Le dialogue politique : l’incontournable voie de sortie de crise !!! [Oui, s’unir ou périr !!!]. Par Dr Mouhamadou Bamba Ndiaye

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Il est difficile de convaincre un président nouvellement élu au second tour de s’inscrire dans une perspective de rassemblement, de réconciliation, et donc de cogestion du pouvoir avec ses adversaires ; et pourtant, c’est l’attitude la plus démocratique et la plus rationnelle, voire la seule véritable voie de salut. En vérité, un Président de la République élu au second tour est toujours mal élu, sa majorité est toujours artificielle, car obtenue par divers compromis, voire compromissions ; on est toujours très loin d’un véritable plébiscite, quelque soit le score engrangé ; c’est ainsi qu’après une période d’euphorie et d’illusions, le désenchantement est presque toujours la règle, comme en témoigne la situation que nous vivons actuellement ; les dissensions au sein de la mouvance présidentielle se font jour ; la demande sociale est toujours là et plus accrue ; la corruption et le népotisme que l’on croyait révolus sont entrain de prospérer. Bref, rien n’est véritablement réglé ; et légitimement, tout permet de prédire que la crise multiforme (alimentaire, énergétique, financière, scolaire et politique) qui nous accable très durement risque de perdurer, s’il n’ya pas une alternative à l’alternative proposée (yonou yokouté).

Oui, le pays est divisé ; aucun parti politique ne peut plus, à lui seul, exercer le pouvoir ; et à l’évidence, seule la réconciliation des patriotes, toutes obédiences confondues, peut permettre de pacifier l’espace politique et de faire face solidairement à la crise. C’est donc sur ce chantier que le Président Macky Sall devrait s’investir. Et dans cette perspective de réconciliation nationale, il devra nécessairement s’élever au dessus des contingences politiques et n’œuvrer que pour les retrouvailles des patriotes – la « paix des braves ». C’est une exigence démocratique !

En effet, une élection n’est rien d’autre que l’arbitrage du peuple entre diverses approches, diverses visions, à priori inconciliables, pour conduire le pays vers le salut, et donc le développement durable. Ainsi, tous les protagonistes devraient respecter le verdict populaire et se retrouver après, pour l’exécution du programme retenu – amendé en fonction de la représentativité des protagonistes. En vérité, deux patriotes doivent toujours pouvoir s’entendre, s’ils ne sont mus que par la volonté de construire le pays ; sinon, l’un d’entre eux a très certainement des desseins inavoués. Et donc, à l’évidence, si nos hommes politiques avaient réellement compris le sens d’un scrutin, il ne devrait plus y avoir que des ‘’gouvernements d’union nationale’’. Oui, dans une telle logique, n’est-il pas antidémocratique de ne pas rallier la majorité après le verdict du peuple ? N’est-t-il pas tout aussi antidémocratique de vouloir neutraliser et anéantir une opposition, à tout prix ? Oui, il faut savoir autant perdre que gagner. Perdre et rallier, gagner et rassembler !

En vérité, seule une telle perspective permettrait de ré crédibiliser nos hommes politiques et donc de les réconcilier avec le peuple ; sinon, bienvenue au règne des ‘’mollah’’ ou ‘’ islamistes’’, comme cela se passe dans de plus en plus dans les pays musulmans (Tunisie, Egypte, etc.). Il est grand temps que nos hommes politiques se persuadent définitivement que le modèle ‘’pouvoir – opposition’’ hérité des occidentaux n’est pas approprié dans un pays musulman ; en vérité, de l’union des cœurs jaillit toujours la miséricorde divine. Oui, nous n’avons pas le même profil de développement que les occidentaux ; ces derniers semblaient avoir l’hégémonie dans ce domaine, mais la crise économique et financière est là pour montrer les limites de leur approche du développement ; oui, en privilégiant le développement technologique (industriel) au détriment du développement humain (moral), ils ont définitivement rompu avec la ‘’voie du bien-être’’ – et donc du ‘’véritable développement’’.

