Encens, ceintures de perles et petits pagnes prennent le pouvoir

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Qui parle encore de « sexe fort » ? La séduction est une partie que les femmes savent bien remporter grâce à leur arsenal : effluves enivrantes de l’encens, le tintement envoûtant des ceintures de perles et l’agressivité des petits pagnes. Suffisant pour que les hommes ne soient pas tentés à voir ailleurs ou à traîner les pieds en revenant du travail. La séduction est devenue un art chez les femmes. Voyage dans les petits secrets de cet arsenal de la douce guerre.

Tissés à la main, les petits pagnes ou béthio’’ en wolof sont transparents et dévoilent les parties intimes. Les ‘’bine-bine ou ‘’dial-dialis’’ sont de petites ou grosses perles de toutes couleurs que les femmes portent autour des reins, sous la forme ceintures. Le tintement de cet arsenal de séduction a tendance à susciter le désir du mari. Et l’encens,‘thouriaye’, est un parfum traditionnel très envoûtant.

Ce sujet est loin d’être tabou dans les familles sénégalaises habituées à se taire sur beaucoup de points. Les adultes apprennent à une fille sur le point de rejoindre le domicile conjugal les petits secrets pour dompter son époux. Cette tâche est dévolue à son entourage, particulièrement ses tantes paternelles. Elles sont suffisamment imprégnées de l’art de la séduction pour en transmettre les astuces.

Les objets de la séduction alimentent un commerce important. En témoigne cette vendeuse au marché des Hlm. « Celle qui veut avoir son mari à ses côtés, tout le temps, doit utiliser ces petits pagnes, l’encens et les perles. Je suis amie avec mes clientes. Du coup, je leur donne toujours des conseils sur  l’utilisation de mes produits destinés à faire plaisir à leurs maris. Très intéressées, elles me demandent toujours de leur dicter de nouveaux ‘fèèm’, (des stratégies pour se faire désirer)».

Interpellée sur la période pendant laquelle marche son business, elle indique que c’est surtout en saison froide. « C’est normal car en saison froide, il est bon de réchauffer l’endroit où on est avec son homme. Et, pour cela, la femme aura juste besoin de son pot avec des cendres, du feu et de l’encens», enseigne-t-elle. Les jeunes mariées et les ‘driankés’ (les grandes dames), lance-t-elle, doivent toutes s’habituer à parfumer avec de l’encens.

Une dame, la quarantaine sonnante, soutient cet avis. Habitant Pikine, Astou Mbaye, est en train d’acheter cet arsenal de la séduction dans une boutique du marché des Hlm. Elle en achète pour elle, mais surtout pour sa nièce qui doit emménager chez son mari. « Ce sont des secrets de femme pour plaire à son mari. Il ne faut jamais les négliger. ‘Dafay deugeureul sèye’». Interpellée sur les conseils qu’elle a donnés à sa nièce pour l’utilisation de cet art de séduction, Mme Mbaye confie : « Puisque j’aime le ‘thiouraye’, je lui ai conseillé de mettre d’abord le ‘gower’ (des boules d’encens), en fermant toutes les portes de la chambre ou du salon. Dix minutes après, elle met le ‘boule bouger’ (le mari ne bougera pas). C’est un encens qui dégage une bonne odeur qui accroche ».

Toujours dans ce volet, Astou Mbaye ajoute : « Quand arrive l’heure d’être au lit, elle porte une robe ‘béthio’. Ce sont des façons de faire qui font que le mari s’attache à sa femme». Ce que confirme M. Ndiaye, trouvé devant sa boutique au Marché Patte d’Oie. Il explique les effets sur son envie sexuelle. Un jour, affirme-t-il, en revenant du boulot très fatigué, son épouse lui dit, alors qu’il finissait à peine de la saluer : « les provisions de gaz et de riz sont épuisées ». Il pique une colère et commence à se disputer avec elle. « Quand je m’énerve, je me fâche avec tout le monde jusqu’à vouloir dégager de la maison. Et ma femme, pour me faire revenir à la raison, m’a joué un numéro inoubliable »,laisse-t-il entendre. Notre interlocuteur raconte : « le soir venu, après avoir pris son bain, elle met un ‘béthio’ sous une robe très transparente, avec les ‘bine-bine’ qui affichent un arc-en-ciel. J’étais couché sur le ventre et quand je me suis retourné, elle était en train de marcher tout doucement en mettant l’encens qui dégage un de ces parfums extraordinaires. Et là, je ne pouvais pas me retenir. Avant qu’elle ne débarque sur moi, je suis allé la chercher… Le reste du film, je le garde pour moi ».

Un moment certes « inoubliable » qui fera que ce boutiquier ne se disputera plus avec quiconque, à cause d’un sac de riz vidé ou d’un gaz.

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