Hosni Moubarack annonce qu’il transfère ses pouvoirs au vice président Omar Souleimane mais ne démissionne pas (Discous télévisé)
Le président Hosni Moubarak, fortement contesté par la rue, va s’adresser à la nation jeudi soir depuis le palais présidentiel au Caire, a annoncé la télévision d’État. Selon plusieurs médias internationaux, Hosni Moubarak annoncera probablement sa démission, 17 jours après le début du soulèvement populaire.
D’après le directeur de la CIA, qui juge « fort probable » le départ prochain du raïs, le vice-président Omar Souleimane remplacera Moubarak en cas de démission de ce dernier. «Je ne connais pas les détails de la façon dont cela se passerait mais je pense qu’il transmettra la plupart de ses pouvoirs à Souleimane pour qu’il dirige le pays et mène à bien les réformes que nous espérons voir mises en oeuvre», a déclaré le directeur de l’agence de renseignement lors d’une audition au Congrès.
Omar Souleimane a dirigé pendant près de 20 ans les services secrets égyptiens et est considéré comme l’homme-clé qui a géré les dossiers de politique étrangère dont celui du conflit israélo-palestinien. Il a été nommé vice-président d’Égypte, premier poste du genre, durant les premiers jours de la révolte anti-Moubarak.
Les autorités égyptiennes semblent se décider à répondre aux pressions des manifestants, qui réclament depuis 17 jours le départ du président. Ce matin, le Premier ministre Ahmed Shafiq a estimé que la démission d’Hosni Moubarak est le scénario de sortie de crise envisagé. L’armée s’est prononcée en faveur des demandes légitimes du peuple selon Al-Jazira.
Les militaires ont fait savoir dans une annonce à la télévision d’État que l’armée continuera à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger la nation et le peuple égyptien. Les manifestants de la place Tahrir, devenue le symbole de la révolte anti-Moubarak, ont accueilli la nouvelle dans une vive clameur.
Le mouvement de protestation en Égypte a gagné de l’ampleur aujourd’hui. Plusieurs grèves ou marches ont été organisées dans différents secteurs de l’économie égyptienne. Des employés de la plus grande usine textile d’Égypte, employant 24.000 personnes à Mahallah dans le delta du Nil, ont indiqué à l’AFP avoir entamé jeudi une grève illimitée en solidarité avec les manifestants anti-gouvernementaux et pour demander une hausse de leurs salaires. Des mouvements sociaux portant sur les salaires ou les conditions de travail ont également eu lieu dans les arsenaux de Port-Saïd (nord-est), dans des sociétés privées travaillant sur le canal de Suez (est) ou encore à l’aéroport du Caire.
Des milliers de médecins, avocats et étudiants ont défilé jeudi au Caire, tout comme des fonctionnaires de l’État égyptien, pour demander, selon les correspondants d’Al-Jazira, des meilleurs conditions de travail et de meilleurs salaires. Les manifestants anti-Moubarak ont de leur côté appelé à une mobilisation de 10 millions de personnes après la prière, vendredi.
– Avec Al-Jazira, AFP, BBC
