Madiambal Diagne n’est pas bien placé pour « parler économie sous Macky Sall » pour deux raisons. La première est qu’il n’est pas économiste, ni de formation ni dans la pratique, et la seconde est qu’il est un courtisan du président de la République et de son épouse dont il réclame l’amitié et qu’il encense à longueur de colonnes, ce qui lui vaut des faveurs directes et indirectes.
L’économie est la science qui s’occupe de la création, la consommation et la distribution des richesses en quatre secteurs, (primaire, secondaire, tertiaire et quaternaire). Elle n’est jamais neutre car sa pratique est toujours issue d’une vision du monde (idéologie et foi essentiellement). C’est ainsi qu’on parlera de capitalisme ou socialisme, prêt à intérêt ou pas (l’économie islamique bannit l’intérêt, par exemple). C’est pour cette raison que l’on parle de système économique.
C’est parce que Madiambal n’est pas économiste que son « parler économie avec Macky Sall » fait totalement abstraction des deux horizons essentiels de l’économie que sont le travail et la monnaie. C’est le travail qui enclenche le cercle vertueux : revenu-consommation-épargne-investissement-travail. L’émergence, le décollage et l’effervescence économiques passent par ce chemin. Il faut un modèle économique pour enclencher et soutenir cette dynamique. Or, le Sénégal est dépourvu de modèle économique, à ce jour. Nous sommes toujours dans le sillage d’une économie de traite extravertie (nous importons tout à des prix faramineux et vendons nos produits à vil prix) telle que dessinée par la colonisation depuis 1816. Le catastrophique taux chômage (près de 50%) et le sous-emploi sont les lourds tributs à payer pour un pays pourtant gâté par la nature (océan, mers, trois fleuves, intelligence et force de travail, terres fertiles, richesses minières, sites paradisiaques, ensoleillement permanent).
La souveraineté de la monnaie permet d’élaborer sa propre politique monétaire comme levier incitatif à plusieurs niveaux : financement, investissement, consommation, endettement. Nous n’avons pas ce privilège car soumis au CFA créé par la puissance coloniale en 1945. Le Président Macky Sall lui-même a clamé qu’il était grand temps « de passer à l’indépendance économique », le 4 avril dernier.
Madiambal a aligné de belles statistiques (certaines fausses comme les 25h de coupure d’électricité) mais c’est une économie qui est en retard d’une génération car on sait, depuis les dévastatrices politiques d’ajustement structurel du FMI et de la Banque mondiale, que les belles statistiques peuvent signifier paupérisation et souffrances pour nos peuples : entreprises qui ferment (376 en 2012, selon le Conseil national du patronat) et pauvres qui augmentent (Oxfam nous renseigne que le nombre de pauvres est passé de 5,7 en 2008 à 6,8 millions en 2012.)
Ce que Madiambal veut démontrer, en réalité, qu’il plante au milieu de son texte, c’est que « pris individuellement, chaque Sénégalais s’est enrichi » parce que la circulation fiduciaire s’est accrue. Pour faire plaisir au président. Or, cette assertion est manipulatoire dans un contexte d’accaparement politicien comme le nôtre (les nombreux rapports des corps de contrôle révèlent des milliards et des milliards détournés). Mais, à ne point en douter, les proches courtisans du président de la République, pris individuellement ou collectivement, se sont tous enrichis.
Parler économie en faisant fi du travail et de la monnaie, juste pour faire plaisir au couple présidentiel, est tout simplement de la courtisanerie et non de l’économie.
Mamadou Sy Tounkara
Et surtout, après avoir proposer un débat économique, à la suite de Macky Sall (Madiambal n’est qu’un porte voix, comme d’autres: voir le texte de Fatou Sock), il donne tout de suite des exemples. Et la fausseté même des exemples indique le type de débats économiques auxquels appelle Madiambal.
Lorsque Madiambal donne le chiffre de 25 heures de coupure annuel de courant, par rapport à un autre chiffre arbitraire qu’il ont affecté à la gestion de Wade, il y a un mensonge double. D’un, il n’y a pas, à ce jour, de politique propre de Macky Sall, dans le cadre de la gestion de l’énergie. Macky Sall s’est juste contenté de laisser se poursuivre ce qu’il avait trouvé en place, avec une couverture médiatique qui se charge juste de modifier les mots. Jusqu’à ce jour, au niveau de la Senelec, c’est le plan Takkal qui est en déroulement. On interdit juste de prononcer le mot. Je parle en connaissance de cause pour avoir des connaissances, entrepreneurs sous traitants de la Senelec, qui sont toujours en contrat avec la Senelec dans le cade du plan Takkal, et qui sont toujours payés dans la rubrique « Plan Takkal ». Et de deux, l’autre vérité se trouve être les centrales en construction qui ont commencé sous Wade ou dont les financements et contrats étaient bouclés sous Wade. Quant au chiffre de 25 H de coupures annuelles que toute la presse de Macky sall s’est entendue pour répéter, il est faux. En voici la preuve. La France même ne peut se vanter que de 30 H annuelles de coupure dans ses zones dites privilégiées. La moyenne de coupure annuelle en France est de 50 H. C’est donc un gros mensonge que Madiambal et la presse de Macky chantent que le Sénégal dépasse la France.
Source, ici: tinyurl.com/q3ovhk8
Le rêve de Madiambal est donc, après le constat de l’échec de la médiatisation sur les mensonges de la rupture, la bonne gouvernance, la gestion sobre et vertueuse, et autres slogans creux, d’abandonner ce terrain perdu pour un autre où n’auront droit de cité que les chiffres de leurs institutions partenaires dans le mensonges et autres FMI et BM. Il ne faut pas oublier qu’au moment où au summum de la souffrance, le peuple grec vote « NON », les chiffres du FMI pour la Grèce grille de mille feux. Comment comprendre cela ? C’est simplement parce que le FMI ne donne pas de chiffre par rapport au vécu des populations d’un pays, mais par rapport à ses intérêts. Certains penseront que les chiffres ne mentent pas. C’est vrai. Mais le champs de l’Algèbre étant illimité il faut savoir y choisir ses chiffres.
ce Mr Madiambal n’a pas faits exprés, son atitude est la face cahé de la plus part des sénégalais!: parlais des sujets qu’ils ne maitrise pas,. le manque d’éducation de base sur les principes est les ravages de la colonisation font toujours leurs effets.