Un leadership africain émergeant par Farba Faye, PhD

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Un leadership africain émergeant
L`union africaine a besoin d’être alimentée d’une réflexion en profondeur sur les enjeux qui conditionnent son avenir et sa réussite. L`Afrique a des chances de contribuer significativement á la mondialisation malgré les détracteurs d`une Afrique décidée á prendre son destin en main surtout avec le courage et l`engagement politique de nouveaux leaders. De plus en plus de dirigeants africains sont élus par voie démocratique et sont déterminés à travailler dans l`intérêt de leurs populations et de l`Afrique. Les puissances occidentales conscientes de cette nouvelle dynamique, ont decidé de renforcer le leadership africain sur tous les dossiers d`envergure internationale conçernant l`Afrique. Le conflit qui sévit au Mali est un bel exemple pour illustrer ce leadership africain émergeant.
En effet, la partie Nord du Mali est occupée par des groupes islamistes depuis le mois de Mars 2012. L`Afrique, appuyée par la communauté internationale est en train de mobiliser toutes les ressources matérielles et humaines pour anéantir toute possibilité d`une base pour le terrorisme international au Nord Mali dont la superficie est égale á celle de la France. Ainsi, les états membres de la CEDEAO ont decidé d`envoyer 3300 soldats au Mali pour libérer la zone occupée. Même si les Nations Unis soutiennent ce déploiement, c`est la CEDEAO qui a développé toutes les stratégies mises en oeuvre pour trouver une solution á la situation qui sévit au Nord du Mali. Ce nouveau type de relation entre les pays occidentaux et africains devrait être une procédure opérationnelle standardisée au sein de l`Union Africaine.
Il est intéressant de noter que l`Afrique a dirigé le secrétariat général de l`ONU pendant 15 ans (1992-2006) sur les 67 ans d`existence de l`organisme mondial soit près du quart (24%) de sa vie; même si l`Afrique n`est l`hôte d`aucune branche des nations unies á l`exception du tribunal des Nations Unies basé á Arusha en Tanzanie dont la mission est de juger les fautifs du génocide rwandais. Ce nouveau leadership a toutes les chances d`accéder á la demande de l`union africaine de se faire représenter aux Nations Unies comme membre permanent au conseil de sécurité. C`est un truisme de dire qu`il est inadmissible qu’aucun pays africain ne siège au conseil permanent des Nations Unies.
Les progrés économiques importants enregistrés dans certains pays et l`élimination des foyers de tensions en Afrique vont probablement pousser les leaders africains á revendiquer avec une voie autorisée la place qu`ils méritent dans le monde. L`intérêt grandissant des grandes puissances vis á vis de l`Afrique est un indicateur des potentialités de développement qui existent en Afrique. L`Afrique a beaucoup d`espaces remarquablement stables avec des ressources naturelles d`utilités internationales. Par ailleurs, le continent est en train de renforcer et d`améliorer son système d`éduction et de formation pour produire des ressources humaines capables de compétir dans tous les domaines avec les grandes puissances. L`Afrique doit soutenir la recherche dans tous les domaines du dévelopment notamment dans le domaine des sciences biomédicales, physiques et d`ingénierie. Il faudra créer des pôles de formation d`excellence pour les secteurs clès du développement et faciliter aussi la mobilité des experts africains dans le continent et dans les grandes puissances pour le renforcement de leurs capapcites.
L`Afrique a longtemps été un marché de consommation et de sous-traitance pour les pays développés et en voie de développement. La rupture est nécessaire pour faire de l`Afrique l`une des plus importantes et dynamiques économies dans le monde avec un profil international dans les domaines financier, électronique, de l`innovation téchnologique et de la recherche scientifique. Pour développer le domaine de la science et de la téchnologie, l`Afrique doit créer une Agence pour la Recherche Scientifique et Technologique comme un organe décentralisé de l’Union Africaine. Cela se fera avec la collaboration du secteur public et privé pour développer des programmes multidisciplinaire de recherches impliquant le secteur public, les instituts de recherches, les universités, le secteur de la santé et l`industrie pharmaceutique. Un tel investissement dans le domaine de la recherche et du développement va créer beaucoup d`emplois, déveloper le secteur privé et inciter les cadres africains expatriés á retourner en Afrique. Des instituts de recherches en science et ingenierie seraient multipliés pour produire une main d`oeuvre de qualité capable de continuer les progrès de développement en cours en Afrique. De tels instituts vont développer des partenariats réussis avec le secteur privé qui va attirrer les grandes multinationales qui vont installer des structures de recherches en Afrique. Les dirigeants africains ont compris l`importance de la recherche pour le développement de leurs pays respectifs. Récemment, le Président de la République du Sénégal, Mr Macky Sall a soutenu l`idée de la création d’une organisation mondiale de l’environnement basée en Afrique.
