Quelque 40 % des Sénégalais interrogés pour le compte de la cinquième enquête du réseau Afrobaromètre jugent que les audits conduits par le nouveau régime sénégalais correspondent à une volonté d’éclairer les citoyens sur la gestion des deniers publics, a indiqué, mercredi à Dakar, le professeur Mouhamadou Sall, manager de données de cette enquête standardisée intéressant 35 pays africains. De même, 16 pour cent des citoyens sénégalais interrogés voient dans ces audits une volonté de mettre fin à la mal gouvernance, a soutenu M. Sall, en présentant les résultats de cette enquête relative à des pays considérés comme significativement libéralisés sur le plan démocratique.
L’enquête du réseau Afrobaromètre s’attache à mettre en exergue les perceptions des citoyens relativement aux problèmes économiques, sociaux, politiques de leur pays.
« Les audits lancés par le nouveau régime sont d’abord une volonté d’éclairer les citoyens sur la gestion des deniers publics (40%) et d’autres pensent que c’est une volonté de mettre fin à la mal gouvernance » a souligné Mouhamadou Sall, statisticien et démographe de formation, au cours d’un atelier de dissémination des résultats de cette enquête.
Pour l’essentiel, a expliqué le professeur Sall, les citoyens « ont une bonne perception de la reddition des comptes c’est-à-dire de ses audits ».
« Comment percevez-vous les audits lancés récemment par le gouvernement ? Selon vous, qu’est ce qui explique les dérapages constatés dans la gestion des deniers publics depuis 2000 ? », telles étaient entre autres les questions posées à 1.200 Sénégalais âgés de plus de 18 ans choisis de façon aléatoire en tenant compte des aspects genre et de la dualité rural/urbain.
L’autre thème phare de cette enquête concerne la demande sociale. « Autour de 70 % des Sénégalais pensent que la création d’emplois reste un problème récurrent au Sénégal », a expliqué M. Sall.
En plus des audits, l’enquête traite de la gestion de l’économie, de la réduction des inégalités sociales, de l’intérêt porté par les citoyens à la chose publique entre autres.
Pour le représentant national d’Afrobaromètre au Sénégal, « cette enquête est une photographie de l’opinion à un moment donné surtout pour cette année sur la reddition des comptes qui est un thème d’actualité ».
« Les réponses données peuvent être élargies à l’opinion des tous les Sénégalais et on peut analyser ces résultats si on va plus loin en faisant la différence entre la ville et le village, l’appartenance politique », a indiqué le pour sa part le professeur Babaly Sall, coordonnateur de Afrobaromètre Sénégal.
Présidant cette rencontre, le ministre chargé de Promotion de la Bonne gouvernance a souligné que « les informations contenues dans cette enquête sont d’une importance capitale ».
« Nous avons besoin des résultats des chercheurs pour améliorer le quotidien des Sénégalais », a précisé Abdou Latif Coulibaly. Mais pour le ministre, « il faut un dialogue en profondeur sur les méthodes de recherche dans le sens d’échanger pour les adapter aux réalités du pays ».
