Pour optimiser l’impact des migrants sur le développement : Une étude recommande la baisse des coûts de transferts d’argent

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Une étude menée, à la demande de la Banque africaine de développement (Bad), préconise une baisse des coûts de transferts d’argent, qui aura un impact positif sur le développement du continent.
Le constat est unanime : les coûts des transferts d’argent des migrants sont élevés. Suffisant pour inspirer la Bad à commanditer une étude dont les résultats ont fait, hier, à Dakar, l’objet d’un atelier de restitution. Cette rencontre est la première d’une série de six que l’institution financière africaine et ses partenaires comptent organiser pour sensibiliser les intermédiaires à baisser les coûts des transferts. Menée sous la direction de l’Ong « Epargne sans frontière », l’étude intitulée : « Réduire les coûts des transferts d’argent des migrants et optimiser leur impact sur le développement » s’est intéressée au Maroc, à la Tunisie, au Sénégal (Uemoa), au Cameroun (zone Cemac) et aux Comores.
Elle montre clairement que la baisse des coûts des transferts des migrants peut sensiblement contribuer au développement des pays d’origine.
Pour la Bad, il s’agit d’appuyer les efforts de la diaspora africaine dans l’amélioration du niveau de vie des populations. « Aujourd’hui, il est question de repenser les financement du développement par des stratégies innovantes. Cette étude vient de nous montrer qu’en baissant les coûts des transferts d’argent, on permet à la diaspora africaine de participer davantage à la construction du continent », a souligné Leila Mokaddem, représentante résidente de la Bad.
Dans cette étude, ce sont surtout les acteurs dominants du marché qui sont interpellés : les sociétés de transfert d’argent (Sta), les banques et la Poste, les institutions de micro finance (Imf) et les opérateurs de téléphonie mobile (Otm). Ce sont ces acteurs, a noté la directrice de la Monnaie et du Crédit du Sénégal, qui doivent « jouer le jeu » en diminuant les coûts des transferts. Mme Oulimata Diop a rappelé qu’au Sénégal, les coûts des transferts ont « beaucoup baissé » grâce, a-t-elle-dit, à une attitude proactive du ministère des finances qui a supprimé la clause de l’exclusivité.

Cadres de discussions
En termes de perspectives justement, l’étude invite à travailler sur les clauses d’exclusivité en cours dans beaucoup de pays, le renforcement des Institutions de micro finances (Imf) et les transferts par mobile qui suppose une plateforme intégrée.
Si ce premier atelier de Dakar a souligné l’importance qu’il y a à réduire les coûts d’envoi d’argent des migrants, il a aussi et surtout montré la difficulté d’y arriver. La question était de savoir sur quel levier s’appuyer pour baisser les coûts des transferts. De riches échanges entre experts qui ont tous souligné la nécessité de privilégier la royale piste du partenariat.
En clair, les experts ont préconisé la création de cadres de réflexions entre les acteurs dominants du marché (banques, Sta, Imf et Otm), comme d’ailleurs le recommande vivement l’étude. C’est seulement avec cette démarche inclusive, disent-ils, qu’on arrivera à une baisse des coûts des transferts d’argent qui permettra aux migrants d’accroître leur contribution au développement.

Moncef FOLLAIN, chef du service coopération/ambassade de France : « 15 milliards de dollars peuvent être mobilisés d’ici 2014 »
Le nouveau chef du service de coopération et d’action culturelle de l’Ambassade de France au Sénégal connaît le montant que le monde pourrait mobiliser d’ici 2014 si l’objectif international de faire passer le coût des transferts de 10 (taux actuel) à 5 % : Moncef Follain parle de 15 milliards de dollars. Et la diaspora africaine, « très active » a-t-il dit, pourrait gagner un milliard de dollars, « un montant considérable » en ces temps où pays pauvres comme développés connaissent des tensions budgétaires. M. Follain, par ailleurs directeur de l’institut français du Sénégal, est également revenu sur un aspect largement évoqué dans l’étude : la bancarisation.
« Plus les populations sont bancarisées, ont accès à des services bancaires commerciaux, moins elles passent par des officines qui ont des taux extrêmement élevés », a expliqué le français.
Moncef Follain a souligné la nécessité de travailler avec la société civile et les Ong pour trouver des solutions locales en fonction de la réglementation nationale.
Selon le chef du service de coopération et d’action culturelle de l’Ambassade de France au Sénégal, il est également indispensable, pour arriver à cette baisse des coûts de transferts d’argent, d’associer le monde de l’entreprise mais aussi et surtout les banques qui ont une responsabilité de faire baisser ces coûts.
« On peut leur faire comprendre qu’elles doivent continuer à avoir de l’argent mais ces marges doivent être raisonnables », a-t-il dit, ajoutant : « Malheureusement, aujourd’hui, c’est un prélèvement de trop qui se fait sur le développement. Cela peut et doit changer »

Abdoulaye DIALLO

lesoleil.sn

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