Charles Mendy, ex-senateur repond à ses detracteurs du Pds «Il n’a jamais été question pour moi de migrer vers l’Apr mais je quitte le Pds»

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Xalima News: L’ex-sénateur, Charles Mendy, en a assez des accusations de transhumance vers l’Apr dont il fait l’objet depuis qu’il a soutenu le projet de loi pour la suppression du Sénat. Dans cet entretien, il rejette ces accusations. Aussi, a-t-il réitéré qu’il quittait la scène politique à cause des préjugés qui pourrissent la vie politique.
En tant que Libéral, pourquoi avoir voté pour la suppression du Sénat alors que vos camarades se sont opposés ?

Vous savez, nous avions, au début de l’annonce de cette suppression, dit que les arguments avancés étaient fallacieux. Nous n’y croyions pas du tout. Mais, nous n’avons pas voulu tomber dans le piège tendu par le Chef de l’Etat qui a dit que cette suppression consistait à soulager les victimes des inondations. Je pense que quand on vous balance un tel argument et que vous êtes un être humain, un humaniste de surcroit, et que vous habitez la banlieue et vivez les dégâts des inondations dans votre chair, vous acceptez, sans hésiter. Même si par extraordinaire, on est en train de vous tromper, acceptez de bonne foi de subir. En attendant la personne au tournant. Maintenant, si demain, le président de la République n’arrive pas à résoudre le problème des inondations, on aura de quoi lui reprocher. Mais tant qu’il nous dit que c’est pour les populations qu’il le fait nous acceptons. Surtout que nous disons généralement qu’en tant que politiques, nous travaillons pour elles. Je ne peux pas être avec des gens qui souffrent et m’opposer à ce qu’on leur vienne en aide. C’est la raison pour laquelle, dès le départ, j’ai dit que j’approuvais ce projet de loi. Parce que le président de la République ne doit pas être plus patriote que moi. Il ne doit pas aimer les sinistrés, qui sont chez moi (Guédiawaye) plus que moi. C’est dans ce cadre que j’ai fait campagne pour que le oui l’emporte.

C’est, peut-être, cette campagne pour le oui qui vous a valu d’être accusé d’être en partance vers l’Alliance pour la République. Qu’en est-il exactement ?
Il n’en est rien de tout cela. Quelques jours même, avant ce projet de loi, j’ai déclaré que pour des convenances personnelles, je quittais la scène politique. Parce que je suppose que je suis un homme d’honneur –je ne dis pas que les autres ne le sont pas-. Je n’admets pas qu’on mette que du mauvais sur les hommes politiques alors que le mauvais existe dans toutes les catégories sociales. Les gens pensent que les politiques sont des menteurs, des voleurs. Quand tu portes une belle chemise ou conduis une belle voiture, c’est grâce à la politique. Moi, j’emploie aujourd’hui soixante cinq personnes. Donc, la politique n’est pas un métier pour moi ; c’est une passion, c’est un engagement pour mon pays. C’est pour cette raison que j’ai décidé de m’écarter de la politique mais je ne suis pas en partance vers l’Apr.

D’où viennent vos rapports avec le président Macky Sall ?
Ce qui m’a mis en rapport avec Monsieur le Président, Macky Sall, c’est uniquement le projet de loi que nous étions en train de défendre. Il fallait qu’on aille voir le Président de la République pour discuter de tous les cas qui nous semblaient très importants. Aussi bien des travailleurs du Sénat que de la retraite des parlementaires que l’Etat n’avait pas versée pour nous. Il fallait qu’on le lui rappelle.
Pourtant il semble que le président de la République vous aurez achetés avec des voitures «Hoover» ?
C’est vrai que les gens l’ont dit. Mais, c’est archi-faux parce qu’il y a une jurisprudence qui fait qu’à chaque fois qu’un parlementaire termine, il rentre avec sa voiture.

D’où viennent alors toutes ces rumeurs de transhumance ?
Ça vient des gens malintentionnés. Au Parti démocratique sénégalais (Pds-opposition) notamment. Où il y a la pensée unique. Dès que tu t’opposes à quelque chose, on te taxe de tous les noms d’oiseau. On a même entendu des gens comme Me El Hadj Amadou Sall dire des contrevérités. En déclarant, sur un plateau de télévision que nous sommes vendus. Parce que simplement nous avons voté pour la suppression du Sénat. Vous savez, quand les gens ont l’habitude d’être vendus, ils pensent que tout le monde est comme eux. Nous, nous sommes des hommes d’honneur. Moi, je suis catholique, je suis mandjack, je suis casamançais et j’en suis très fier. Il y a des choses que je ne fais pas. Je ne suis pas en partance vers l’Apr et je ne suis pas dans quel que courant que ce soit.

Et pourtant vous êtes, également, cité dans la création d’un courant au sein du Pds en compagnie de l’ex-porte-parole d’Abdoulaye Wade. Qu’en est-il ?
Il n’en est rien de tout cela. C’est totalement faux.

Mais quels sont vos rapports avec Serigne Mbacké Ndiaye, dont vous semblez très proche ?
Nous sommes des beaux-frères par alliance. Quand il a monté son mouvement, il m’en a parlé. Si quelqu’un confectionne un document et vous demande de jeter un coup d’œil, cela ne veut pas dire que vous êtes avec lui dans ce qu’il fait. C’est tout simplement ce qui s’est passé. Je ne suis pas dans le courant de Serigne Mbacké Ndiaye. Pour la bonne et simple raison qu’il était au Palais de la République avec le président Abdoulaye Wade. Pendant les douze années de magistère de Wade, j’ai toujours demandé des audiences qu’il ne m’a jamais accordées. Et pourtant Serigne Mbacké Ndiaye était là-bas. Comment ce fait-t-il que j’attende aujourd’hui, qu’on ait fini d’être avec le pouvoir pour que je vienne créer des courants avec Serigne Mbacké Ndiaye ? Ce n’est pas possible ! Toutefois, je n’ai rien contre son courant. Je ne suis pas la-dans et je n’y ai rien à voir. Et je ne veux pas avoir quelque chose dedans. Parce que, déjà, j’ai dit aux gens que je me retire de la politique et c’est exactement ce que je vais faire. Je vais retourner m’occuper de mes affaires.

Mais, pourquoi avoir attendu aujourd’hui, après la perte du pouvoir, pour vous retirer de la scène politique ?
C’est une bonne question. Je n’ai pas attendu maintenant pour me retirer. Je l’ai mûri depuis très longtemps. J’en ai parlé plusieurs fois aux gens. Mais, je suis aussi avec des militants avec lesquels j’ai travaillé pendant 15 ans. Ce n’est pas évident. Chaque fois que je pose le problème, en réunion de groupe, les gens refusent. Mais, cette fois-ci, je n’ai pas attendu l’assemblée générale. Parce que si je convoque une réunion pour ça, je ne partirai jamais. Et j’en ai assez de voir des combines du genre, si tu n’es pas dans la pensée unique tu es le plus mauvais. Moi, je suis un homme libre.

Qu’allez vous-faire de vos militants alors ?
Je suis en train de leur parler. Il y a certains qui comprennent ; d’autres ne veulent pas l’accepter. Mais, on va continuer la discussion. C’est ça la vie. Ils finiront par me rejoindre. Moi, je suis dans cette affaire depuis 15. Et j’ai plus perdu que je n’ai gagné. A part la renommée, on ne gagne pas en politique. C’est l’une des passions les plus difficiles et les plus ingrates. Parce qu’après tout, personne ne te dit merci. Je préfère rester dans mon coin et continuer à servir mon pays autrement, à être solidaire autrement.

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