Chronique de DIASECK: Indigence linguistique de la presse sénégalaise

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Nombre de journalistes sénégalais, plus ou moins fraichement sortis des écoles de formation ou recrutés sur le tas font preuve, à travers leurs papiers ou leurs interventions, de carences langagières inadmissibles.

On a déjà reproché aux élèves leur «  français boiteux« . Mais soyons indulgents avec eux qui ne sont encore que des apprenants confiés à des volontaires et autres vacataires de l`éducation sans niveau requis ni formation adéquate.

Par contre, notre indulgence n`ira point aux journalistes, car une exigence fondamentale de leur métier est, au delà d`informer vrai, d`informer bien! De Platon a Wittgenstein, d`ailleurs, tous les penseurs (philosophes, littéraires et scientifiques) se sont accordés sur l`idée que le vrai ne peut se transmettre vraiment qu`au travers d`une expression maitrisée. Pour que le vrai accède pleinement à son destinataire, il doit être bien dit.

Or que voit on dans notre presse ? Voici deux exemples à ne point imiter :

1) Cette phrase du journaliste Souleymane SALL de l`Observateur : «  s`ils espèrent un temps soit peu émoussé notre engagement…«  (Cf. L`Observateur du mercredi 2 juin 2012, p2).

Souleymane devrait savoir que dans l`expression qu`il a si maladroitement manipulée, c`est l`adverbe de quantité TANT qui doit être utilisée et non pas le nom commun temps. On dit UN TANT SOIT PEU. En plus, il devrait écrire émousser et non émoussé, car quand deux verbes se suivent, le second se met devant le premier et à l`infinitif ! Et ce qui aggrave le délit intellectuel de notre ami Souleymane, c`est qu`il a prête cette expression à Maitre Ousmane NGOM, ancien Ministre de l`Intérieur ! Il l`a cité entre guillemets (excusez la répétition qui répond ici à un souci pédagogique). Cela signifie que c`est Me Ousmane NGOM lui-même qui a fait cette faute puisqu`en ouvrant les guillemets et en les fermant à la fin de la phrase, Souleymane dégage entièrement ses responsabilités. S`il avait la tête à autre chose que ses actuels démêles avec la justice, je conseillerais bien à l`ancien Ministre de l`Intérieur de trainer Souleymane SALL en justice pour cette infamie !

2) Dans le journal télévisé en ouolof de Canal infos news du mardi 19 juin 2012 (dans la soirée), la très charmante présentatrice, annonçant la tenue d`une réunion sur la gestion des Aires Marines Protégées (AMP) du Sénégal, a commis une bourde extraordinaire pour une personne de son métier et de sa station. (Hé oui, n`est pas présentateur de journal télévisé qui veut) ! Que s`est il donc passé ?

Eh Bien, Madame, ignorant à coup sûr la différence entre les mots AIR (masculin, signifiant Nguelaw en ouolof) et AIRE (féminin, signifiant lieu, espace) a simplement dit aux téléspectateurs de Canal Info que les AMP sont des vents très néfastes à la mer et aux poissons. Cette inqualifiable confusion, qui a réveillé mes ulcères pendant une bonne quinzaine de minutes, est révélatrice du niveau très faible de notre chère présentatrice qui gagnerait à travailler sa culture générale à défaut de bénéficier d`un programme de renforcement des capacités. Y a t- il d`ailleurs, dans nos medias, des programmes de ce genre ? Voir !
La suite prochainement !

Mamadou Moustapha SECK

pressafrik.com

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