Les Heurts de ces dernières heures n’honorent pas le Sénégal : une injustice ne peut se réparer par une autre injustice. (Par Pr Dénis Ndour)

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La tournure de la situation socio-politique du moment, en prélude des prochaines élections présidentielles de 2024 est assez tendue, et ne devrait laisser aucun citoyen Sénégalais indiffèrent. Eh oui ; Indignation et peur, animent la plupart des sénégalais à chaque fois que les politiques (pouvoir comme opposition) profèrent des discours musclés de défiances et de menaces.

Au moment où nous enregistrons deux morts en 48h (paix à leurs âmes) on s’interroge sur le mutisme de certaines personnalités (figures historiques vivantes, leaders religieux, leaders d’opinions, communicateurs traditionnels…) pour un appel à l’apaisement. 

Mais à mon avis on ne peut étouffer que par de simples discours cette violence graduelle que nous constatons au Sénégal depuis quelques années et particulièrement durant ces dernières 72 heures ; qui à la limite agasse tout le monde.                                     

En effet il s’agit là d’une violence dormante qui nécessite une analyse profonde pour des remèdes durables. Pourquoi une simple convocation au tribunal pour un différend entre deux sénégalais devrait prendre le pays en otage ? Au nom de quelle loi devrait-on imposer voire conduire de force un citoyen lambda qui a choisit d’aller répondre librement à sa convocation au tribunal ? Ceci n’est-elle pas une forme de violence ?

A qui la faute et quelles solutions ?

Des citoyens sont tués fréquemment lors des manifestations et cela ne constitue aucunement une menace de sanction du côté des forces de sécurité, chargées de maintenir l’ordre en sachant pertinemment que ces homicides font rarement l’objet d’une enquête ou de poursuites.

En outre, il est difficile d’obtenir des chiffres fiables sur les homicides commis par des forces de l’ordre car, dans de nombreux pays, ces données ne sont pas collectées ou pas publiées ; c’est toujours le mutisme de l’ETAT qui souvent se réfugie derrière des commissions d’enquête qui finissent par êtreoubliées.

Quand l’autorité qui doit interdire la violence et éduquer à la non-violence exerce la répression ou perpétue devant tout le monde des scènes de violence ; on peut comprendre ceux qui ont la perception d’un sentiment d’injustice quand les forces de l’ordre brutalisent, humilient et arrêtent des leaders politiques, des citoyens et des journalistes lors des manifestations pacifiques.

En effet pour légitimer la répression le pouvoir souvent se réfugie derrière le slogan habituel « force doit rester à la loi »sans chercher à accabler tel ou tel corps de métier, les faits constatés durant ces 72 h, nous poussent à dire que quelles que soient les circonstances, ces images posent la question de l’usage proportionné de la force par certains policiers.  Le fait de commettre des bavures au cours de la dispersion d’une manifestation augmente simplement les heurts et les confrontations mais au contraire ne les limitent pas. 

D’ailleurs depuis un certain temps au Sénégal, la violence étatique, entendue comme l’emploi illégitime de la force physique par les agents de l’État, survient systématiquement lors des rassemblements ou marches politiques, lors de contrôles policiers, au cours de l’interpellation des manifestants ou pendant leur détention, ou durant les séances d’interrogatoire,particulièrement propices aux mauvais traitements donc à la torture. Contrairement à la bavure, la torture possède une définition juridique internationalement reconnue. Elle désigne « tout acte commis par un fonctionnaire public, ou une autre personne sur son instruction, qui inflige intentionnellement à une personne des peines ou souffrances graves, physiques ou mentales ou simplement pour la priver de sa dignité d’être humain, pour lui ôter sa capacité de penser »

Quant à la violence émeutière, elle ne résulte pas seulement d’un choix tactique de « guérilla urbaine » de la part des manifestants, elle est aussi une pratique de contournement de la répressionpolicière. 

Permettez-moi de rappeler que le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU (CDH), a adopté unanimement, une résolution condamnant les violences policières et déplore tous les incidents de recours excessif à la force et d’autres violations des droits de l’homme par les forces de l’ordre contre des manifestants pacifiques.

Certes nous souhaitons que les coupables de violence policière puissent payer pour leurs fautes mais la difficulté provient précisément de ce que, à défaut de pouvoir filmer, des particuliers victimes de violences policières se retrouvent généralement sans moyen de preuve.

C’est pourquoi comme pistes de solutions, nous pouvons nous inspirer de l’exemple de la législation belge.

