Sy, et seulement si…

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Nombreux sont les paramètres qui conditionnent l’accession d’un footballeur à la gloire. Si Sidy Sarr n’avait pas inscrit ce doublé en moins de trois minutes face au Congo dans un match décisif pour la qualification pour la Coupe du Monde U-20 de la FIFA, Nouvelle-Zélande 2015 (4:3)… Si Mamadou Thiam avait finalement tremblé lors de cette frappe victorieuse face à la Colombie (1:1)… Si les Lionceaux n’avaient pas trouvé les ressources pour renverser la vapeur face au Qatar (2:1)… Le Sénégal ne serait sans doute pas aujourd’hui en quarts de finale de Nouvelle-Zélande 2015 ! Mais « avec des ‘si’ on mettrait Paris en bouteille » dit le dicton.

Et avec un Sy…? Il faut croire que tous les miracles sont possibles. Auteur d’une phase de groupes convaincante, le gardien sénégalais Ibrahima Sy a été LE grand bonhomme du huitième de finale face à l’Ukraine (1 :1, 4:1 t-a-b), écœurant le meilleur buteur de la compétition Viktor Kovalenko lors du temps réglementaire pour ensuite stoppé trois tirs-au-but dans la séance fatidique. « J’ai un don pour les penalties. Je suis incapable de l’expliquer : c’est un truc que j’ai en moi » raconte-il au micro de FIFA.com. « Et puis ça booste de garder les buts du Sénégal. J’en suis fier. Je suis un vrai Sénégalais, donc un guerrier… Je donne tout pour mon peuple. »

Si Sy conjuge aujourd’hui sa vie au présent simple, sa carrière s’est, elle, longtemps accordée au conditionnel. Au regard de ses débuts, rien n’indiquait qu’il puisse par exemple garder un jour les buts des Lionceaux à une Coupe du Monde U-20 de la FIFA. Et pour cause, il a longtemps été un attaquant ! Elevé par sa mère et ses tantes à Dakar, Ibou – son surnom – a décidé de revêtir les gants à l’occasion d’un tournoi de jeunes, organisé dans sa ville… « Notre gardien avait déclaré forfait le jour-J. Or, j’avais vu Fabien Barthez jouer avec Manchester United pour ainsi dire la veille, et ça m’a inspiré » raconte-il. « Dès lors, je n’ai plus jamais occupé un autre poste. Mais si vous remarquez bien, j’ai encore des restes de joueur de champ : je n’arrête pas de sortir ! »

Et dans la bouche de Sy, ce « je n’arrête pas de sortir » peut paraître tendancieux. Car Ibou traîne une réputation d’ « oiseau de nuit  » depuis son passage au centre de formation de l’Olympique de Marseille qu’il a rejoint, adolescent. Une réputation injustifiée selon l’intéressé et qui aurait sérieusement pu hypothéquer les suites de sa carrière : « C’est du n’importe quoi… Ce sont des rumeurs infondées. Je ne comprends toujours pas. Ma famille en a énormément souffert. Je tiens à rétablir la vérité. Je suis quelqu’un de droit, j’ai toujours été sérieux » assure-t-il.

Parcours en dents de scie
Cela n’a en tout cas pas effrayé Lorient qui l’a engagé l’été dernier, avant de lui proposer son premier contrat professionnel en mars 2015. « Je les remercie. Eux m’ont fait confiance. J’y ai rencontré des personnes formidables, en particulier les entraîneurs de gardien. L’année s’est très bien finie, puisqu’on a gagné notre championnat de CFA. Elle avait d’ailleurs bien commencé, puisque dès mon arrivée, on a gagné un tournoi… aux penalties ! Comme quoi, il n’y a pas de hasard ! » Poursuit le portier d’1m80.

Bien sûr les excellentes prestations de Sy avec la réserve du Sénégal auraient pu lui assurer un statut de titulaire dans les buts sénégalais à l’heure de disputer la Coupe d’Afrique des Nations de la CAF U-20 – le tournoi qualificatif pour Nouvelle-Zélande 2015 – mais là encore, le destin international de Sy était écrit en pointillé. Troisième choix de Joseph Koto, son sélectionneur, il a finalement obtenu le poste de titulaire après des contre-performances de Lamine Ba, puis d’un autre Sy (Seydou) lors du tournoi continental : « Ce sont d’excellents gardiens, ils n’ont juste pas eu de chance. Mon expérience du haut niveau a peut-être également joué. Cela fait longtemps que je touche du doigt le haut niveau. Dès 16 ans, j’ai pris part à des entraînements chez les A à l’OM » note cet admirateur déclaré de Steve Mandanda.

De son côté, Koto est conquis : « Il rassure le groupe. C’est très important pour l’équipe d’avoir un gardien comme lui sur la ligne. C’est un vrai professionnel, dans tout ce qu’il fait. Cela apporte beaucoup à notre jeune équipe. A la base d’une grande équipe, il y a toujours un grand gardien : ce poste est une position clé dans une équipe. Et si vous regardez-bien, la défense a gagné en confiance au fur et à mesure de ses exploits » conclut-il, à quelques heures du rendez-vous face à l’Ouzkébistan, ce 14 juin, à Wellington.

L’hypothétique Sy est bel et bien devenu une condition sine qua non du succès de des Lionceaux.
fifa.com

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