Le discours d’apaisement du porte-parole du khalife général au lendemain des menaces brandies par les Jeunesses tidianes n’a pas contribué à tempérer les inquiétudes de la délégation gouvernementale conduite par Bécaye Diop. La police a fouillé Tivaouane, vendredi dernier, avec un détecteur de métal.
Les menaces proférées par les jeunes tidianes, au lendemain des déclarations du ministre de l’intérieur à Touba, ont-elles finalement suscité l’inquiétude des autorités ? Les plus téméraires répondraient sans risque de se tromper par l’affirmative, et pour cause. Vendredi dernier, c’est à une scène des plus parlantes qu’on a assistée à Tivaouane. En effet, quelques minutes avant l’arrivée de la délégation gouvernementale, précisément à l’heure où Demba Dia, Moustapha Cissé de Pire et bien d’autres venaient juste de faire leur apparition à la tribune officielle, un des membres de la garde rapprochée, costume noir, lunettes noires, kit à l’oreille gauche, détecteur de métal à la main droite, cherchait tout simplement un objet. En effet, non content de glisser ses mains entre les coins et recoins des fauteuils, il a passé toutes les chaises de la première rangée au peigne fin à l’aide d’un détecteur de métal. En clair, même si le gouvernement donne foi aux paroles de la famille tidiane, il n’en demeure pas moins qu’il reste sur ses gardes. Ce qui s’est passé après ce contrôle au vu et au su du grand Serigne de Dakar (Serigne Bassirou Diagne Marème et sa délégation avaient déjà pris place), le prouve à suffisance.
Les hommes de Bécaye Diop étaient maîtres des lieux. Aucune concession n’a été faite aux inconditionnels du marabout, lors de la cérémonie officielle. Ceux qui n’avaient pas d’invitation ou la chance d’être reconnus par les membres du « Coskas » étaient tout simplement indésirables. Ceux qui ont voulu forcer le passage, du fait de leurs accointances avec certains proches du khalife, l’ont appris à leurs dépens. À l’arrivée de Abdoul Aziz Sy Al Ibn avec la délégation officielle, il y avait un véritable désordre à l’entrée. Même certains ministres ont eu difficilement accès à leurs places respectives. À l’origine de ce cafouillage, certains voulaient simplement se faufiler pour passer entre les mailles du filet. Mais c’était sans compter avec la vigilance et la détermination des forces de l’ordre, qui n’hésitaient pas à repousser tout le monde. D’ailleurs, lors de cette bousculade un reporter-photographe d’un journal de la place a capté une image insolite concernant une autorité.
Madou MBODJ (envoyé spécial)
lasquotidien.info