Par tradition nous entendons un ensemble d’idées, de doctrines, de mœurs, de pratiques, de connaissances, de techniques, d’habitudes et d’attitudes transmis de génération à génération aux membres d’une communauté humaine. Du fait du renouvellement perpétuel de ses membres, la communauté humaine se présente comme une réalité mouvante et dynamique. Ainsi, la tradition revêt à la fois un caractère normatif et fonctionnel.
La normativité se fonde essentiellement sur le consentement à la fois collectif et individuel. Elle fait de la tradition une sorte de convention collective acceptée par la majorité des membres, un cadre de référence qui permet à un peuple de se définir ou de se distinguer d’un autre.
La fonctionnalité d’une tradition se révèle dans son dynamisme et dans sa capacité d’intégrer de nouvelles structures ou des éléments d’emprunt susceptibles d’améliorer (parfois même de désagréger) certaines conditions d’existence des membres de la communauté. Ainsi, la tradition ne se présente pas essentiellement comme une institution figée, conservatrice, rétrograde et insensible aux changements, mais comme un sous-système mouvant et dynamique faisant partie de la vie elle-même. Elle ne se confond donc pas avec le passé qu’elle transcende et ne s’oppose pas au modernisme. En somme, la tradition est une composante de l’histoire. Elle porte en elle, malgré certaines résistances au changement, les germes subtiles de la modification, de la transformation qui font que les peuples doivent à tout moment ajuster au temps leurs idées, leur manière d’être et de faire. Les traditions à sauver sont donc celles qui favorisent les progrès ou qui ont le pouvoir de corriger les excès des sociétés à des moments d’égarement, de dérive.
Retournons à la tradition bien Sénégalaise et sauvons notre Société.
Merci d’avance,
Bonne lecture.
Alassane Sock
Ethiopiques numéro 29
revue socialiste
de culture négro-africaine
février 1982
Auteur : Dr. A. S. MUNGALA
Un excellent texte. Une excellente analyse. Mais vous n’en êtes pas l’auteur. L’auteur s’appelle bien Dr. A. S. MUNGALA. Remettez à Mungala ce qui appartient à Mungala….
que signifie A.S
Oui, il est temps de se ‘’rebeller’’ (au niveau des consciences) pour s’engager résolument dans le parachèvement de notre décolonisation ; ce qui passe par une sérieuse introspection devant forcément aboutir à une nouvelle vision du monde, tenant compte de nos convictions religieuses et culturelles, et qui devrait donc impacter tous les secteurs (éducation, santé, économie). Oui, nous ne serons jamais réellement indépendants tant que nous n’aurons pas réformé la vision du monde que l’Occident nous a inculquée et imposée depuis plus d’un demi siècle – une vision »franc-maçonnique » ; oui, nous devons être reprogrammés à partir des valeurs de notre tradition et surtout de notre religion – l’Islam, en l’occurrence, et qui ne sont guère différentes de celles prônées par les autres religions monothéistes (Christianisme et Judaïsme). Aujourd’hui, plus de cinquante ans après notre accession à l’indépendance, il est regrettable que l’idéologie laïque (‘’anticléricale’’) que le colonisateur nous a laissée continue de prospérer dans notre pays, musulmans à plus de 95%, alors que les religions ont vocation d’expliquer le monde et de nous proposer une solution pertinente à toutes les problématiques de l’heure ; cela est manifestement irrationnel et antidémocratique – car la démocratie, il faut le reconnaître, c’est essentiellement une affaire de rapports de forces (loi de la majorité), avec la garantie des droits fondamentaux pour les minorités – ce que garantit explicitement toutes les religions monothéistes.