Sollicité par le khalife des mourides et aïda mbodji : Aliou Sow compte découper le Baol

Date:

La région de Diourbel pourrait passer à 41 collectivités locales si les conseillers régionaux donnent un quitus favorable à la saisine du ministre de la Décentralisation et des Collectivités locales par rapport à la création de la communauté rurale de Lappé. Toutefois, la demande d’extension des limites de la commune de Bambey pourrait susciter une levée de boucliers des communautés rurales qui refusent de voir leur superficie réduite. Les ciseaux qui ont découpé Sangalkam, Mbane et autres collectivités locales pourraient encore passer à Diourbel. Le 21 novembre 2011, le ministre de la Dé­cen­tralisation et des Collectivités locales, Aliou Sow, par délégation à son Directeur de cabinet, a saisi le gouverneur de la région de Diourbel par lettre n°001624 MDCL/DCL aux fins d’extension des limites de la commune de Bambey. Dans cette correspondance dont Le Quotidien a obtenu copie, le Pro­fesseur Mayacine Diagne, Di­recteur de cabinet du ministre écrit : «Madame le maire de la com­mune de Bambey m’a saisi pour solliciter l’extension des limites territoriales de ladite commune. Les nouvelles limites qu’elle propose sont les suivantes : Au nord, à hauteur de la carrière latéritique, au sud à 500 mètres après le village artisanal, à l’est à 500m après le Centre d’excellence Serigne Mourtada Mbacké, à l’ouest à hauteur du croisement du Centre national de recherche agricole sur la Route nationale n°3.» Ces propositions, si elles sont entérinées demain par le Conseil régional, auront une incidence sur les communautés rurales de Ngogom, Ndangalma et Ngoye. D’où leur rejet par les trois conseils ruraux qui se sont réunis la semaine dernière en session. Et ont, à l’unanimité, donné des avis défavorables. Les deux conseils ruraux de Ngoye et Ngogom ont la particularité d’être contrôlés par l’opposition et celui de Ndangalma est dirigé par le Parti de la réforme (Pr) de Ab­dourahim Agne. D’ailleurs, son pré­sident n’avait pas manqué de dire au chef de l’Etat, lors des grandes journées de l’Université A­lioune Diop de Bambey, «l’Uni­ver­sité de Bambey de Ndangalma». Signifiant ainsi que cet établissement se trouvait dans sa collectivité locale. Si les propositions du maire passent, l’Université ne sera plus dans Ndangalma, mais bien dans Bambey. Ce nouveau découpage dans la région de Diourbel ne concerne pas seulement le département de Bambey, car le département de Diourbel est aussi concerné. Ici, il s’agit de la création de la nouvelle communauté rurale de Lappé. Aliou Sow par lettre n°001617/ MDCL/DCL/DESP datée du 18 novembre 2011 a saisi le gouverneur de la région de Diourbel pour l’érection du village de Lappé en communauté rurale. Dans cette correspondance, le ministre mentionne : «Le khalife général des mourides, Serigne Cheikh Sidy Moukhtar Mbacké a saisi Son Excellence, Monsieur le président de la République pour solliciter l’érection du village de Lappé, sis dans la communauté rurale de Gade Escale en communauté rurale. Je vous demande de procéder dans les meilleurs délais à l’étude et à l’instruction de ce dossier, en vue de la création de la communauté rurale de Lappé.» Ces deux questions seront soumises conformément aux dispositions du Code des collectivités locales, notamment en ses articles 83 pour ce qui concerne Bambey et 193 pour la création de la communauté rurale de Lappé aux con­seillers régionaux qui sont convoqués en session le jeudi 8 décembre. Pour la création de la communauté rurale, 20 villages sur les 30 que compte la communauté rurale de Gade Escale sont favorables à sa création. Est-ce à dire que cette communauté rurale va disparaître ? Le faire, ce serait aller à l’encontre du souhait du khalife général des mourides qui avait dit clairement qu’il ne faut pas dissoudre cette collectivité locale, comme l’avait souhaité, selon des sources dignes de foi, «certains agents de l’Etat».

La contrainte cedeao
Cette intention de procéder à un découpage est en porte-à-faux avec ce qu’avait dit Aliou Sow, il y a moins de 10 jours seulement. En effet, le 29 novembre dernier, le ministre de la Décentralisation et des Collectivités locales, Aliou Sow, devant les sénateurs, lors de l’examen du projet de budget de son département, avait dit ceci : «Le gouvernement a le pouvoir de découper en tout lieu et à tout moment. Mais, il y a des limites à cela. Au moment où je vous parle, on ne peut et ne doit pas découper.» Et le ministre poursuivait son speech : «L’autre aspect, c’est qu’il n’y aura plus de révision du Code électoral d’ici les élections. Par conséquent, il ne faut pas dé­couper. Je peux recueillir des avis, les ranger dans les tiroirs et engager la procédure de signature de ces décrets-là, si encore je suis là, après les élections. A l’heure actuelle, ce n’est pas possible. Le Sénégal est partie prenante des engagements de la Cedeao qui nous interdisent de prendre une mesure qui peut avoir une incidence sur le processus électoral, six mois avant les élections. Et les découpages, bien entendu, peuvent reconfigurer la carte électorale. C’est pour cela qu’on ne découpe pas maintenant.» Mais ces projets de découpage et les arguments sous couverts d’une sollicitation du khalife des mourides et du maire de Bambey, Aïda Mbodj, prouvent que le ministre n’a pas rangé ses ciseaux qui avaient ensanglanté Sangalkam.

[email protected]

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

DEPECHES

DANS LA MEME CATEGORIE
EXCLUSIVITE