Plainte contre la Tfm : Sen P’tit Gallé diffusée devant le Procureur

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Pour exposition aux dangers psycho-sociologiques, détournement d’objectifs et exploitation à la fois passive et active de l’enfant, dans l’émission Sen P’tit Gallé, l’association «Fair Education» et «Daaray Sembène» ont porté plainte contre la Tfm. Ces institutions réclament l’arrêt définitif de cette «dite émission».

Après plusieurs actions de dénonciation et de mobilisation contre la diffusion de l’émission «Sen P’tit Gallé» sur la Télévision Futurs Médias, l’association  «Fair Education» et «Daaray Sembène», une Maison de la pédagogie par l’image, ont déposé hier une plainte contre ladite chaine de télé auprès du Procureur de la République. Les plaignants exigent l’arrêt définitif de l’émission qui est diffusée sur le petit écran depuis l’année 2011. «Nous exprimons notre indignation et notre inquiétude suscitées par cette émission pour enfant, parce qu’elle a des effets nocifs sur la  psychologie de l’enfant», dénonce l’Ensei­gnante chercheuse à l’Université de Thiès, Dr Hadja Maï Niang. Face à la presse, elle explique que «l’émission  Sen P’tit Gallé est née dans un cadre où le Sénégal cherche depuis 1960 à faire émerger l’esprit et la force de ses citoyens dont une bonne partie est composée d’enfants et d’adolescents, qui sont la première force mentale d’un développement durable».
Aux producteurs, promoteurs et diffuseurs de l’émission, la spécialiste en didactique et pédagogie de l’image de dire : «pensez-vous que l’on peut faire chanter des enfants tout l’été jusqu’à l’hiver et leur dire un bon matin : arrêtez, retournez en classe ;  redevenez vous-mêmes : enfants génériques, élèves, point barre ?» «C’est méconnaître la psychologie de l’enfant, de surcroît, le rapport entre l’enfant et l’image, fixe, animée, iconographique, picturale, photographique analogiques ou numériques», laisse entendre la professeur d’après qui, «l’adulte joue un rôle alors que l’enfant vit un rôle qu’il  prolonge dans la vie réelle». Pour l’adulte spectateur, téléspectateur et /ou acteur, «Sen P’tit Gallé est un jeu de vacances, mais pour l’enfant, noter bien que, l’émission dure le temps d’une vie», analyse Hadja Maï Niang, qui fait noter, à ce titre  qu’«il est fort triste que la Tfm est parvenue, par un téléviseur qui leurre, à embarquer, comme Panurge dans son aventure de foire à micro ouvert pour les enfants, des musiciens adultes qui renaissent de leurs cendres en Prométhée, des sponsors avides de visibilité à tout prix, des institutions ministérielles et des organismes imbus de leur omniprésence médiati­que». Dans ce «téléviseur qui leurre», indique la directrice de Daaray Sembène, «s’engouffrent des hommes et femmes qui se disent : «de culture», qui pourraient croire que le fait d’exposer des enfants sur un podium en paillettes, micro à la main, sous les projecteurs et devant un public en attente des publications de la presse people, relève de la culture».

Les raisons
Dans ce «téléviseur qui leurre», poursuit la professeur, «nage le service de la diversité culturelle de l’Organisation internationale de la francophonie qui pourrait croire que le fait de cueillir des enfants des quatre points cardinaux de la sous-région, et de les accoutrer du port vestimentaire à connotation culturelle, est sujet à la diversité». «Détrompez-vous !», ordonne-t-elle aux «égarés», d’autant qu’à ses yeux, «l’enfant, de nature, autrement dit, sans idée reçue, vit la diversité culturelle, et raciale comprise et admise dans son âme, et il donne au quotidien sans tambour ni trompette des leçons de communion des âmes à son entourage».  Pour dire, selon elle, que «les enfants de Sen P’tit Gallé sont exposés à ces sept ‘P’ de la star, qui constituent les schèmes du star-system : paillettes-projecteurs-podium-public-publication-presse-people». Lesquels, fait-elle savoir, «sont lourds à porter par un adulte et c’est trop pour un enfant». Aussi, ajoute-t-elle, «l’émission constitue un véritable business d’exploitation des enfants. Le marketing mercantile qui cristallise l’intérêt des entreprises sénégalaises sur son sponsoring est une preuve manifeste de la volonté de s’enrichir sur le dos des enfants, ignorants des mobiles commerciaux qui la sous-tendent et de l’enjeu financier qui garantit sa popularité».

