Lettre à un électeur local. Par Mamadou Mika LOM

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MIMIKHALIFALors de notre dernier entretien téléphonique, le samedi 14juin 2014, tu me faisais comprendre ton empressement à aller assister dans notre patelin, au lancement de la campagne des locales. En même temps tu me disais le peu d’intérêt que tu accordes à ces joutes électorales qui, à ton avis, ne pouvaient en aucune manière, avoir plus d’importance que l’élection du premier citoyen de ce pays, en l’occurrence le chef de l’Etat, pour laquelle élection tu t’étais tant dépensé. Or, celui pour qui tu roulais à l’époque, disais-tu, qui est en place depuis plus 2 ans déjà , n’a encore rien réalisé qui puisse te faire sortir de tes énormes difficultés de ressortissant d’une des localités la plus enclavée et la moins développée malgré les énormes potentialités hydro-agricoles dont elle regorge.

Si c’est lui n’a rien pu faire pour nous que feront alors d’autres élus moins nantis de pouvoirs et de moyens pour améliorer les conditions de vie des populations ?, me demandais-tu. Histoire peut-être de rappeler à notre gouverne toutes les promesses électorales des locataires du Palais de l’Avenue Roume : les pistes de production, les ponts et autres projets agricoles porteurs de milliers d’emplois pour les jeunes désœuvrés. Sans compter l’hôpital de Cas-Cas, un des plus vieux chantiers inachevés de tout le Sénégal qui a vu tant de femmes en état de grossesse ou d’autres malades perdre leur vie en cours d’évacuation sur des charrettes. Que veux-tu que je te réponde ?

Sinon que l’élu local, en principe, est investi de missions totalement différentes de celles du chef de l’Etat. Je disais en termes d’image, il est assimilable à l’ambulance la plus proche et la plus à même d’évacuer le malade vers une structure sanitaire pour sa bonne prise en charge. Réagissant à cela, tu ne t’es empêché de me rire au nez en répliquant : « si cette ambulance n’a jamais de carburant, le malade à mille chances de mourir sur place sans accéder aux premiers soins».

En fait, à travers ta réponse, tu as voulu me faire comprendre que nos collectivités locales, vu leur état de pauvreté extrême, ne pourront certainement jamais remédier aux problèmes des Sénégalais situés loin de la capitale.

A cela s’ajoute le fait qu’une fois élus, ni les conseillers ni les maires ne se soucient trop du développement de leurs localités. S’ils ne sont pas entre deux avions, ils vaquent du 1er au 31 du mois à leurs propres occupations en ville, loin de leurs administrés qu’ils qualifient, à la limite, de rapaces. Des gens prompts à solliciter de l’argent pour la DQ, pour l’achat d’ordonnances, pour le transport pour aller ici ou là, voire demander même de quoi baptiser un énième enfant. Mais pour parler sérieusement, tu disais en fait qu’il y a deux choses qui t’intéressent réellement dans ces locales : l’argent que les candidats distribuent à tout va et l’intense animation de nos villages souvent désertés par ses fils une fois ayant étrenné leur premier emploi. Et ta femme qui vend des beignets et des cacahuètes devant l’école du village elle, attend avec impatience les tonnes de bulletins à amasser gratuitement le lendemain du scrutin pour l’emballage de son commerce. Comme si elle devinait déjà l’éventuel taux d’abstention au scrutin.

Je me rappelle que tu me disais que la constitution des listes pour des locales a donné lieu à de nombreuses frustrations dans tout le département. Car, contrairement à ce qu’on avait l’habitude de voir, nombreux sont les leaders politiques bien connus du terroir qui se sont présentés sous la bannière de l’Opposition.

Benno Bokk Yaakkar oblige, ils se réclament souvent tous du même bord alors que chacun va battre campagne pour sa propre chapelle. Mais tu me faisais remarquer qu’au Fouta les gens ont encore du mal à intégrer cette nouvelle dimension de la démocratie sénégalaise des coalitions dans leur militantisme politique. A la limite cela créé trop de confusion dans leurs esprits. Ils sont encore au stade où, soit on est avec le pouvoir, soit on est avec l’opposition.

Seulement tu disais également ne pas ignorer qu’aussi bien ceux qui sont au pouvoir que les gens de l’opposition, sont tous à mettre dans le même panier. Ils défendent tous leurs propres gamelles. Tu déplorais ainsi avec amertume le fait que les acteurs politiques nationaux comme locaux n’ont aucun souci pour l’école du village qui menace de tomber en ruine parce que leurs enfants sont ailleurs. Ils ont peu de souci pour le développement de l’agriculture locale parce qu’ils ne consomment même pas Sénégalais.

Le délabrement avancé de nos routes les laissent indifférents parce qu’ils les empruntent très rarement.

Pour toutes ces raisons tu disais que la religion que tu t’ais faite de ces locales, est à assimiler au principe de l’aveugle. Celui de ne croire qu’à ce qu’il tient entre ses mains. Face à cette forte conviction, je n’ai d’autres conseils à te donner, sinon de te rappeler que les locales, c’est avant tout l’affaire de ceux qui ont pour souci de développer leur terroir.

A bientôt cher ami !

sudonline

2 Commentaires

  1. Vivement qu’elle soit battue afin que cette tronche d’hermaphrodite disparaisse de nos vues pour un temps !!! Elle est d’une prétention à vous couper le souffle , qu’est ce que omar sarr a dû souffrir durant sa coexistence avec ce monstre sorti de nulle part !!! Vraiment ce pays est descendu bien bas , ce sont les youssou ndour vernaculaire , Satant chaupin diop , la dame de compagnie latif qui font la pluie et le beau temps, d’autant plus que l’incapable est au chocolat et au  » fondé  » pour mieux s’engraisser , notre lymphatique nous mènera tout droit dans le mur !!!

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