Le Sénégal veut durcir ses lois contre la pêche pirate

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Le président sénégalais Macky Sall a déclaré, jeudi 16 janvier, vouloir durcir la législation du secteur de la pêche au Sénégal pour la rendre « beaucoup plus stricte à l’encontre des bateaux pirates » lors d’une visite à Kayar, une des principales zones de pêche du pays.
« Nous avons envisagé la révision du cadre juridique » actuellement en vigueur au Sénégal concernant la pêche, a déclaré le président Sall dans cette localité côtière, à environ 60 km au nord-est de Dakar, devant des milliers d’acteurs du secteur : pêcheurs artisanaux et industriels, mareyeurs notamment. Kayar est le troisième port de pêche du Sénégal, après Mbour et Joal, autres villes côtières. « J’ai demandé au ministre de la pêche [Haïdar El-Ali] de me présenter (…) avant avril une nouvelle législation beaucoup plus stricte à l’encontre des bateaux pirates. Cela entre dans le cadre du renforcement du dispositif de lutte contre la pêche illégale », a ajouté le président Macky Sall.

« La pêche traverse une crise sans précédent », en raison d’une « surexploitation de la plupart des stocks halieutiques et la présence récurrente dans nos eaux de navires pirates s’adonnant à la pêche illicite, non déclarée, non réglementée », a-t-il encore dit, ajoutant : « Des moyens importants sont en train d’être mobilisés pour renforcer l’équipement de la Marine nationale afin d’accroître la surveillance sur l’ensemble du littoral ». Le président n’a cependant pas évoqué le cas d’un navire russe de pêche industrielle, l’Oleg Naïdenov, arraisonné le 4 janvier par les forces sénégalaises.

PERTE DE 228,7 MILLIONS D’EUROS PAR AN

Ce bateau est accusé par Dakar de pêche illégale et est placé sous séquestre avec son équipage dans une zone militaire au port de Dakar. Le 5 janvier, le ministre Haïdar El-Ali avait déclaré vouloir saisir le navire russe arraisonné ainsi que sa cargaison, et réclamer une amende de 400 millions de FCFA (près de 610 000 euros) pour récidive. Depuis lors, des discussions se déroulent entre la partie russe, qui dénonce la mise sous séquestre de son bateau et réfute les accusations sénégalaise, et la partie sénégalaise, qui estime être dans son droit et campe sur ses positions, selon des médias russes et sénégalais.

D’après les textes actuels au Sénégal, « la sanction maximum » pour pêche illégale dans les eaux sénégalaises, « c’est la saisie de l’engin de pêche, la saisie de la cargaison et une amende maximum de 200 millions de FCFA (près de 305 000 euros) », montant qui peut être doublé « en cas de récidive », avait alors expliqué le ministre.

Selon lui, une étude de l’agence américaine pour le développement international (USAID) « a établi que le Sénégal perd tous les ans 150 milliards de FCFA (près de 228,7 millions d’euros) du fait de ces bateaux » pirates, qui « pillent » les ressources du pays. L’arraisonnement du navire russe avait été salué par le monde de la pêche au Sénégal. Certains des pêcheurs présents jeudi à la rencontre avec le président Sall à Kayar ont de nouveau fait part de leur satisfaction.

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