Les populations de la commune d’arrondissement de Médina Gounass se sont fortement mobilisées, hier. C’était pour apporter leur soutien à 5 des manifestants de la semaine dernière, convoqués au commissariat de Police de Guédiawaye.
Par Abdou Latif MANSARAY
Les populations de la commune d’arrondissement de Médina Gounass se sont fortement mobilisées, hier. C’était pour apporter leur soutien à 5 des manifestants de la semaine dernière, convoqués au commissariat de Police de Guédiawaye. Il s’agit de Mamadou Diallo, Mor Diop Ndo, Abdourahmane Kane, Pape Malick Dia et du coordonateur du mouvement «And Sokali Gounass», Babacar Mbaye.
A 10h, le commissariat de Police de Guédiawaye est assiégé par la foule, qui réclame la libération des jeunes convoqués. Dans sa plainte déposée à la Police de Guédiawaye, Woré Sarr, le maire de Médina Gounass, reproche à ces jeunes de l’avoir traitée d’être la sorcière du quartier de Gounass et de l’avoir menacée de mort. Elle les poursuit aussi pour violences et voie de fait.?
L’audition a été longue. Malgré tout, la population était déterminée à rester sur place, sous la pluie, jusqu’à la libération des jeunes convoqués.?
A 17h 45, Mamadou Diallo, Mor Diop Ndo et Abdourahmane Kane sont relâchés par la Police. Ils seront suivis à 19h 20 par le reste des présumés commanditaires des saccages de la mairie de Gounass. Tout ce groupe est convoqué à nouveau demain au commissariat de Police de Guédiawaye.
«La plainte vient de Madame le maire Woré Sarr de Médina Gounass. Elle dit qu’on lui reproche d’être la sorcière de Gounass, et elle soutient également qu’on?la menace de mort et nous accuse d’injures publiques», soutient Babacar Mbaye, coordonateur du mouvement «And Sokali Gounass». Selon ce dernier, le maire devait se présenter à la Police.?«Ce?n’est pas sérieux. Comment une personne peut faire convoquer son semblable à la Police sans se présenter. Aujourd’hui, elle nous a montré que Gounass n’est pas son problème», soutient M. Mbaye.
Mor Diop Ndo, représentant du Pds à Médina Gounass, fait aussi partie des personnes poursuivies par sa «sœur» de parti. Ce dernier?déclare être accusé à tort : «Ce jour-là, j’étais au travail et cela, mon patron peut le justifier.»
LA MAIRIE DE GOUNASS SOUS HAUTE SURVEILLANCE
A la mairie de Gounass, ce sont des éléments du Groupement mobile d’intervention (Gmi) qui assurent la sécurité. «Ils sont là depuis les émeutes et sont armés pour faire face à une éventuelle attaque de la mairie. Mais nous, notre problème, ce n’est pas d’attaquer la mairie, mais plutôt de faire comprendre aux autorités compétentes que voilà 21 ans que nous sommes sous les eaux. Il faut qu’ils nous trouvent une solution, mais pas des bâches», prévient un notable du quartier, qui préfère garder l’anonymat. ?
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