement sur le Budget de la Ville en terme de prise en charge de scolarité, de frais de mission ou de voyages et de billets d’avions. Et lorsqu’il s’agit de plusieurs personnes (Directeur de cabinet, Secrétaire Général Adjoint, membres du Cabinet, membres du Conseil municipal, etc.) cela fait désordre. C’est d’ailleurs cela qui explique que la rubrique Voyages et frais de missions a été multiplié par trois.
    Au moment où les agents de la Ville voient leur prise en charge médicale être rejetée par certains hôpitaux pour défaut de paiement, ces privilégiés se font soigner en France ou au Maroc au vu et au su de tout le monde !
    L’autre fait marquant dans ce Cabinet est qu’au vu et au su de tout le monde, il ya des Conseillers et Chargés de mission qui perçoivent un salaire de la Ville et qui travaillent dans d’autres établissements privés à plein temps ou sont établis à l’étranger à l’image de la fille du frère de L. Diack ( M. Diack) qui est Commerciale dans une agence immobilière et Conseillère technique du Maire Titulaire d’un BTS en électricité , de la fille de l’ancienne Directrice de la Croix Rouge S.S. Coulibaly qui vit en France qui perçoit son salaire ,ou de la fille de cet ancien Maire de Dakar qui gère ses affaires personnelles et qui déclare urbi et orbi que ce n’est pas son salaire de la Ville de Dakar qui la fait vivre. Le compte est loin d’être exhaustif !
    Une autre incongruité est la présence d’une femme qui n’a pas la nationalité sénégalaise ( elle est de nationalité française et serait la cousine de Madame Sall) qui occupe la fonction de Secrétaire Particulière du Maire, ce qui est contraire à la loi qui interdit formellement cette situation, il faut être de nationalité sénégalaise pour travailler dans une institution publique.
    L’oncle du Maire qui est un militaire à la retraite, est aussi nommé Secrétaire Particulier et bénéficie d’un contrat spécial. Quid de son chambellan ancien émigré qui est rentré d’Italie pour intégrer le Cabinet et de son fils engagé comme chauffeur personnel qui effectue des missions en Europe aux frais de la Ville. Cette autre femme de ménage que Madame Sall elle même a fait engager au Service du Protocole !
    L’autre anecdote que l’on se raconte et qui fait désordre dans les couloirs de la Ville de Dakar, c’est l’histoire de la nièce du Maire Responsable des Relations extérieures qui sous le couvert d’une mission, alors qu’elle était en congé, s’est fait prendre en charge par la Ville pour aller en vacances en France. Sa fille étant tombée malade à Paris, c’est le Maire qui par des acrobaties fait prendre en charge l’hospitalisation de la fille par la Ville.

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