Sexe, alcool et drogue : Dakar dans la piscine de la perversion

Dakar by night a de nouveaux adeptes : les inconditionnels des piscines party. En version méga, cela donne des scènes insolites au bord comme dans la piscine où il est interdit d’interdire. Seuls les sens guident dans ces lieux où l’on se livre à cœur joie, à la débauche. Condition d’accès minimum : caleçon pour homme, maillot de bain deux pièces pour femme. La porte d’entrée dépassée, on découvre le sexe, l’alcool et la drogue qui, se conjuguent à l’envie, selon les volontés des uns et des autres. Conservateurs, s’abstenir…
La scène est invraisemblable : deux jeunes filles sont bloquées à l’entrée d’un hôtel de la place où la tenue de plage est exigée. L’une est habillée en mini-jupe, tandis que sa copine est en pantalon. Elles sont des amies. Rihanna (pseudonyme) est interdite d’entrée à cause de sa tenue (trop) correcte et inadaptée pour le lieu. «Tu ne pourras pas entrer, parce que tu n’es pas en tenue de plage», lui explique le concierge. Seulement, il y a problème : madame ne porte rien sous son pantalon. Après moult conciliabules, la jeune fille échafaude une ultime stratégie pour gouter aux délices de la méga size piscine party de samedi dernier. Cette fille captée par cette soirée hot, enlève son pantalon, alors qu’elle ne porte pas de culotte. En face, sa copine excédée par cette scène enlève son écharpe et le lui donne pour lui permettre d’obtenir ce précieux visa d’entrée. Taille filiforme et déhanchée frénétique, elle «exhibe» ses parties intimes qui transparaissent à travers ce bout de tissu. Avant de se fondre dans la masse.

Passé le portail d’entrée, les rires de kermesse, les murmures gracieux et les poses retouchées parfument les abords de la piscine. En fond sonore, une symphonie rythmée balaie l’espace. Ici, les fêtards en tenue… descente sont reconduits de manière élégante vers la sortie. Tout autre interdit vole en éclats dans ce huis-clos d’une soirée de piscine party. Une jeunesse dorée oublie les règles élémentaires de bienséance et s’abandonne à une vie nocturne palpitante et effrénée, où drogue, sexe et alcool font bon ménage.

DISCUSSIONS LES PIEDS CROISES DANS L’EAU
Le cadre est chic, et l’ambiance bon enfant. Confortablement assis sur des chaises de jardin, préservées de la lumière tamisée par de grands feuillus au feuillage protecteur, des couples discutent. A deux mètres de là, les Dj du jour, commencent le show. Et c’est parti pour une chaude nuit au bord comme dans la piscine de cet hôtel, devenu pendant ce temps un no man’s land où les interdits comme sexe, alcool et drogue font «la morale». En scène, de jeunes filles et garçons, dont une majorité de mineurs, prêts pour la débauche. Certains dansaient, pendant que d’autres, en maillots de bain, pièce unique ou deux-pièces, c’est selon, se livraient à d’autres amusements beaucoup plus hot dans la piscine. En effet, si ceux qui n’étaient venus que pour danser le faisaient à cœur joie dans ou aux alentours de la piscine, où ils étaient à leur comble, d’autres plus nombreux, s’extasiaient dans la débauche offrant le spectacle de fesses qui se trémoussent, de corps qui bougent, qui s’entrelacent, qui s’aiment… au gré des couples qui se forment dans la piscine. Chacun semble pouvoir apporter à l’autre ce dont il a le plus besoin. D’autres images se dessinent au bord de la piscine, où filles et garçons discutent les pieds croisés dans l’eau. Quelques unes se laissent aller à une sieste dévergondée.

Le spectacle est garanti dans cette soirée survoltée, mais ce n’est pas sans déplaire à Rianne (nom d’emprunt) qui porte bien sa quarantaine. Tout de blanc vêtue, elle prend le temps de se déshabiller, en toute nonchalance. Eventail en plume, coiffure en «Davala» (sorte d’iroquoise), jupe courte… Elle achève de conquérir certains «inconditionnels» grâce à un collier en perles qu’elle porte en bandoulière. Une fois torse nu, elle se précipite dans la piscine et tente une proposition alléchante, sous le regard de quelques adultes passifs. «Allez, mettez-vous toutes à poil, allons nous baigner !», lance-t-elle à ses amies. Sous les regards incrédules de certaines, une autre fille semble hésiter. «Se baigner à poil ? Non !» dit l’intrépide avant de plonger dans l’eau, à moitié nue.

SCENES D’AMOUR
Dans la piscine, c’est du chacun à sa chacune. Certains debout derrière ou entre les jambes des filles, en position «collé-serré», au moment où d’autres couples s’embrassaient en basculant dans l’eau. Des scènes qui heurteraient bien des esprits. Car entre les embrassades et les flirts poussés à l’extrême, certains inconditionnels se retrouvaient presque nus, dans cette nuit torride où de jeunes Sénégalais et autres vacanciers s’en donnaient à cœur joie. Une certitude : ils n’ont aucune envie que ça s’arrête. La «jeune» Rianne ne veut pas que la douce euphorie ou le bien-être que lui procure son partenaire ne se dissipe. Comme si elle ne s’est jamais sentie aussi bien, comme si elle n’a jamais été aussi proche de quelqu’un.

Pourtant, comme les autres fêtards, elle dit ne pas se faire d’idées, profitant juste du moment présent, au méga size piscine party, avec un seul souhait : que ces instants de débauche se prolongent et que le petit matin n’arrive pas tout de suite…

Autour de la piscine, des couples allongés sur les transats se prélassent sans prêter attention aux tenues sexy de ces jeunes filles, qui mettent en valeur leurs formes généreuses, déambulant aux alentours de la piscine, la démarche gracieuse, souvent une cigarette entre des lèvres bien maquillées. Elles draguent ces mâles en short ou caleçon dernière mode. Cer­tains, bouteille de bière entre les mains, portent même des lunettes de soleil, alors qu’il faisait nuit. De l’autre côté de la piscine, l’ambiance est plus vivante. Là, ce sont les fumeurs de chanvre. Plus nombreux et aussi bavards, ils semblent prendre un malin plaisir à s’enfumer, en chantant et en dansant.

De la drogue, de l’alcool, de la musique, mais aussi de quoi manger. Pour les envies gourmandes, des barbecues sont installés entre ou devant un comptoir qui sert de la bière. Les odeurs de viande et de poisson grillés se mêlent à l’humidité ambiante et à l’odeur de la boisson alcoolisée. Les étals en sont remplis pour ravitailler les clients qui passeront toute la nuit à danser et à se baigner dans la piscine. Arrive alors le moment de quitter ou de prendre rendez-vous pour d’autres piscines party prévus hier où le 14 août prochain dans d’autres lieux… avec les mêmes règles.