La mutualisation des expériences offre une opportunité pour les jeunes enseignants de l’Université de Bambey, qui pourront profiter de l’expérience de leurs aînés de St-Louis, qui vont les encadrer pour les aider à parfaire leur plan de carrière. Tel est le sens de la convention de partenariat signée entre les deux universités, qui demandent au chef de l’Etat de signer les décrets d’application de la réforme introduisant le système Lmd.
«La question de la mobilité des étudiants est la première question. Que les étudiants puissent poursuivre leurs études ou même parfois une partie de leurs études dans l’année, dans une université ou dans d’autres. Que les enseignants puissent bouger et que le personnel administratif et technique puisse aussi bouger entre différentes structures universitaires. Ceci est un des grands schémas et pour le réussir, il est important au niveau de la réforme Licence-Master-Doctorat (Lmd), qu’il y ait des bases communes», a d’emblée soutenu le recteur de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. Mari Teuw Niane séjournait en compagnie d’une équipe de son établissement à Bambey pour lancer les bases d’un partenariat entre les deux institutions.
Mettant à profit son face-à-face avec la presse, le recteur de l’Université Gaston Berger a dit son espérance de voir le chef de l’Etat sortir, au plus vite, les décrets d’application, sur le système Lmd. «Le Sénégal a adopté la loi sur le Lmd. Bientôt, nous l’espérons, les décrets d’application seront pris. Ceci permet d’avoir un cadre commun et ensuite les échanges au niveau des Ufr (Unité de formation et de recherche). Nous voulons qu’il y ait des passerelles entre un étudiant inscrit en Licence à Bambey et les Universités de Thiès, Saint-Louis ou Ziguinchor pour faire un Master et vice-versa. C’est un travail de longue haleine qui a commencé déjà. L’Ufr Sati et l’Ufr Sat sont en train de faire ce travail, pour nous permettre très rapidement d’arriver à la mise en place de Masters communs, implanté dans les deux universités ou l’une des universités», détaille M. Niane. Avant de poursuivre : «La mobilité du personnel est un problème, particulièrement le personnel enseignant, puisque jusqu’aujourd’hui, pour qu’un enseignant aille d’une université à une autre, il fallait qu’il démissionne. Nous sommes en train de trouver des solutions : que cela soit des détachements ou des missions de longue durée et à l’avenir s’assurer de la mobilité. Pour le Pats, il y a un cadre entre Dakar et Saint-Louis, qui sans doute, va être étendu, être remis à niveau pour s’étendre à toutes les universités. C’est l’enjeu majeur pour la constitution d’un espace universitaire sénégalais.»
A Bambey, il s’est aussi agi de mutualiser les expériences des deux universités, surtout sous le rapport de la forte demande des étudiants pour St-Louis. Mari Teuw Niane indique à ce propos, qu’il va s’inspirer du programme «porter le savoir», mis en place par l’Université de Bambey et qui consiste à décentraliser dans d’autres sites les enseignements.
Avec la rareté des ressources et la modicité des budgets qui leur sont alloués, M. Niane et le recteur de Bambey, Mactar Seck, pensent néanmoins résoudre l’équation. «Quand vous allez postuler pour des projets, plus vous êtes nombreux en institutions, plus vous avez de chances de remporter ces financements. Et aujourd’hui, la grande partie des financements, c’est sous forme de fonds compétitifs et cette convention permet à nos équipes de recherche, à nos équipes administratives d’aller ensemble à la compétition pour ces fonds», propose Niane.
Les deux recteurs pensent aussi à un projet d’énergie renouvelable et un autre en informatique. A noter que la convention signée entre les deux universités a été bénéfique pour Bambey, qui s’est vu offert une centaine d’ouvrages.
