Voilà déjà six ans que Ndongo, l’élève par excellence, devenu maître en son art, tu es parti. Nos cœurs plongés dans la solitude du temps, nous manquent tes éclats de rire, ta voix mélancolique, ton innocence sur scène…Tu n’étais pas qu’un musicien mais un poète, tu n’aimais pas que ton Pikine mais tout le Sénégal. Arraché à notre paysage par le décret divin qui n’épargne personne, tu as quitté cette vie méprisable par ses vaines quêtes de sens pour rejoindre Serigne Fallou.
Six ans après, la banlieue continue de pleurer la belle fleur qui était promise à un avenir radieux sur la scène internationale. Vivre sans amis, c’est mourir sans témoins, a dit le savant. Nous, qui étions et qui sommes toujours tes amis, osons encore témoigner de ton amour pour cette banlieue dakaroise que tu as incarnée dans ses plus belles vertus d’endurance, de travail et de solidarité.
Certes, tu es parti. Mais tu as laissé derrière toi l’image d’un homme qui dépensait sans compter. Tu aimais raconter : « Khalis dou fathj déé, gathjé lay fath ». Tu n’aimais pas voir les gens dans le besoin, alors que tu as les moyens de régler leurs problèmes avec l’aide du bon Dieu. Allah qui était pour toi ce qu’il a toujours été pour tous les grands hommes de ta trempe : un rempart qui protège contre l’adversité gratuite d’hommes sans foi, ni loi.
C’est cette foi qui t’a mené à ce niveau de gloire, de ton vivant ou à titre posthume. Je me souviens encore des difficultés auxquelles tu étais confronté à tes débuts sur la scène. Tu ne t’en plaignais pas, car tu étais convaincu de t’en tirer, puisque tu savais mieux que nous autres profanes qui t’entourions, que ton destin était tracé d’avance et qu’il était pavé, parsemé d’embûches qu’il fallait surmonter. Tu disais souvent que : « deukou banex bo guiss, yoon ba dafay tiss, bo gneme banexou, so ko gneme woul do deme bay banexou »
Le self made man banlieusard, tu le symbolisais à souhait. Je m’interdis souvent de parler de toi, car tu t’interdisais de parler de Ndongo Lô, par modestie. C’est en réalité une fausse modestie, car l’artiste se sait toujours au-dessus de la moyenne du commun des mortels. Chacune de tes chansons a représenté dans nos mémoires une sagesse de la vie qui nous guide sur les voies insondables du Seigneur. Nous ne regrettons pas ta mort, car ton plus merveilleux rêve a toujours été de cohabiter avec Serigne Touba, dans ce beau monde de l’au-delà, loin de certaines bassesses comportementales d’ici-bas.
Tu es parti, mais derrière toi subsiste une nouvelle conscience banlieusarde assise sur le socle de la réussite par le travail. Tu n’as pas chanté pour conscientiser, tu as chanté pour le progrès de ta localité. Pikine ! Qui est chez toi plus un idéal que le nom d’une ville délaissée pendant longtemps au milieu des affres du chômage, de la promiscuité, du mal-vivre social. Toutes choses qui poussaient de nombreux jeunes à choisir, désespérés, les chemins de traverse. Grâce à toi, est né le patriotisme banlieusard qui élit la morale du progrès et qui consacre le triomphe de la lucidité juvénile.
Je profite de cette tribune pour demander à nos artistes (peintres, plasticiens, poètes) de participer à l’œuvre de vulgarisation de tes œuvres ; Johny Halliday est en France le chantre de la « Génération consciente », autant Ndongo Lô est l’objecteur de la conscience de toute une jeunesse au Sénégal. Celle-là qui gagnait( quart-de-finaliste de la Coupe du Monde de 2002), Cette jeunesse-là des jeunes lutteurs brillants qui pupillent dans les arènes, celle-là des marchands ambulants que tu as chantée qui trime dans les ruelles de la capitale, colportant leur angoisse existentielle.
Ndongo Lo, tu as ruissellé sur les flammes de l’engagement musical, en nous émerveillant avec le « yedake » dont tu étais le maitre incontestable. Tu as soufflé sur les rochers éprouvés de la vie, tu n’avais ni calumet, ni fleur purifiante. Tu voulais que chaque banlieusard sache qu’il pouvait réussir en ne comptant que sur soi-même. Quand la mort frappa à la porte de la clinique Casahous, tu l’attendais avec impatience, tu lui ouvris la porte, elle entra ; et vous vous êtes enfermé à cette vie méprisable par ces vaines quêtes de sens, et tu l’arrosas d’un regard vide, silencieux, enveloppé d’une fidélité divine vers les cimetières de Touba
Et ce décret divin ineluctable, n’épargnant personne que tu attendais avec impatience, te permit de rejoindre Serigne Fallou. Pikine continue à te pleurer à chaudes larmes, tout en se consolant de ton répertoire. Tu as su prouver que la durée d’une vie n’est pas importante, mais c’est la manière de la vivre qui est importante.
Dors en paix Ndongo Lo.
Déthie Ndiaye
Président de l’Union pour un mouvement progressiste (U.M.P)
lasquotidien.com
eh ndongo lo way yal nako borom bi khare adiana aminnnnnnn
Que des conneries. Ndongo n’était pas un saint quand même. Comment peut-on être musicien et être la référence de toute une jeunesse ? Ndongo, Youssou,… pareil.
tous dans la même boite.
Pensez à l’au-delà.
Il n’y a pas que ndongo lo et youssou ndour, il y a egalement baba maal thione seck mapenda seck Omar pene. En somme tous les artites …. Mon cher oussou, j’espere que tu es exempt de tout reproche quant a moi je prie et demande au Bon Dieu de me pardonner tous les jours.