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21 ans après, Serigne Abdoul Aziz SY Dabaakh, un modèle achevé de l’Islam pur et simple (par Amadou Tidiane Wone)

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En ce 14 septembre, jour anniversaire du rappel à Dieu de Serigne Abdoul Aziz SY Dabakh, notre mémoire saisit l’instant pour s’inspirer à nouveau de son modèle de vie parmi nous. Réécouter ses leçons, prodiguées si généreusement tout le long de sa vie, suffit à se régénérer moralement et spirituellement. Il a en effet personnifié dans notre pays, la pureté de l’amour pour Dieu et pour tout ce qu’Il a créé. Il a exercé, en toutes circonstances, sa mission d’homme de Dieu au service exclusif de Son Créateur. Dans ces moments d’incertitude et de difficultés de toutes natures, sa voix nous manque terriblement ! Cette voix au timbre si reconnaissable et qui savait nous parler, nous rassurer, nous inspirer et nous indiquer la Voie à suivre. Dabakh savait nous délivrer, dans la simplicité et l’éloquence, le message essentiel qui allait droit au cœur de chacun d’entre nous.

A tous les moments de doute que nous traversions, sa voix s’élevait pour renouer le fil des dialogues interrompus ou invoquer la Clémence divine. A chaque fois, ses conseils étaient entendus par tous et ses prières exaucées. Lorsque les pluies tardaient à tomber, par exemple, il nous suggérait avec humilité de nous repentir de nos péchés pour mériter La Miséricorde divine. Il commençait toujours par lui-même, pour l’exemple. Il nous invitait à partager avec les pauvres nos surplus, avant de tendre nos bras vers le ciel pour solliciter Le Dispensateur Suprême. De fait, le Sénégal, petit pays sans richesses notables à l’époque a toujours traversé, vaille que vaille, les zones de turbulences les plus périlleuses. Aujourd’hui, force est de reconnaitre que la présence d’un Sage, éclairé et largement consensuel, fait cruellement défaut à notre pays. Il n’est que justice de le souligner. Non pour s’en morfondre, mais plutôt pour convier à une méditation sur l’exemple de vivre ensemble que Serigne Abdou nous a laissé en héritage : aime ton prochain nous disait-il. Aime-le en raison de l’Amour que lui porte Son Créateur. Ne le juge ni ne le réduit au prisme de tes sentiments personnels car, Seul Dieu sait qui est le meilleur d’entre nous. Qui n’a entendu Serigne Abdou répéter, inlassablement, cette profession de foi et cet appel à l’amour, à l’humilité et à la tolérance ? Il nous a toujours appelés au dépassement de tous les clivages qui sont en deçà de la claire compréhension du Message de Dieu. En effet, comment se vouloir juge, à la place du Seul Juge qui soit ? Alors que la Foi absolue, en Son Omnipotence et en Son Omniprésence qui sont le sceau de Ses Attributs, est le premier jalon de l’Islam ? Et d’ailleurs, comment juger de ce dont on a qu’une connaissance partielle et parcellaire dans le temps comme dans l’espace ? Craignez le jour où nous serons tous ramenés à Dieu pour y répondre de nos actes sur terre ! Telle était une de ses recommandations les plus constantes. Ce faisant, vous prêterez attention à vos fais et gestes de tous les jours. Vous traquerez, en vous surtout, la moindre parcelle de vanité et d’orgueil, d’avarice et d’égoïsme. Faites vos prières à l’heure et en communauté. Dépensez une partie de vos biens en aumônes et en œuvres de bienfaisance. Entretenez, avec bienveillance, vos liens de famille et d’amitié. Contrôlez l’utilisation de vos sens. Surtout vos propos : lorsque vous parlez d’autrui, dites-en du bien, sinon abstenez-vous. Faites tout cela dans l’intention exclusive de plaire à Allah. Sans exhibitionnisme, ni quête de renommée.

Toutes les journées de Serigne Abdou étaient consacrées à dire et à faire le Bien. Car il était le premier à appliquer ses recommandations. En cela, il était un guide religieux. Mais non un chef !

