Des turbines du Cap des Biches et de Kahone en panne, le fournisseur de combustible non payé : La senelec promet l’enfer

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Mi-octobre, c’est la date limite où la Senelec espère retrouver l’équilibre précaire entre l’offre et la demande d’électricité. Rétabli juste après le 15 août dernier, cet équilibre précaire, selon le comité de direction de la société qui faisait face à la presse hier, a été rompu à cause d’une panne de deux unités de production de la centrale du Cap des Biches et de l’arrêt de deux autres unités, dont celle de Kahone. Néanmoins, d’autres voies indiquent que des problèmes dans la fourniture du combustible pourraient avoir contribué à aggraver la situation.

Par Dialigué FAYE

Les Sénégalais, ainsi que tous les hôtes qui vivent parmi eux, vont devoir encore prendre leur mal en patience, et se résigner face au retour des délestages ! Hier, le comité de direction de la Société nationale d’électricité a, en regardant les Sénégalais, à travers la presse, droit dans les yeux, avoué qu’il n’avait plus de joker dans sa boîte à promesses. Par conséquent, la situation actuelle de pénurie d’énergie devrait se poursuivre, à tout le moins, jusqu’à la mi-octobre. La cause ? Le réseau de production de la Senelec aurait connu un déficit de 50 Mw, et le retour à la normale n’est prévu que dans deux semaines.
Abdoulaye Dia, directeur du transport explique : «L’équilibre précaire que nous avions connu en mi-août est rompu, et il y a un léger déficit qui est matériel, et qui nous oblige à opérer des délestages. Malheureusement, nous allons devoir passer quelques semaines avant de revenir à une situation normale.» Le directeur du transport indique qu’en déroulant le programme de maintenance, ils ont mis à l’arrêt deux unités de production. L’une à la centrale de Bel Air et l’autre à la  C7 de Kahone. Pendant que l’entretien de ces deux unités de 15 mw chacune, se déroulait, ils auraient eu «un incident» sur deux autres unités à la centrale du Cap des Biches, qui a causé ainsi, un déficit total d’environ 50 Mw. Cette panne, selon les techniciens de la Senelec, est liée à un défaut des chaudières des deux plus vieilles unités du réseau. Ils expliquent que l’une date de 1966 et l’autre de 1978.
M. Dia assure que ces quatre unités du Cap des Biches et de Kahone, seront réintégrées dans le réseau d’ici la mi-octobre, si tout se passe bien. Ainsi déclare-t-il, «nous allons retrouver un équilibre précaire. Cela va faire 50 mw qui vont rentrer dans la production et venir combler le déficit enregistré. En plus des deux unités qui étaient en maintenance, l’une des unités en panne va être rétablie et il y a également, le retour de la section vapeur de la centrale Gti qui va revenir en exploitation. En effet, depuis avril, cette section vapeur était en arrêt. Vers mi-octobre, Senelec aura retrouvé l’équilibre qui lui permettra d’alimenter la clientèle avec très peu de perturbations». Le directeur du transport ajoute que la turbine à gaz n°2 qui était en train d’être rénovée est en cours d’essai. Et si les essais sont concluants, dans la semaine à venir, elle sera remise en service. Ce qui permettra à la Senelec d’avoir une marge d’environ 20 mw, qui lui permettrait d’anticiper les pannes.
De son côté, Bacary Diop, le directeur de la production affirme que toutes les dispositions ont été prises pour faire revenir ces unités dans le réseau. «Il y a des délais qui sont incompressibles dans la gestion de maintenance. On met les bouchées double pour faire revenir ces unités dans le réseau le plus rapidement possible», assure M. Diop. Avant de préciser cependant qu’il serait difficile d’avancer une date.
Pour la centrale de Boutoute, à Ziguinchor, le directeur de la production informe que des efforts sont en train d’être menés pour soulager les populations de la région sud. Et d’indiquer qu’une possibilité d’augmenter la capacité de la centrale est en train d’être examinée par les responsables de la Senelec, en attendant d’obtenir de nouvelles machines.
Sur le problème de l’indisponibilité des machines, due au fuel  de mauvaise qualité qui a été utilisé au mois d’août, les responsables annoncent que toutes les machines qui ont été affectées par ce produit, ont été réintégrées dans le réseau, à l’exception d’un groupe très affecté à la C4. «En ce qui concerne ce groupe, nous avons décidé de l’arrêter pour le rénover», a dit Bacary Diop.
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Seydina Kane et Samuel Sarr muets

Un duo à court d’explications ?

L’une des particularités du point de presse de la Senelec d’hier, a été, pour une fois, la montée au créneau, des seconds couteaux. L’opinion sénégalaise et internationale a  toujours été habituée, depuis longtemps maintenant, à voir le Directeur général de la société lui-même, et non le ministre en charge du secteur, monter au créneau pour défendre sa politique et sortir des explications alambiquées pour justifier qu’une partie des usagers se retrouve dans le noir, alors que sa facture continue de flamber. Il faut croire que le Top management de la Senelec et du ministère de l’Energie n’a plus grand-chose comme artifice dans sa besace à explications. Depuis le temps qu’ils ont commencé à distraire les Sénégalais avec les alibis de leur incompétence, MM. Samuel Sarr, Seydina Issa Kane et consorts ont dû sentir eux-mêmes cette fois-ci, que les choses ne seraient pas acceptées aussi facilement.
Cela permettait aussi de ne pas avoir à répondre à d’éventuelles questions sur les milliards dus au fournisseur du combustible, et sur lesquels ce dernier coure depuis des mois. Si l’on sait que le ministre Samuel Sarr a déjà annoncé clairement sa volonté de confier le marché de la fourniture du combustible à la Société africaine de raffinage, l’on comprendrait que Itoc n’ait pas l’intention de céder la place avant d’avoir recouvré la totalité, ou du moins, l’essentiel de sa créance. Ce dont on n’est pas sûr que le gouvernement ait la volonté de s’acquitter. Et pourtant, ce fournisseur avait, comme avec le gaz, dont on parlait dans notre édition d’hier, fait des conditions particulièrement avantageuses à l’Etat dans ce domaine.
Le plus pathétique, s’il en fut, est l’absence de perspectives que ce groupe d’individus offre aux usagers clients de leur boîte, qui sont la raison de leur présence au sein de la Senelec et du ministère de l’Energie. Pour dire le moins, ici, on ne communique que pour constater les incapacités. Jamais pour annoncer et préparer les usagers aux difficultés à venir et donner des échéanciers précis. A croire que la Senelec ne peut s’entendre qu’avec les imams de Guediawaye ! Mais comme le Président Wade, dont la volonté maintient à leur poste MM. Sarr et Kane, s’en accommode, nous devrons tous nous adapter.
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Ziguinchor

Les délestages tuent trois bébés

Trois bébés ont perdu la vie suite à une longue coupure d’électricité lundi à l’Hôpital régional de Ziguinchor qui souffre de l’absence d’un groupe électrogène, a appris l’Aps de bonne source. Un syndicaliste affirme même que les services radio et labo n’ont pas fonctionné toute la journée, avant d’exprimer sa crainte pour la morgue.
Depuis lundi, Ziguinchor fait face à des délestages de plusieurs heures. Il arrive que la ville reste toute une journée sans électricité. Et alors que le retour à la normale n’est toujours pas effectif, beaucoup de services sont restés paralysés hier mardi.

lequotidien.sn

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