[Enterrement de Ndèye Khady Niang-Photo] Youssou Ndour, Macky Sall, Ahmet Khalifa Niasse… accompagnent la danseuse jusqu’à sa dernière demeure: Mermoz, Yoff et Amitié refusent du monde.

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La Mosquée de Mermoz, les cimetières de Yoff et le domicile de Ndèye Khady Niang à Amitié ont refusé du monde hier, à l’enterrement de la chorégraphe. Les personnalités comme Youssou Ndour, Macky Sall, Ahmet Khalifa Niasse, Doudou Ndiaye Coumba Rose… ont accompagné la danseuse jusqu’à sa dernière demeure.

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James Brown saisi d’admiration

On ne la verra plus se mouvoir gracieusement sur scène comme elle savait si bien le faire. La danseuse Ndèye Khady Niang qui est décédé dimanche des suites d’un malaise, a été enterrée hier, lundi 30 août, aux cimetières de Yoff. La mosquée de Mermoz où s’est tenue la levée du corps et son domicile sis à Amitié 2 étaient pleins à craquer. Des personnalités du showbiz, du sport, de la scène politique, de simples amis et voisins, ont marqué le triste événement de leur présence. Assailli par les micros devant la mosquée de Mermoz, le chanteur Youssou Ndour, proche de la défunte témoigne que Ndèye Khady Niang, une danseuse hors du commun, a rehaussé cet art. « Si la danse a atteint un certain niveau au Sénégal, c’est grâce à elle. Elle symbolise l’évolution de la danse. Ndèye Khady a toujours été une grande sœur pour moi. Nous avons voyagé un peu partout dans le monde C’était une femme qui était en bons termes avec tout le monde. C’est une grande perte, mais nous nous plions à la volonté divine », affirme le Roi du Balax. Il exhorte les jeunes générations à suivre ses pas et remercie tous ceux qui se sont mobilisé depuis l’annonce de la triste nouvelle.

Pour accéder au domicile de la défunte à Amitié, il faut garer le véhicule et marcher sur des dizaines de mètres. Les devantures des maisons environnantes et celle de la chorégraphe sont occupées par des proches, voisins, parents éplorés. Sous la tente aménagée dans la cour de la maison est assis Ahmet Khalifa Niasse qui dit connaître la danseuse mieux que beaucoup de personnes. Contemporains, ils ont grandi ensemble à Kaolack où ils ont appris le Coran. El hadji Ibrahima Niasse était toujours bien reçu chez son père. Disciple de Baye Niasse, elle était « une personne du Paradis qui apportait la joie comme une lumière dans les ténèbres des autres ».

Aux religieux qui pointent du doigt les danseurs, Ahmet Khalifa Niasse rappelle que quand le Prophète Mouhamed (Psl) rejoignait Médine, il a été accueilli par des danseuses, filles de charpentier qui l’adulait, en se réjouissant de l’avoir comme voisin. Désignant Ndèye Khady Niang meilleure danseuse d’Afrique, Mbaye Dièye Faye a été impressionné que la femme, décédée à 66 ans, ait tenu en haleine des générations et des générations. Ce n’est pas étonnant que lors de son voyage au Sénégal, James Brown ait été saisi d’admiration par ses pas de danse incomparables.

Pas d’égale sur scène

Elle battait à plate couture les autres danseuses de sa génération comme Oumy Sène, Oumy Samb, Aïssata Bâ. Le cœur gros comme ça, elle aimait partager avec tout le monde. Partie un jour du mois béni de Ramadan, il est certain qu’elle n’aura pas besoin d’escalier pour accéder au Paradis. Tout ce que les parents de la défunte ont de plus que lui sur la chorégraphe, c’est d’avoir été ses géniteurs, déclare Doudou Ndiaye Coumba Rose. Alors qu’elle avait à peine 13 ans, Ndèye Khady prenait le déjeuner et le dîner chez lui. Pourtant, il ne manquait jamais à manger chez elle. A l’époque, ils étaient le duo de choc. Ils cartonnaient dans les « taneber », « khawaré » « simb ». Lorsqu’il se présentait à des spectacles sans Ndèye Khady, on lui demandait d’aller la chercher. Unique dans son genre, elle donnait des complexes aux autres danseuses de sa génération et seules Ndèye Missal Lam, Aïssata Bâ et Oumy Sène prenaient leur courage à deux mains pour la rejoindre sur scène, au risque de passer inaperçues.

Grande responsable dans son parti et amie, la danseuse était avec lui vendredi dernier entre 16 h et 19 h. Femme de culture émérite, elle était l’amie de tout le monde. Sa mort est une grande perte pour le pays. Frère de Ndèye Khady, El Adji Ibrahima Niang alias Bro Niang a été surpris par le décès de sa sœur. Elle avait l’air de se porter comme un charme et c’est plutôt leur frère qui est en France qui les inquiétait.

A la mosquée, il a entendu des témoignages qui ont agréablement surpris plus d’un. Elle ne faisait aucune discrimination entre riches ou pauvres. Si elle n’est pas morte milliardaire, c’est qu’elle ne lésinait pas sur les moyens pour mettre ses proches à l’aise. Son fils Amadou Kouaté confirme. Pour l’aider à se trouver une place au soleil, sa mère lui a donné 4 fois le billet et trouvé des visas pour l’Italie. « C’était une mère exemplaire, la meilleure au monde », dit-il les larmes aux yeux. Les gazouillements des oiseaux et les chamailleries des talibés qu’elle accueillait chaque jour au petit matin vont atrocement leur manquer. Tout ce qui reste à faire, c’est de prier pour que la terre de Yoff lui soit aussi légère que l’était son cœur.