En effet loi belge n’interdit pas à un particulier de filmer des policiers en cours d’intervention. Il serait bon de le rappeler aux policiers qui peuvent certes trouver cela désagréable mais doivent l’accepter. Ce qui pourrait poser difficulté, c’est la diffusion de telles images qui, dans certaines circonstances, peut constituer une infraction. Mais, au cours de leur intervention, les policiers ne peuvent présumer que les images seront diffusées, éventuellement de manière illégale, et ne peuvent donc en aucun cas empêcher l’enregistrement. Et pour conclure voici trois recommandations utiles 😕 A l’endroit de l’opposition : il faut désormais suivre la procédure de recours jusqu’au bout quand une demande de manifestation n’est pas accordée et éviter le discours de défiance du genre « autorisation ou pas nous allons faire notre manifestation »A l’endroit des autorités Etatiques : il faut faire preuve de respect du droit constitutionnel de manifester (il ne fait aucun doute que l’interdiction des manifestations génère l’affrontement) et éviter non seulement d’interdire les manifestations quand on sait que les effectifs des forces de sécurité sont assez suffisants pour assurer l’encadrementmais encore éviter de notifier le refus de l’autorisation à quelques heures de l’événement, ceci n’est pas professionnel.? A l’endroit des forces de l’ordre : De grâces éviter d’exécuter des ordres sans humanisme ni respect de la dignité humaine, nous sommes tous des Sénégalais. Mais surtout durant les manifestations, veuillez identifier et arrêter ceux qui commettent des exactions pour ensuite venir se réfugier auprès de vous sans être inquiétés. Si l’absence de libertés facilite le jaillissement de la violence policière, il n’est pas nécessaire que celle-ci se termine dans le sang. Tout dépend des techniques et des moyens employés pour faire face aux altérations de l’ordre public.Les policiers doivent communiquer avec les manifestants au lieu de les charger systématiquement.

Faisons attention car c’est quand les agents de la force publique tuent que le scandale surgit et réveille l’hostilité populaire. L’impunité est une injustice. Il est temps d’éteindre cette braise de violence qui commence à ternir l’image du Sénégal. 

Trop c’est Trop ! Dans la concordance, l’unité et le respect de la dignité du citoyen, remettons-nous au travail à travers une co-construction sincère entre acteurs pour un pays de la « Teranga » terre de PAIX et de DEMOCRATIE.

Pr. DENIS NDOUR

Human Rights specialist

Vice-Président de la LSDH

[email protected]

1 COMMENTAIRE

  1. Tu es un vrai vaurien de nafèkhe M. Denis Ndour !! Tu n’as pas honte de justifier ces actes insurrectionnels et meurtriers chez nous dont le SEUL et UNIQUE responsable est le piiiir Yolom Guénio sodomiseur national de notre histoire Sonko Violeur ! Pourquoi tu ne condamnes par fermement ses appels publics à la violence ? Pourquoi tu ne condamnes pas ses « gatsa gatsa » « le président me tuera ou je le tuerai » « on va déloger Macky du palais » ses « insultes et menaces sur des juges » ses « insultes et menaces sur nos FDS et leurs autorités » ses « appels à envahir le palais de justice » ses « insultes gravissimes sur nos chefs religieux » etc etc etc. Toi M. Ndour et tous les autres nafèkhes malhonnêtes et poltrons de dire la vérité à Sonko Fusilleur qui veut sacrifier les enfants des autres dans la rue tout en protégeant ses propres enfants, vous êtes les pires traîtres hypocrites menteurs de notre pays ! On ne défend pas un manipulateur violent en condamnant les institutions sécuritaires républicaines de tout un pays ! Vous êtes un monstre ! Mais moi Lemzo, habitant à la rue 7 de la Médina en face direct de la dibiterie, je dis depuis des années qu’il faut trouver et affronter Sonko Sodomiseur sur son propre terrain de la violence car avec ses bras armés de rebelles du MFDC, de salafistes infiltrés et de commanditaires étrangers qui lorgnent tous sur notre pétrole et notre gaz, il est un danger public de destabilisation de notre pays qu’il faut neutraliser. Je le dis depuis des années, regardez tous les posts de Lemzo depuis 2016 ! Et d’autres observateurs avertis alertent aussi depuis des années ! Donc ALHAMDOULILAH que nos FDS et notre Justice ont enfin compris mes alertes et je vous jurent qu’ils vont relever le défi de Sonko Sodomiseur de créer du fitna dans notre pays. Il va échouer lamentablement, té ba le 30 mars…

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