Le domaine biomédical représente un secteur particulièrement important pour le développement de l`Afrique. Cependant, il faut créer les conditions pour la possibilité de mener des recherches en Afrique de façon globale ou partielle en collaboratrion avec les grandes compagnies pharmaceutiques. L`objectif est de créer des ressources humaines hautement qualifiées et des structures de recherches de standard international pour créer les conditions de recherche fondamentale, translationnelle, clinique et en santé publique.
L`Afrique peut également compter sur certains partenaires comme le Japon á travers le TICAD (Tokyo International Conference on African Development) pour progrésser vers le développement. Le Japon sous une menace permanente de catastrophes naturelles et après une quasi destruction lors de la seconde guerre mondiale, s`est par la suite developpé comme d`autres pays d`Asie de l`Est moins nantis que l`Afrique en termes d`espace et de ressources naturelles. Le seul facteur déterminant qui explique leurs succès économiques est le développement de ressources humaines de qualité. Par exemple, un japonais a été le premier á developper des cellules souches embryonnaires á partir des cellules de la peau donc en évitant de détruire un embryon. Récemment un groupe de chercheurs sud africains du Council for Scientific and Industrial Research ont mis en place une technique de développement des cellules souches embryonnaires, pour la première fois en Afrique qui va aider pour la découverte de traitements contre les maladies les plus mortelles en Afrique et dans le monde. En effet, la possibilité de développer des cellules souches embryonnaires pluripotentes jusqu`ici le domaine réservé á quelques instituts de recherches aux Etats Unis, en Europe et au Japon, va révolutionner la stratégie actuelle de recherches et de compréhension de beaucoup de maladies. Par exemple, cette decouverte est importante pour développer des traitements contre des maladies génétiques comme le diabéte de type 1 mais aussi non génétiques comme le diabéte de type 2.
En effet, la connaissance et sa quête constituent des facteurs importantes de la globalisation et ne devraientt pas reconna?tre les frontières territoriales. C`est pourquoi, nous proposons aussi la création d`une Autorité Africaine des Médicaments ou African Drug Administration en anglais. C`est une agence qui doit être un organe décentralisé de l`Union Africaine si elle est approuvée par les ministres africains de la santé et chefs d`état africains. La création d`une telle agence en Afrique sera une phase importante de la vie de l`Unité Africaine et sera une opportunité pour l`Afrique de démontrer un leadership au niveau mondial. Il s`agit d`un organe extrêmement important dont la principale mission sera la protection et la promotion de la santé publique et animale à travers l’évaluation et la supervision des médicaments à usage humain et vétérinaire. On assiste depuis une décennie à un effort d’harmonisation des différents volets du processus de réglementation pharmaceutique, illustré notamment par des initiatives intergouvernementales au sein des régions et entre les régions. Pour accéder au marché africain, tout médicament devraitt être titulaire d’une autorisation de mise sur le marché, délivrée selon les normes normes de bonnes pratiques de fabrication. Les normes de bonnes pratiques de fabrication ne sont pas harmonisées dans le monde. Or, certains pays – l’Inde ou la Chine, notamment – sont les principaux fournisseurs de génériques du fait du prix de vente relativement bas qui pousse les africains à s’approvisionner hors Europe et Etats Unis. L`absence de régulations et de contrôles ont installé une anarchie dans ce secteur en Afrique. L’Organisation mondiale des Douanes en partenariat avec l’Institut de recherche Anti-Contrefaçon de Médicaments ont réalisée des inspections entre le 11 et le 20 juillet 2012, dans 16 grands ports maritimes de la côte est et ouest de l’Afrique. Ils ont retrouvé 82 millions de doses de médicaments illicites dans 84 des 110 conteneurs inspectés. Les cargaisons en question venaient principalement d’Asie de l’Est et du Sud et du Moyen-Orient. L’ensemble du préjudice est estimé à plus de 40 millions de dollars américains (31 millions d’euros). La qualité doit être conforme à celle qui est décrite dans le dossier d’autorisation de mise sur le marché du médicament, d’où la nécessité de mettre en place des mécanismes de vérification de la qualité renforcés. Cet organe devrait jouer egalement un rôle dans la promotion de l’innovation et de la recherche dans l’industrie pharmaceutique et devrait créer beaucoup d`emplois en Afrique.
L`Afrique a maintenant besoin de leaders plus que jamais qui ont le courage de refléchir pour toute l`Afrique et ensuite agir ensemble et s`imposer sur la scène internationale avec des réalisations concrètes dans tous les secteurs du développement. C`est seulement, en développant des initiatives communes dans tous les dommaines d`activités que nous releverons le défi de la mondialisation afin de pouvoir aussi relever le standard de vie des fils et filles de l`Afrique.

