Le nombre de victimes de la répression contre la contestation en Syrie a atteint les 2 600 morts, a déclaré lundi le Haut Commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme, Navi Pillay. Un bilan macabre annoncé lors de la 18e session du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, et aussitôt démentis par le régime syrien.
La conseillère du président syrien Bachar al-Assad, Boutheina Chaabane a, elle, affirmé, lors d’une conférence de presse à Moscou, que les violences avaient fait 1 400 victimes. «Il y a eu 700 morts dans les rangs de l’armée et de la police et 700 chez les rebelles», a déclaré Mme Chaabane.
Lors d’une session extraordinaire du Conseil des droits de l’homme le 23 août, Mme Pillay avait déjà porté le bilan des personnes tuées dans les violences en Syrie à plus de 2 200 personnes. Elle avait déploré à cette occasion que «les forces de sécurité continuent d’user d’une force excessive, et utilisent l’artillerie lourde» contre les manifestants.
Des atrocités passibles d’une saisine de la Cour pénale internationale
A l’issue de cette session extraordinaire, une résolution, proposée par les Etats-Unis, l’Union européenne et les quatre pays arabes du Conseil – Arabie saoudite, Jordanie, Qatar et Koweït – avait été adoptée demandant «l’envoi urgent d’une commission d’enquête indépendante sur les violations des droits de l’homme en Syrie».
Dans un rapport publié en août, une mission d’experts mandatée par le Haut commissariat aux droits de l’Homme a dressé un inventaire d’atrocités commises par les forces de sécurité syriennes pouvant «relever de crimes contre l’humanité» et passibles d’une saisine de la Cour pénale internationale (CPI).
Empêchée d’entrer en Syrie, la mission s’est rendue dans les pays voisins, excepté le Liban, et a recueilli des témoignages parmi les milliers de Syriens qui ont fui leur pays. Le rapport fait notamment état de «tortures et autres traitements dégradants et inhumains de civils par les forces de sécurité et l’armée».
avec LeParisien.fr