Alors, en ces heures d’incertitudes et de grande inquiétude pour l’avenir de notre pays et celui du monde entier, il convient de renouer avec des convictions fortes et de s’arrimer à des valeurs indéracinables. Pour ceux de ma génération, Serigne Abdou a été un sauveur. Parce que nous avons eu le privilège de le voir vivre et incarner Le Coran et la Sunna du Prophète Mouhammad (PSL), nous avons acquis la conviction et la confirmation de leur véracité. En l’ayant observé de près, en diverses circonstances, nous avons entrevu ce que l’inspiration divine peut apporter à l’aspirant sincère et dévoué. De nos certitudes temporelles, il a expurgé les faussetés. Sans tyrannie, il nous a ouvert le cœur à la Lumière et fait ressentir la douceur de la Foi qui est Amour.

Il est donc l’heure pour nous de ramener nos enfants à une source de sagesse qui ne nous est ni inconnue, ni lointaine. Plus généralement, le moment est venu pour tous les sénégalais de renouer avec leurs propres repères. Afin que l’ensemble de nos vénérables prédécesseurs, dont l’énumération comporterait le risque d’en oublier, sachent que le flambeau qu’ils portèrent très haut peut rejaillir de plus belle et éclairer notre futur. Pour cela, il nous faudra rompre définitivement avec les sous-cultures résiduelles de la colonisation. Il faut impérativement nous départir d’une vision du monde procédant d’une culture d’emprunt éloignée de nos réalités sociales, historiques et culturelles. Nous vallons mieux ! Il nous faudra, il est vrai, beaucoup de courage et d’abnégation pour rebrousser le chemin de certains conforts mentaux fragiles et factices. Ce sont là les conséquences d’un mimétisme sans esprit critique qui, dans la durée, s’installent en vérités indiscutables. Faisons demi-tour ! Les exemples locaux ne nous manqueront pas dans cette ascèse sur la voie de la rédemption et du progrès. Un grand pas serait, déjà, d’en mesurer l’urgence et l’incontournable nécessité.  Les sages paroles de Dabakh, en cela, sont un viatique inestimable.

Lorsque, au gré des médias du monde entier, répercutés sans précautions par nos stations locales, j’entends parler de l’Islam et des musulmans comme une communauté guerrière et belliciste, je ne reconnais pas la belle religion que je pratique et en laquelle je crois. Cet état de fait est symptomatique du désordre que nous évoquions plus haut et qui fait prendre les effets pour les causes. Ce malaise que je partage, avec des centaines de millions de musulmans sans histoires à travers le monde entier, il est temps de l’exprimer et d’incarner l’Islam pur et simple, dans sa dimension sublime de réconciliation de Dieu avec les humains qui, à plusieurs occasions, ont trahi le pacte originel en maltraitant Ses Prophètes et Ses élus.

Dans cette perspective, il appartiendra à chacun de se ressourcer spirituellement là où son espérance d’étancher sa soif le conduira. L’essentiel est de se retrouver à La Source Originelle qui est Unique. Pour ce qui me concerne, je rends Grâces à Dieu de m’avoir fait rencontrer, connaître et aimer Serigne Abdoul Aziz Sy Malick Dabakh, un modèle achevé de l’Islam pur et simple.

Qu’Allah lui renouvelle Ses Grâces et Sa Miséricorde !

Amadou Tidiane Wone

[email protected]

2 Commentaires

  1. Le fait qu’à chaque fois que le peuple sénégalais souffre d’un pouvoir il rappelle la mémoire de Dabakh devait pousser ses remplaçants actuels à se regarder dans le miroir. Ndiaga Mbaye chantait:
    « Ñaari Abdu laa doon woy, tey jii ma ñétel lèen.
    …….
    Bi Aziiz wuutoo Mawdo, kénna jooyatul baayam
    Bi Lahaat wuutoo Bammba kénna jooyatul baayam »

    Eux, ils avaient réussi à faire oublier leurs aïeuls. Qu’en est-il de ceux d’aujourd’hui ?

  2. Qu’elle est belle votre plume! Macha’ALLAH. Vraiment vous metrisez et le francais et l’homme de Dieu dont vous parle. Merci Mr.Wone. Pensez a ecrire sur Dabbakh.

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