Dr Alpha Condé, Président de Guinée – « Je n’ai que du mépris pour l’ethnicisme ! »

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Le président guinéen reste droit dans ses bottes à cinq mois de la fin de son premier mandat. Le Dr Alpha Condé a deux priorités : en finir avec l’épidémie Ebola qui vient d’être circonscrite dans son pays, et contenir une opposition acharnée à contester sa légitimité. Dans le numéro de cette semaine de l’hebdomadaire « Jeune Afrique », il est revenu sur la sempiternelle question de l’ethnicisme qui mine la vie politique guinéenne.

D’emblée, il a réaffirmé ne pas avoir de « problèmes personnels » avec les peuls. Le président Condé rappelle que son ex-épouse est peule, originaire de Kankaléba, dans le Fouta-Djalon et que beaucoup de ses amis camerounais, sénégalais, mauritaniens le sont également. « Lorsque je combattais Sékou Touré, la plupart de mes proches alliés étaient peuls. Aujourd’hui, beaucoup de personnalités peules me soutiennent, mais elles n’osent pas le dire de peur de subir les représailles de la part du parti de Cellou Dalein. On casse leurs maisons, on brûle leurs voitures, on impose l’ethnocentrisme », a-t-il expliqué à François Soudan qui l’a interviewé dans son palais de Sékhoutouréya.

A la question de savoir pourquoi le débat politique est-il aussi communautarisé dans son pays, le président-fondateur du Rassemblement du peuple guinéen (Rpg) répond que c’est là un substitut à l’absence de vision politique et économique. « La manipulation de l’irrationnel tient lieu de programme. Quand on n’a rien à proposer, on a recours à la religion ou à l’ethnie, parfois les deux à la fois. Ce sont des entrepreneurs politiques malhonnêtes qui manipulent le communautarisme, ce n’est pas le peuple. En 1958, la Guinée a voté comme un seul homme en faveur de l’indépendance. C’est cette unité que nous devons retrouver. Le panafricain que je suis n’a que mépris pour l’ethnicisme », a-t-il asséné.

Lui-même malinké, né en pays soussou et arrivé en France à l’âge de 15 ans, le Dr Condé rappelle avoir combattu le régime de Sékou Touré (qui était malinké) dès 1961. « Certes, les Malinkés, qui ont connu de fortes périodes de discrimination dans les années 80, se sont reconnus en moi à l’époque et leur attachement m’honore », a souligné le chef d’Etat guinéen, mais n’a pu s’empêcher de relever que « le numéro deux du Rpg est une femme Soussoue ». En conclusion, il a souligné que le tribalisme ne fait pas partie de son itinéraire. « Contrairement à certains cadres de l’opposition, qui pensent que seuls les peuls sont capables de diriger la Guinée, je ne me nourris pas de ce pain-là », a-t-il conclu sur le sujet.

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