Foot – CAN: Pourquoi le Sénégal ne passe plus le premier tour

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Depuis 2008, le Sénégal est toujours sorti dès le premier tour de la Coupe d’Afrique des Nations de football (CAN). Face à ces échecs répétitifs qui contrastent avec les heures de gloire du début des années 2000, EnQuête a posé la question à Cheikh Sidy Ba pour diagnostiquer le problème.

Désillusion, tristesse, cauchemar…. Mardi dernier, les Sénégalais ont encore revécu cela. Oui, ces moments difficiles qui suivent toujours une élimination très précoce des Lions à une messe continentale. La fin de la rencontre qui a sanctionné la victoire (2-0) des Fennecs d’Algérie sur le Sénégal a rappelé beaucoup de choses et fait renaître d’affligeants souvenirs. Le désespoir était à la hauteur, ou plus profond même, que l’espoir que l’équipe nationale du Sénégal a suscité avant le début de cette Coupe d’Afrique des Nations de football (CAN) 2015. Les joueurs eux-mêmes n’en revenaient pas. Affalés sur la pelouse du stade de Malabo, ils se demandaient certainement comment ils n’ont pu décrocher le nul qui leur aurait permis de poursuivre l’aventure et de mettre fin aux souffrances de leurs inconditionnels supporters.

La Guinée Equatoriale inhospitalière ?

On pourrait même penser que c’est la Guinée Equatoriale qui ne porte pas bonheur ou qui n’accorde pas de ‘’Teranga’’ aux Lions du Sénégal. Car c’est là-bas qu’ils ont eu le pire bilan de leur vécu en Coupe d’Afrique en 2012. Emmenés à l’époque par le technicien Amara Traoré et ses adjoints Abdoulaye Sarr et Mayacine Mar, le capitaine Mamadou Niang et sa bande avaient essuyé trois défaites en autant de matches et sur le même score de (2-1) face à la Zambie (futur vainqueur), la Guinée Equatoriale et la Libye.

Cette fameuse campagne avait même réussi à effacer celle de 2008 à Tamale (Ghana). Celle-ci était également entrée tristement dans l’histoire du foot sénégalais en étant la plus calamiteuse de toutes. Sur les terres ghanéennes, le Sénégal avait aussi été éliminé dès le premier tour avec 2 points récoltés en trois rencontres. Humiliés (3-1) par l’Angola, les hommes de Henryk Kasperczak avant été accrochés par la Tunisie et l’Afrique du Sud. Le comble, le commandant de bord (le sélectionneur de l’époque, Henryk Kasperczak) quitta le navire avant même d’aborder le troisième et dernier match de poule.

Mais ce qui blesse le plus les Sénégalais, c’est parfois moins l’élimination que la façon de jouer. Certains pensent même que les joueurs ne mouillent pas assez le maillot. Le fond de jeu laisse à désirer dans ces phases finales. ‘’On n’a pas d’identité alors que toutes les autres équipes en ont, indique Cheikh Sidy Ba, qui avait pris part à la CAN 2000 au Nigeria. Elles savent dans quel système elles vont évoluer. Mais au Sénégal, à chaque match son système. Ce n’est pas bon pour une équipe. Ce qu’on a vu dernièrement, c’est que chaque match a ses hommes et son système. Ce n’est pas bon pour une équipe appelée à être une grande d’Afrique. C’est au coach et à la direction technique de donner une identité au foot sénégalais.’’

‘’Le talent ne suffit pas’’

Une énième élimination, une énième interrogation. Parce que le Sénégal ne manque pas de talent. Sur le papier, le potentiel est énorme. De Kara Mbodji à Moussa Sow, en passant par Gana Guèye, Cheikhou Kouyaté, la Tanière semble imbattable. Et tout le monde s’accorde à dire qu’il y avait de la place pour arriver à franchir la phase de groupes. Mais pourquoi donc ça ne marche pas ? ‘’Le problème, c’est un tout : un problème d’organisation, de management, de coach. Parce qu’à chaque fois, on a les hommes et les individualités qu’il faut mais on a un problème de collectif. On n’arrive pas à avoir ce collectif qui nous permet de passer ce fameux premier tour. Le talent à lui seul ne suffit pas parce que ce ne sont pas les exploits individuels qui font les victoires, c’est plus le collectif que les individualités’’, soutient Cheikh Sidy Ba.