Hadja Diaw GAYE

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31-08-2010
CHEIKH TIDIANE CISSé, imam de Médina Baye (Kaolack) : Elle a toujours aimé El hadji Abdoullahi
Niass dit “Baye”»

«Je rends grâce à Dieu de nous avoir permis d’assister à la levée du corps de Ndèye Khady Niang.  Ndèye Khady Niang a été baptisée par Baye Niass lui-même. Elle avait un père exemplaire qui l’a toujours éduquée dans le droit chemin. Ce qui m’a beaucoup impressionné chez elle, c’était sa gentillesse et son ouverture par rapport à la famille Niass de Médina Baye. Elle fut un incontestable disciple de Cheikh Al Islam. Elle a toujours aimé El hadji Abdoullahi Niass dit Baye. Elle a toujours œuvré pour l’union des cœurs. Vous savez, unir des cœurs vaut mieux que prier ou même pratiquer le ramadan.»

YOUSSOU NDOUR, artiste musicien : Un symbole de l’évolution de la danse wolof»
«Ndèye Khady Niang a toujours été une grande sœur pour moi. On était très proches. Nous avons eu à voyager dans beaucoup de pays à travers le monde. Je pense que Ndèye Khady Niang a toujours symbolisé l’évolution de la danse wolof. Elle fut une grande danseuse de renommée internationale. Aujourd’hui si la danse est aussi populaire, je dirais que c’est grâce à cette ambassadrice du Sénégal. Parce que, Ndèye Khady  a eu à séduire le monde entier de par ses phases de danse. C’est une grande perte mais il faut s’en réjouir, d’autant plus que c’est la volonté de Dieu. Prions pour le repos de son âme.»

DOUDOU NDIAYE ROSE, percussionniste : Elle me donnait envie de battre le tam-tam»

«Malgré la danse qu’elle faisait, elle avait reçu une bonne éducation de son père qui fut un grand talibé Cheikh. Ce n’était pas évident que Ndèye Khady Niang devienne cette grande danseuse qui a fait pratiquement le tour du monde. Elle a étudié le Coran jusqu’à un niveau élevé et pourtant, elle est devenue danseuse. Elle a séduit le monde entier de par sa danse qui était loin d’être obscène. Elle me donnait envie de battre le tam-tam.»

Recueillies Par C. B. DIAGNE

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Le dernier spectacle de Ndèye Khady Niang au cimetière de Yoff
Décédée dimanche, des suites d’un malaise, la danseuse de renom, Ndèye Khady Niang repose désormais au cimetière musulman de Yoff. A la grande mosquée de Mermoz où s’est déroulée la prière mortuaire, ses amis de Sorano, parents et proches collaborateurs ont tenu à lui rendre un ultime hommage. Par Cheikh Bamba DIAGNE

ImageL’émotion était à son comble, hier, à la grande mosquée de Mermoz où avait lieu la levée du corps de la danseuse Ndèye Khady Niang. Peu après 14 heures dans le hall de la mosquée, on pouvait apercevoir parents et autres amis-artistes éplorés qui se réconfortaient mutuellement, en attendant la sortie de la dépouille mortelle de la morgue. L’occasion pour ces artistes musiciens, de rendre à «celle qui a toujours fustigé la danse obscène», un dernier hommage.
Aussi, toute la classe culturelle sénégalaise y était, Youssou Ndour, Doudou Ndiaye Rose et tant d’autres, en plus des personnalités politiques et religieuses qui ont tenu à rendre un dernier hommage à Ndèye Khady Niang. Certains artistes cinéastes, notamment Cheikh Ngaïdo Bâ et le président du Cng de lutte, le docteur Alioune Sarr étaient aussi présents.
Il y avait aussi entre autres autorités politiques l’ancien Premier ministre Macky Sall et l’ex-ministre des Affaires étrangères, Cheikh Tidiane Gadio.
Dans le hall de la grande mosquée de Mermoz, c’était une atmosphère de recueillement et de consternation. Le frère aîné de la défunte chorégraphe ne quitte pas des yeux le cercueil en bois où se trouve sa défunte sœur, en attendant de regagner sa dernière demeure.
Ndèye Khady Niang laisse derrière elle le souvenir d’une ambassadrice du Sénégal «qui s’est taillée la part belle dans le monde de la danse». Ainsi, à la grande mosquée de Mermoz, hier, les témoignages étaient unanimes. Tous ont reconnu la grosse perte que représente la mort de Ndèye Khady Niang pour «la danse wolof». «Nous ne pouvons qu’être optimistes pour Ndèye Khady Niang qui a rendu l’âme en ce mois béni du ramadan», se réjouit l’imam de Médina Baye, El Hadji Cheikh Tidiane Cissé.
Ainsi, c’est vers 15 heures 20 minutes que le cortège funèbre s’ébranle vers le cimetière musulman de Yoff où une foule nombreuse a assisté à l’inhumation hier de la danseuse Ndèye Khady Niang.
Stagiaire

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