Pour un prêt de 14,7 millions FCfa, elle risque de perdre sa villa de 103 millions FCfa: comment la CBAO coule Safiétou Ndiaye

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Safiétou Ndiaye va-t-elle perdre sa maison pour défaut de paiement ? La dame est aux abois depuis que sa maison a été vendue. Rentrée des Etats Unis après un exil de 30 ans, elle a hypothéqué sa villa pour 14 millions 700.000 Fcfa en voulant en faire un R+3. Le bâtiment a été estimé à plus de 103 millions 204.254 F Fcfa. Le hic, c’est qu’il y a eu vice de procédure dénonce la Raddho et ses avocats.

« Voici ma maison que la CBAO doit saisir dans huit jours ». Sourire forcé et mine désespérée, Safiétou Ndiaye dite Sophie présente non sans fierté son immeuble construit à la sueur de son front avec l’aide de ses enfants. Un R+3 avec un portail en fer de couleur noire. La maison est sur la route principale de la cité des Maristes. Elle est située à coté d’une banque et quelques commerces divers. Une rue passante très animée. Ici le m2 de terrain avoisine 150 000 FCfa renseigne un courtier. L’évaluation de l’expert immobilier commis au moment de l’hypothèque bancaire se veut plus précis. Les 150 m2 et le bâtiment de Safiétou Ndiaye sont évalués à 103 millions FCfa. Une évaluation qui date de 2008. C’est une sous évaluation selon Alioune Tine de la Raddho qui s’est engagée au coté de Sophie depuis que cette dernière a voulu s’immoler devant le siège de l’Ong défenseur des Droits de l’Homme. C’était la deuxième tentative de la dame après celle initiée à la place de l’indépendance. Sophie avait été informée que sa maison a été vendue par la banque en avril dernier. Une démarche louche selon elle car jamais la CBAO ne l’a formellement saisie d’une telle initiative. Mieux, c’est un individu qui s’est présenté à elle un bon jour pour lui dire que son immeuble ne lui appartenait plus. « C’est comme si le ciel m’était tombé sur la tête » plaide Sophie. « Que vais-je faire face à une telle situation » se demande Sophie Ndiaye. « Je ne suis qu’une femme seule et on ne cesse de me harceler pour me dépouiller de ma maison. » se morfond Sophie.

Les malheurs de sophie

Sophie Ndiaye s’est installée aux Maristes au début des années 2000. Elle a été l’une des premières habitantes de cette zone peu prisée à l’époque parce que réputée inaccessible. Rentrée des USA après un exil de 30 ans, Sophie choisit d’investir ses épargnes dans une maison. Ses enfants l’accompagnent dans son désir. Elle bâtit un R+1. Le fruit d’une longue labeur. « Pendant les 30 ans que j’ai vécu aux USA, j’ai fait tous les métiers. En partant du Sénégal au début des années, je faisais du commerce à Ziguinchor. C’est Robert Sagna qui m’a offert le billet d’avion et le passeport. Je me suis battue pour réaliser ma maison ». Femme d’initiative Sophie Ndiaye, en 2008, désireuse de rentabiliser son investissement, s’est engagée au près de la CBAO pour un prêt de 14 millions 700.000 Fcfa afin d’agrandir sa villa et de la mettre en location. Cet argent, Sophie l’a pleinement investi pour faire de sa maison un R+3. Selon les clauses de la banque, le prêt devait être étalé sur une durée de trente-six mois. Soit 400 000 F cfa par mois. Son premier versement est de 1 million 800.000 Fcfa et le second 2 millions de Fcfa.

Le deuxième versement a été versé en effet par le chauffeur de Sophie. La CBAO demande au chauffeur de dire à sa patronne que le moratoire devait être revu. La durée de remboursement de trente-six mois initialement prévue par la banque a été finalement étendue sur 10 mois. Sophie était repartie aux Etats Unis, entretemps, où elle est tombée malade. « Dès que je suis revenue au Sénégal raconte-t-elle je suis allée à la banque pour leur dire de me donner le temps de m’organiser pour payer. Mes engagements, je tenais à les respecter. Grande a été ma surprise de voir arriver un jour chez moi un certain monsieur Diop qui est venu m’informer que la maison a été vendue à 25 millions FCFA. En plus, il est allé chez mes locataires pour leur dire que désormais sur injonction de la banque, c’est à lui qu’on doit verser l’argent du loyer. ». Sophie saura plus tard que sa maison a été vendue à Abdou Guèye, Directeur de la société AGROFITEX. Une vente sans notification à la propriètaire. Une démarche qui indigne Alioune Tine le coordonnateur de la Raddho : « Il y’a eu connivence et magouilles dans cette affaire » ; avant de renchérir « C’est une spoliation. » Sophie Ndiaye a commis deux avocats. Me Elhadj Diouf et Me Abdou Dialy Guèye Kane. De l’avis de Aliou Tine, les avocats de Sophie vont demander l’annulation de la vente. Le 17 octobre, le juge des référés examinera le cas de Sophie Ndiaye après un premier renvoi le jeudi 29 septembre.

Amina Diène


2 Commentaires

  1. D’aprés l’acte uniforme sur le droit des sûretés, la vente d’un immeuble ayant fait l’objet d’une hypothèque doit être précédée d’une mis en demeure adressée au débiteur et restée infructueuse à peine de nullité. Si ce que la femme raconte est vraie, cette vente sera déclarée nulle et de nul effet

  2. C’est honteux de vouloir dépouiller quelqu’une qui d’aprés ses dires ses battu toute sa vie pour son bien.
    Nous sommes à tes côtés. Comment peut on vendre un tel bien à 25 millions.

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