Samedi dernier, le maire de la Ville de Guédiawaye n’a pas usé de gants pour brocarder ceux qu’il appelle les « faucons » du palais et qui, selon lui, entravent son ascension politique au niveau de Guédiawaye. Seulement, au lendemain de cette sortie au cours de laquelle il a refusé le diktat de ces dits « faucons » qui cherchent à plomber son investiture à la tête de la liste départementale Bby de Guédiawaye, Aliou Sall a opéré une reculade à 180 degrés en avouant que, devant une jeunesse galvanisée, il n’a pas su bien remuer sa langue et qu’il ne défiera jamais le chef de l’Etat et patron de l’Apr, de surcroît son grand-frère.
Aliou Sall est en effet sorti de ses gonds, samedi dernier, au cours d’une assemblée générale de la Cojer pour répondre à la sollicitation des jeunes apéristes qui entendent le maintenir comme tête de liste départementale pour les législatives. A en croire le maire de Guédiawaye, « ce sont les gens qui sont tapis dans l’ombre au Palais qui sont les pires ennemis du Président car voulant imposer des gens impopulaires dans les listes ».
Et de clamer à l’endroit des membres de la Cojer locale, « Je vous demande de vous mobiliser parce que ces comploteurs sont encore venus pour placer des gens impopulaires dans les listes, Je ne l’accepterai pas .Et je discuterai avec les gens qui sont dignes des gens du refus pour que cette forfaiture ne passe pas », a laissé entendre le maire de Guédiawaye qui indique savoir que le dernier mot revient au président qui doit trancher.
Qui plus est, Aliou Sall a tenu à faire savoir que sa déclaration de se retirer de la liste pour les législatives était animée d’une volonté de ne pas gêner le président de la République. « Quand le président m’a demandé de retirer ma candidature, je ne l’ai pas laissé développer le pourquoi parce que je me suis dit que je n’ai personne d’autre que lui, parce que j’avais compris à cet instant que c’était ça l’intérêt du président de la République », a tenté de justifier l’édile avant d’expliquer le motif de cette soudaine volte-face.
« Mais, dès le lendemain, quand j’ai entendu les faucons du Palais à la radio, sur l’internet, danser comme de petits diables pour fêter leur victoire, j’ai compris que tout cela n’était que le fait de comploteurs et moi, je n’accepte pas de me défaire devant mes comploteurs », a tonné Aliou Sall devant une jeunesse excitée par ces déclarations incendiaires.
Le maire de Guédiawaye a fait dans la foulée entendre qu’il lui importait peu d’être ou de ne pas être à l’Assemblée nationale mais que son souci, c’est de gagner les Législatives à Guédiawaye. « Ils veulent sacrifier Guédiawaye. Depuis que j’ai retiré ma candidature, la division s’est installée, les ambitions crypto-personnelles se signalent, ma responsabilité en tant que coordonnateur est de refuser cela. Je ne peux pas imaginer tous les efforts qu’on a consentis disparaitre comme ça parce que quelques personnes égoïstes qui ne représentent rien concoctent des plans et les font passer pour la réalité. C’est inadmissible », a déploré avec verve Aliou Sall.
Avant de conclure en disant que les « faucons » vont aller à la charge, dès le lendemain, en affirmant qu’il ne respecte pas la décision du président de la République.
Aliou Sall « se recadre » le lendemain
La sortie incendiaire du maire de Guédiawaye à l’encontre des faucons du Palais aurait-elle créé le malaise chez Macky Sall au point qu’Aliou Sall revienne ipso facto sur sa déclaration de la veille ? En tout cas, c’est la question que se pose bon nombre d’observateurs de la scène politique.
L’édile de Guédiawaye est en effet revenu, dès le lendemain, pour indiquer qu’il n’a pas défié son patron de grand frère mais qu’il a juste brocardé ceux qui tentent de travailler pour la défaite du président de la République. Pour Aliou Sall, il n’a pas fait du wakh wakheet (rétractation) mais il a juste confondu vitesse et précipitation.
Le maire de Guédiawaye avouera ainsi que, devant une jeunesse galvanisée, il n’a pas bien remué sa langue. Et dans la foulée, l’édile a juré que jamais, il ne sera celui qui va travailler pour la défaite de son grand-frère. D’aucuns avancent que c’est « le sang » qui a parlé l’autre jour mais pas l’homme politique. Face aux sages du département, Aliou Sall a réitéré son engagement à travailler pour la victoire de son parti, au soir des législatives.