La machine du processus de paix en Casamance en marche ? L’ancien maire de Ziguinchor, Robert Sagna, aurait rencontré les chefs rebelles du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc) à cet effet.
Le président de la République, Macky Sall, a fait de la paix en Casamance une de ses priorités. Et contrairement à son prédécesseur Abdoulaye Wade, il a décidé de le faire en toute discrétion. C’est dans ce cadre que Robert Sagna, par ailleurs membre de la majorité présidentielle, aurait rencontré les responsables de l’aile combattante du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc). Selon nos confrères de Diaspora, le leader du Rassemblement pour le socialisme et l’unité «a rencontré respectivement Salif Sadio, le chef d’Atika, la branche armée du Mfdc et César Atoute Badiate, un autre chef de guerre de Mfdc qui dirige une faction rivale à M. Sadio». Toutefois, nos confrères installés dans l’Hexagone se disent incapables d’entrer dans le contenu des discussions entre l’émissaire du président Macky Sall et les chefs rebelles. Mais, selon toute vraisemblance, ils ont parlé de l’éventualité d’une unification d’Atika (aile combattante) dont la division en trois factions constitue un obstacle de taille pour toute négociation entre les indépendantistes et le gouvernement sénégalais. Sûrement, Robert Sagna a également évoqué avec Salif Sadio la question des militaires sénégalais que ce dernier détient depuis le mois de janvier et dont les autorités de Dakar n’arrivent pas à obtenir la libération malgré les nombreuses initiatives entreprises dans ce sens.
Cette rencontre entre Robert Sagna et le chef de guerre du Mfdc semble confirmer la rumeur qui avait couru à Ziguinchor et à Dakar au lendemain de la visite du président de Macky Sall à Banjul juste après son élection à la tête du Sénégal. Rumeur selon laquelle le président Yaya Jammeh avait demandé à ce que Robert Sagna soit impliqué dans le dossier de paix en Casamance car cela lui faciliterait la tâche d’aider le Sénégal à trouver une solution, ont laissé entendre nos confrères. D’ailleurs, indiquent-ils, Macky Sall a exigé l’unité pour aller à la table des négociations. C’est aussi le vœu de Sadio. Cependant, cette condition ne sera pas facile à réaliser parce qu’à l’image de l’aile combattante, celle politique du mouvement est aussi très divisée. Au moins, trois groupes se disputent le leadership. Il s’agit notamment de l’ex-secrétaire général du mouvement, Jean-Marie Biagui, qui a pris part aux dernières législatives du Sénégal, de l’autre ex-secrétaire général, Ansoumana Badji, qui avait parlé au nom du mouvement lors de la signature des accords de paix entre eux et le régime du président Wade. C’était le 30 décembre 2004 à Ziguinchor. A ceux-là, il faut ajouter le clan du groupe de contact dirigé par l’ancien maquisard Louis Tendeng. Sans compter la part réclamée par Abdou Elenkine Diatta, un ancien maquisard aussi qui s’est auto proclamé porte-parole du mouvement.
Source : La Tribune
