En effet, le monde mouride venu prier avec le chef de l’Etat a subi les rigueurs du nouveau dispositif de sécurité qui entourait le président Wade, à l’exception de son fils, « le prince Karim Ibn Abdallah ». Avant-hier, la garde présidentielle a transformé la mosquée mouride en bunker. Du président du Sénat, Pape Diop, au président du Conseil économique et social, Ousmane Masseck Ndiaye, au ministre des Affaires étrangères, Madické Niang, sans oublier les imams, députés, sénateurs et autres fidèles, tous ont été fouillés au corps avec des détecteurs de métaux.
Seul le fils du président, Karim Wade, a échappé à la rigueur des forces de sécurité. Avec sa garde rapprochée, « le prince » a été accueilli avec tous les honneurs dus à son rang de fils de président de la République. Répondant à nos interrogations, quelques proches du pouvoir soutiennent que « le Chef de l’Etat vivrait maintenant sous la hantise d’un attentat terroriste qui se fait de plus en plus menaçant en Mauritanie et au Mali ». Et nos sources de rappeler que : « Il y a deux semaines, tout le quartier du Point E a été bouclé parce que Me Wade se rendait à la maison des écrivains ».
D’ailleurs, même s’il n’est pas imam, comme à l’accoutumée le président Wade y a prononcé son « sermon ». Le voilà , après qu’il a exhorté l’ensemble de la communauté mouride d’apporter leur soutien pour la construction de la grande mosquée de Massalikoul Djinane.
“J’appelle tous les talibés mourides du Sénégal, d’Afrique, et d’ailleurs, des Etats-Unis, de France, de partout, à participer à cette mosquée. Le mieux, c’est que chacun participe, à la mesure de ses capacités. Comme ça, elle devient une réalisation de l’ensemble des talibés. J’avais en son temps, déclaré que, personnellement, je mettais 500 millions de francs Cfa. Ce qui a été fait. D’autres aussi ont participé, Mbackiou Faye, Madické Niang et d’autres“.
Selon le président de la République, “dans notre communauté, il y a des gens qui peuvent, quel que soit le coût, construire la mosquée. Mais, nous n’atteindrons l’objectif d’en faire un édifice que lorsque chacun a donné une contribution“.
Vu le retard constaté dans le démarrage des travaux depuis de la pose de la première pierre, retard dû à une étude du sol qui devra supporter le bâtiment, le chef de l’Etat, vêtu d’un grand boubou blanc et accompagné par son fils Karim Wade, indique que « l’argent ne saurait être un handicap ».
“Maintenant, ce que je recommande c’est que l’argent ne va plus nous arrêter. Nous allons commencer assez rapidement la construction. Au fur et à mesure que nous aurons les ressources, nous continuerons. Je souhaite que le travail se fasse de façon continue pour qu’on puisse égrener le travail dans les meilleurs délais“, a également ajouté Abdoulaye Wade, en présence de Mbackiou Faye.
Dans ce même ordre d’idées, le Chef de l’Etat demande à ce dernier, “d’ouvrir des comptes dans les banques et d’expliquer le projet aux Sénégalais d’ici et d’ailleurs et leur demander chacun de mettre ce qu’il peut faire“.
Et de préciser que : “vous tiendrez un journal dans lequel on publiera la contribution de chacun. Ça se fait dans certains pays. En Tunisie, ils ont l’habitude, quand ils ont un édifice comme ça, dans lequel les Tunisiens participent, ils publient régulièrement un journal“.
Par ailleurs, après une visite sur les lieux qui abriteront la mosquée et la bibliothèque Massalikoul Djinane, Wade s’est réjoui du travail abattu par l’architecte qui est selon lui « allé jusqu’à 30 mètres de profondeur pour savoir quelle est la composition en vue de faire des fondations solides ».
Ferloo avec Sudonline.sn