Nous demeurons persuadés qu’on ne peut pas réussir en politique en mettant Dieu entre parenthèses ; et malheureusement telle est l’idéologie laïque, celle de la République, dans notre pays pourtant musulman à plus de 95% (croyant, à près de 100%). Il est donc grand temps de promouvoir une nouvelle façon de faire la politique, reposant sur l’éthique et la connaissance des ‘’Textes Sacrés’’ (Thora, Évangile, Coran) qui constituent une ‘’explication de toutes choses’’, et d’œuvrer donc pour un véritable partenariat entre le temporel et le spirituel. Oui, l’implication des religieux dans la politique est plus que nécessaire pour l’agencement d’une cité juste, car c’est avant tout un problème de changement de comportement moral. Et là, les hommes politiques ont véritablement montré leurs limites. Le Coran et la Bible ont rapporté l’exercice du pouvoir par les prophètes David, Salomon et Joseph. Et selon le prophète (psl), ‘’le khalifat durera trente années puis s’établira un royaume’’ et ‘’les jours et les nuits ne passeront pas tant que le spirituel n’aura pas pris le pouvoir’’ (Rapporté par Muslim). C’est dire donc que la prise du pouvoir par le spirituel est loin d’être une simple vue de l’esprit ; ça va venir – In challah ! Il y va de la crédibilité du Prophète (psl) ! Et en réalité, cette prise du pouvoir n’est rien d’autre que la prise en compte effective par le temporel des conseils et orientations du spirituel (instance consultative), en plus de ses prières et bénédictions. Mais si les politiques ne jouent pas le jeu, cette prise de pouvoir virtuelle qui peut évoluer vers la prise de pouvoir effective, et de la manière la plus démocratique. Oui, d’une manière ou d’une autre, c’est celui qui détient la Science et la Sagesse qui finit toujours par détenir le pouvoir !!!

DOCTEUR MOUHAMADOU BAMBA NDIAYE

Ancien Interne des Hôpitaux de Dakar

Pédiatre à Thiès

Recteur de l’Université Virtuelle ‘’La Sagesse’’ de la Fondation Serigne Babacar SY Ihsaan – Bienfaisance (Thiès).

http://sites.google.com/site/universitevirtuellelasagesse/

3 Commentaires

  1. Revoilà le Sacré Docteur NDIAYE qui ne peut décidément ne pas s’embourber dans d’inextricables contradictions !!!!…
    Mais ce qu’il y a d’interressant tout de même chez lui est que dans ses textes il dit des vérités qu’il abandonne en chemin dans ses contradictioins !!!
    Nous rectifions ainsi le Titre de son texte pour dire :

    Le Retour retour à Dieu : l’incontournable voie de sortie de crise !!! [Oui, retourner à Dieu ou périr !!!]

  2. Le dialogue (ou la concertation) constitue une vertu essentielle en Islam – et toujours, entre autre, un pas décisif vers le retour à Dieu, comme l’enseigne le Coran : (36) Tout ce qui vous a été donné [comme bien] n’est que jouissance de la vie présente ; mais ce qui est auprès d’Allah est meilleur et plus durable pour ceux qui ont cru et qui placent leur confiance en leur Seigneur, (37) qui évitent [de commettre] des péchés les plus graves ainsi que les turpitudes, et qui pardonnent après s’être mis en colère, (38) qui répondent à l’appel de leur Seigneur, accomplissent la prière, se consultent entre eux à propos de leurs affaires, dépensent de ce que Nous leur attribuons, … (Cor. 42 : 36-38 – La Consultation – Ach-Chûrâ’). Et véritablement, c’est cela qui fait de l’Islam une religion démocratique par essence et par excellence !!! La politique qui a vocation d’agencer une cité juste, est une mission essentielle de l’Islam. Et rappeler cela est l’objet essentiel de cette contribution ! Relisez- la avec objectivité et vous comprendrez !!!

  3. Docteur NDIAYE, je suis en parfait accord avec vous lorsque vous dites que l’Islam est une religion démocratique par Essence et par Excellence et celà nos Politiciens partiellement musulmans car Partisants inconditionnels de la Laïcité ne l’ont pas compris ou ne veulent pas le comprendre d’où l’impasse que nous vivons…
    C’est pourquoi je ne vous suis plus du tout lorsque dans votre Contribution vous prôner le Dialogue avec justement les Tenants de la Laïcité pour contrer les Islamistes et les Mollahs !!!
    Je vous cite :

    En vérité, seule une telle perspective permettrait de ré crédibiliser nos hommes politiques et donc de les réconcilier avec le peuple ; sinon, bienvenue au règne des ‘’mollah’’ ou ‘’ islamistes’’, comme cela se passe dans de plus en plus dans les pays musulmans (Tunisie, Egypte, etc.).

    Il faut vraiment être le Docteur NDIAYE pour vouloir une chose et la combattre en même temps…

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