L’arnaque par vote
Hadja Maï Niang ne manque également pas de clarifier le débat sur «le vote par sms-télé». À l’en croire, «Ce type de marketing télévisuel est connu en Europe, mais pour un plateau public comme la télévision, il est dangereux de copier machinalement un concept sans évaluer l’état d’esprit, les conditions de vie du public cible et les réalités sociales de la réception. Pour rentabiliser son émission, Tfm a choisi le public le plus vulnérable du lot des téléspectateurs et susceptible de susciter de l’affection et des émotions : «les enfants». Alors, juge-t-elle nécessaire de prévenir : «ce système du vote téléphonique, savamment instauré, cache une opération mercantile que nous invitons à découvrir : les parents, les proches, les amis des enfants et les téléspectateurs sympathisants et compatissants sont victimes du vote sur les serveurs au coût de 350 F Cfa par vote. S’il y a 100 000 votes, le compte est 35 millions de F Cfa et s’il y a un million de votes, ce qui est fort possible; cela fait 350 millions de F Cfa. Toute cette somme, serait récoltée, suite à la vente aux enchères des votes de la voix du candidat ou de la candidate».
Si pour la directrice de Daaray Sembène, «au Sénégal, un talibé à qui on fait tendre la main pour mendier relève, à raison, de l’exploitation active de l’enfant», de quoi, s’interroge-t-elle, «relève, dans le même pays, un «enfant de la télévision» qui quémande les votes aux téléspectateurs pour être maintenu dans une émission de télé-réalité au prix d’argent à la solde d’une télévision»? Avant de conclure, par toujours se demander : «comment expliquons-nous que dans un pays à finances dures, un P’tit Bal coûte une somme aussi grande pour un enfant : 10 000 F Cfa ! (L’équivalent d’un mois de scolarité dans une école privée)». Toutes raisons qui ont poussé l’Association Fair Edu­cation et Daaray Sembène à porter plainte contre la Tfm pour l’arrêt définitif de ce concept d’émission pour enfants, au bénéfice de toute la communauté éduca­tive.

lequotidien.sn

10 Commentaires

  1. Il est vrai que c’est une exploitation des enfants qui ne pensent plus à l’école mais plutôt à un devenir de stars multimillionnaires . C’est une émission qui détourne l’esprit fragile des enfants qui risque de leur porter préjudice dans l’avenir . Je soutiens cette belle initiative d’arrêter définitivement ce marché d’exploitation des enfants par la TFM .

  2. Tout à fait d’accord avec cette initiative. J’ai suivi une seule fois une partie de l’émission et je me dis qu’un jour un gosse va piquer une crise cardiaque et mourir en direct alors seulement ces ignorants vont arrêter de jouer et de s’enrichir sur le dos des enfants! Bande de ‘serignes daara »

  3. Ou sont les religieux?
    Il est facile d appeler Macky Sall,Mamadou Ibra Kane et les rappeler à la raison.
    Qu ils amènent leurs enfants sur ces plateaux,c’est beaucoup plus simple.
    On entend ces religieux que pour des problèmes politiciens,qui n ont aucun intérêt pour les senegalais.

  4. J’ai appris que cette émission a dix ans d’existence au Sénégal. J’aimerais savoir ce que sont devenus, les premiers candidats et premières candidates qui avaient été sélectionnés(es). Sont-ils devenus en ce moment ? Ayant été sélectionnés(es) à l’âge de treize ans, ces derniers (ères) doivent avoir vingt trois ans en 2016. Célébrons la naissance de Jésus qui rassembles presque tous les peuples de la terre, quel succès !

  5. Princes arts prend les Sénégalais pour des idiots , excusez-moi du terme: cette émission va entraîner le nauvrage des enfants sénégalais dans la recherche du gain facile. De grâce Mamadou IBRA KANE réagissez pour l’arrêt de cette émission ou faites SEN GRAND GALLE Pour adultes matures et vaccinés. Ces parents et priince arts sacrifient ces enfants : LE PIRE EST AVENIR

  6. Suis enseignant et pense que 7 émission peut aider à développer les aptitudes des enfants dans le domaine de l’éducation artistique.
    D’ailleurs ce n’est pas pour rien qu’on valorise l’éducation musicale en l’inscrivant parmi les 5 disciplines de la pratique au CAP des instituteurs à l’élémentaire.
    C’est vrai qu’il n’y a pas que le chant mais c’est déjà une bonne chose que des privés entreprennent à développer cette discipline chez les apprenants qui excellent dans ce domaine.
    La science mes amis ne peut souffrir de suggestivité, elle est objective.
    Le développement durable n’est pas seulement économique, elle est aussi sociale, culturelle,…
    C’est vrai que tout n’est pas didactique dans 7 émission mais elle n’est aussi mauvaise que semblent le dire ses détracteurs
    Wa Salam

  7. cette femme raconte des histoires,je vis en europe et ce type de programme existe dans tous les pays européens ,c’est comme the voice kid(la voix enfant),s’il ya une chose dont les europeens savent tres bien faire c’est défendre les intérets des enfants,c’est au sénégal que l’on voit des enfants mendier dans la rue et remettre leur gain aux maitres coraniques ou de daara,en espagne ou je vis il ya 1000 fois de plus de psychologues sociologiques qu’au sénégal,je ne les jamais entendu dire qu’il faut supprimer la voz kid,c’est l ‘équivalent de sen petit gallé,j’ai 2 enfants de 12 et 10 ans nés en espagne,j’aime bien les voir suivre la tfm,et connaitre la culture de leur pays d’origine,là ou je suis d’accord c’est que le programme ne doit pas sortir du cadre des vacances scolaires

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