La tragique extinction de la vie publique au Sénégal Quand la république et son école sont asphyxiées par la « religion »

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Pour ne pas être coupable de complicité silencieuse, le citoyen que je suis, a le devoir de dénoncer ce que sa modeste conscience ainsi que son statut d’intellectuel en quête de science et de vertu considèrent comme une aberration politique et sociologique. Le Sénégal en tant que république laïque est en train de voir ses fondements être quotidiennement pilonnés par des comportements inciviques, immoraux et ouvertement irrationnels, d’individus qui prétendent agir au nom et pour le compte de la religion. La notion d’espace public est totalement évacuée de la conscience de beaucoup de citoyens à cause d’une rare cupidité dans l’occupation de l’espace public à des fins communautaristes. La société n’est pas seulement une coexistence d’individus, elle est également un lieu de coexistence de plusieurs communautés dont le devoir est d’échanger des biens et des valeurs, de respecter la différence et de cultiver la tolérance positive : ces communautés sont les ethnies, les races, les religions, les confréries, etc. Le bon sens suffit pour convaincre tout individu normal de la prééminence et de la primauté de la société sur les communautés, car ces dernières ne peuvent exister que sous le mode de l’exclusivisme. L’essence et la vocation même de la société est de garantir la coexistence pacifique de ces différentes communautés par l’institution de normes et de principes aptes à réaliser leur « commun vouloir de vivre ensemble ». La société et l’État ont pour vocation d’aménager et d’assainir un espace de rencontres et d’échanges dont la sacralité réside dans son caractère public : sans ce caractère public, c’est-à-dire non exclusif, l’espace géographique comme l’espace sonore sont immédiatement privatisés pas les individus et les communautés.

Au Sénégal, un pays qui prétend être une république laïque, il n’y a presque plus d’espace public ; tellement le chauvinisme confrérique et ethnique est devenu arrogant et asphyxiant. Le dernier rempart et l’unique pépinière de la république, à savoir l’école est aujourd’hui usurpée ouvertement aux vu et au su de tout le monde par des forces confrériques honteusement tapies dans l’ombre de la convoitise et de l’instrumentalisation

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