’Nous n’avons pas la culture de la gagne’’

Dans son diagnostic, l’ancien défenseur central des Lions soulève aussi un problème mental. ‘’Il faut instaurer la culture de la gagne qui fait défaut aux Sénégalais’’, dit-il. A ses yeux, cette génération est bien différente de celle du début des années 2000 qui a enthousiasmé les supporters et le peuple sénégalais en entier. Au début de cette compétition équato-guinéenne, l’ancien international Moussa Ndiaye a expliqué l’état d’esprit qui leur a permis de réaliser des performances salutaires. ‘’On a vécu la CAN 2002 comme une famille. On était ensemble et on s’entendait bien. C’était ça la force de notre groupe. Il y avait de la solidarité et de la rigueur. On avait aussi une mentalité de gagneurs. Chacun savait pourquoi il avait été appelé en équipe nationale’’. Conséquence : les Lions avaient amené le Sénégal pour la première en finale de CAN.

‘’Problème d’objectif’’

En Europe, les Lions s’éclatent dans leurs championnats respectifs. Ils marquent but sur but, s’imposent par leur engagement et leur technique. Leur talent et leurs prestations font rêver tout le Sénégal, suscitent un fol espoir, au point de les voir prétendre à la victoire finale. Mais c’est la déception qui s’ensuit, malheureusement. L’utopie s’effondre souvent brutalement. ‘’Il y a aussi un problème d’objectif, dit l’ancien joueur de la Jeanne d’Arc de Dakar.

Parce qu’on attend jusqu’à ce qu’on dise c’est demain la CAN, pour dire qu’on va y aller pour prendre la coupe or on n’a pas une équipe capable de gagner un trophée continental. Donc, il faut avoir des objectifs précis, d’abord des objectifs intermédiaires, c’est-à-dire chercher à passer le premier tour ; ensuite prendre la compétition match par match à partir des quarts de finale qui sont des rencontres à élimination directe.’’

L’ancien joueur de Linz (D1, Autriche) demande à ce qu’on ‘’arrête la politique de l’événementiel, c’est-à-dire que l’Etat ne doit pas attendre l’approche d’une compétition pour sortir les moyens’’. ‘’On peut sortir des millions et ne rien gagner parce qu’une compétition se prépare pendant de longues années, que ce soit en football ou dans les autres disciplines. Il faut les états généraux du football, asseoir une politique sur la longue durée. Il faut mieux organiser notre football local pour que les joueurs locaux puissent intégrer plus tard l’équipe nationale A.’’

Enqueteplus.com

1 COMMENTAIRE

  1. Parce qu’ils sont les seuls joueurs à être incapables de jouer vite et bien, c’est à dire avec une bonne maîtrise du ballon par tous ! Ce n’est pas le cas, quand on voit la rapidité d’exécution des autres équipe, excepté deux équipes dont les joueurs sont très jeunes à savoir la Zambie qui a quand même eu sa coupe d’Afrique gagnée avec panache. Nous n’avons pas un seul grand technicien dans cette équipe, et SADIO MANE dont on parle est entraîné, bien servi par des co-équipier de très grand niveau dans un football Anglais très ouvert dans les espaces ! Vous verrez qu’au moins une bonne dizaines d’équipes Africaines vont évoluer beaucoup plus que nos joueurs pendant ces deux années à venir et nous n’atteindront pas les quarts de finals dans les 5 éditions qui viennent ! Pourtant AMARA TRAORE avait déclaré que les joueurs Guinéens en général sont supérieurs aux Sénégalais dans toutes les catégories, sur le plan technique et de la maitrise individuelle du ballon ! L’équipe Guinéenne que j’ai vue évoluer ces jours derniers jusqu’à leur élimination, nous ont démontré qu’ils étaient meilleurs que nos joueurs des années 2003 à 2015!

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