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Judiciarisation de l’espace politique ? Tu parles ! (Par Biram Waltako Ndiaye)

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Minauderies de décadents, les poursuites judiciaires tous azimut du gouvernement reflètent sa perte de contrôle dans le maintien de l’ordre et dans la promotion d’un débat productif et civilisé. Rien d’étonnant ! Pour faire régner l’ordre et la loi sans que cela ne soit perçu comme foutage de gueule, l’exemplarité en est le critère adéquat et l’attribut requis du maître de céans. Des déclarations manifestement attentatoires à la dignité sur quelques opposants sont restées impunies, quand elles ne sont pas d’une violence inouïe. Tout cela a fait le lit des certains écarts et de quelques menteries et de beaucoup de bravades. « Gatsa gatsa » ! Dans cette condition particulière, le déploiement, en désespoir de cause, de la puissance publique s’apparente à une dictature rampante.
Cheikh Hadjibou Soumaré, en aventurier, s’est tenu pendant longtemps loin des histoires politiciennes. Sa brusque intrusion, par le moyen d’une révélation fracassante, rejoint la tendance bien partagée à se faire voir ou à se faire entendre par l’effet amplificateur de la divulgation. Le journaliste Pape Ndiaye en fait les frais, malheureusement. Ce mode opératoire est devenu le seul moyen à portée pour se distinguer dans le brouhaha ambiant. Les raisonnements et autres démonstrations de positions de principe n’opèrent plus maintenant. Les attaques personnelles agitées en exclusivités à l’endroit de l’opinion, telles des médias de masse, occupent toute la place, au grand dam du règne des idées et des projets de société.
« La liberté d’opinion est une farce si l’information sur les faits n’est pas garantie et si ce ne sont pas les faits eux-mêmes qui font l’objet du débat. » Un régime démocratique sans débat public à son cœur ouvre la voie aux excès de tous bords. Nous en sommes là, sans aucune autre possibilité de civilité ni d’altérité. C’est parce que les acteurs politiques ainsi que leurs affidés se sont braqués par souci d’opérationnalité et d’efficacité dans l’atteinte des objectifs simplets d’embrigadement. En racolage, ils ont renoncé à construire, à éprouver et à rajuster leurs discours politiques.
Les appels à la paix, les promesses de mise en branle des mécanismes d’ordre public et de loi de police n’y feront rien du tout. Tant qu’un nouveau départ ne sera pas envisagé, le rapport de force et d’offense produira crescendo les conditions d’une déflagration sociale au grand dam de leurs propres précurseurs : militants, comédiens-conciliateurs et orchestrateurs. Cet ordre nouveau exige d’abord un état des lieux en toute humilité, une manifestation ferme de bonne volonté ensuite, puis des compromis de part et d’autre. Inutile de se parer de l’argument fallacieux de la séparation des pouvoirs ou encore des thèses de complots, nous avons déjà touché le fond.
Dialogue de sourds, voilà en quoi les échanges se résument dans l’espace politique sénégalais. Les partis au pouvoir ont abdiqué face à la vague déferlante des accusations et à la rapidité du façonnage des opérations de dénigrement. Dorénavant, les acteurs politiques se sont résolument faits à l’idée qu’il faut fondamentalement s’investir, superficiellement ou mensongèrement s’il le faut, dans la bataille d’opinion sans égard à la nature des moyens de persuasion. Point de fumée sans feu ! Les faussetés et les feintes, qui ont jusque-là gouverné nos rapports à l’argent, à la loi et à l’intérêt général, nous rattrapent et nous cognent de plein fouet.
Birame Waltako Ndiaye
Mouvement Populaire d’Émancipation Citoyenne (MPEC)

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