Alioune Tine, président de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho) a été retrouvé, hier, sur son lit d’hôpital. A la chambre R6 d’hospitalisation de l’Unité des soins intensifs chirurgicaux (Usic) de l’hôpital Principale de Dakar où il se trouve présentement, il rassure en disant qu’aujourd’hui, il se sent beaucoup mieux, mais qu’il avait été très souffrant. 19 heures à l’hôpital Principal de Dakar. L’établissement sanitaire est plutôt calme. A l’Unité des soins intensifs chirurgicaux (Usic), des gens entrent et sortent à tout vent. La sérénité y règne. A la chambre R6 d’hospitalisation, Alioune Tine, président de la Rencontre africaine des droits de l’homme (Raddho) est couché sur son lit d’hôpital, entouré des siens. Khady Ndiaye, un membre de la Raddho, est chargée de filtrer les entrées. Habillé d’un boubou demi-saison de couleur gris, Alioune Tine a visiblement les traits tirés. L’air fatigué, il rumine douleur et colère. Le corps endolori caché sous un drap blanc, un couvert lui sert d’oreiller. Un bouquet de fleurs et un poste de radio constituent le décor de la chambre. Des journaux sont rangés sur une table.
Le président de la Rencontre africaine des droits de l’homme (Raddho) porte encore sur ses mains les stigmates des perfusions administrées par les médecins. Ses traits se tirent davantage. Son passage à l’hospitalisation l’a mis dans un rythme plus favorable pour mieux récupérer. Il a été victime d’une agression alors qu’il participait à la manifestation organisée jeudi dernier à Dakar contre le vote du projet de loi du ticket présidentiel par l’Assemblée nationale. D’une voix étreinte par les trémolos, à peine audible, il souffle : «Hier (avant-hier : Ndlr), j’étais très souffrant, mais aujourd’hui je me sens beaucoup mieux. Avec les soins intensifs, je me suis ressaisi. Dieu merci!» Malgré la fatigue et la douleur qui se lisent sur son visage tuméfié, il poursuit : «Je ne pourrai pas faire de déclaration ; attendez que je retourne chez moi.» Se remettant peu à peu des ses blessures physiques et morales, le président de la Rencontre africaine des droits de l’homme (Raddho) n’en dira pas plus.
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