Farba Faye, PhD
New York US
Tel. 1 347-379-3847
Emali. [email protected]
27/10/2012

6 Commentaires

  1. Mr Faye, vous avez fait apparaitre votre senegalite en signant Phd. Qu’est ce votre diplome a,a faire dans votre argumentaire ? Vous qui vivez a New-York pouvez facilement remarquer dans le New york Time ou le Wall street journal, rubrique opinion que les gens comme Hilary Clinton, Carl Row etc ne signent que par leurs noms et ne degainent pas leurs cursus universitaires. Une reflexion en profondeur comme vous le suggerez c’est « beyond ».L/Afrique doit creer une agence pour la recherche scientifique et tehnologique une proposition entre autres que vous preconisez. Savez vous qu’en 1978, au Senegal que Jacques Diouf etait secretaire d’etat a la recherche scientifique et technique et que dans le meme ministere existait la DIPT[ Direction de l’innovation et du progres technologique dirigee par Madieyna Diouf un professeur emerite ? Ce qu’il faut a l’Afrique et aux africains c’est une introspection,c’est d’arreter de singer les occidentaux parceque nous avons ete a leur ecole et de tenir en compte dans une approche participative de l’avis des 80% de nos ruraux dont la sagesse et le savoir faire doivent etre pris en compte.

  2. Dr Faye, tu fais ici une excellente analyse avec des propositions concretes sur les choix politiques de l’Afrique qui veut maitriser son destin. J’espère que des politiques afrocentristes reprendront ces belles idées au profit de l’Afrique emergente.
    Kudos!

  3. Excellente contribution Dr Farba Faye n`en deplaise a Mr Daouada Ba. Hilary Clinton n`a pas le PhD de meme que Karl Rove. Daouada semble avoir un complexe pour les americains. Pourquoi tu n`as pas cite un senegalais. Il faut travailler dur pour obtenir le PhD. Tu l`as bien dit en 1978 Jacque Diouf a echoue parceque la recherche necessite beaucoup de moyens financiers et beaucoup de PhD. Singapour qui fait 3 millions d`habitants en compte plus de 7000. Combien de PhD le Senegal comptait en 1978. Actuellement, la recherche se globalise. ce qui diminue les couts et augmente l`eeficacite. L`Afrique ne doit pas etre en reste par rapport a la mondialisation

  4. De votre plume aux oreilles de nos dirigeants! Analyse ne pouvait etre plus incisive et venir a point nomme, n’en deplaise aux nihilistes nostalgiques d’un passe responsable de tous nos malheurs. Notre developpement ne se fera qu’en agregeant toutes les ressources du continent ou ne se fera pas.
    Thanks so much and keep it coming.

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