Abidjan : d’Obasanjo à Gbagbo « Monsieur le président, vous n’avez pas gagné les élections. Vos propositions ne sont pas vendables à la communauté internationale, vous êtes en train de tomber, sortez honorablement, il y a une vie après celle de chef d’État ! »

Date:

L’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo a mené une mission « exploratoire » à Abidjan pour tenter de résoudre la crise ivoirienne. Mais les prétentions de Laurent Gbagbo l’ont vite fait déchanter… au point de provoquer sa fureur. Explications.

L’ancien Président nigérian Olusegun Obasanjo gardera longtemps en mémoire sa « mission exploratoire » à Abidjan, les 8 et 9 janvier. Arrivé en début soirée, le samedi, pour tenter de convaincre le président sortant Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir, Obasanjo a tenu dans sa suite de l’hôtel Pullman une réunion préliminaire avec le ministre des Affaires étrangères de Gbagbo, Alcide Djédjé. Et il a piqué une colère noire en entendant les nouvelles dispositions du camp Gbagbo.

Selon des sources diplomatiques, Djédjé a posé quatre conditions avant toute négociation avec le président élu Alassane Ouattara. D’abord, le départ des Forces armées des Forces nouvelles (FAFN) de l’hôtel du Golf, puis l’arrêt des nominations d’ambassadeurs par Alassane Ouattara, la restitution de la signature à Laurent Gbagbo sur les comptes de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et enfin, le départ de toutes les personnalités politiques de l’hôtel du Golf.

« Vous n’avez pas gagné les élections ! »

Des propositions qu’Obasanjo a immédiatement qualifiées de « non sérieuses ». L’ancien leader du Nigéria aurait même menacé de rentrer dans son pays sur le champ. Mais il a été finalement calmé par un coup de fil de Laurent Gbagbo qui l’a reçu un quart d’heure plus tard.

Celui-ci a renouvelé une fois encore son intention de créer un poste de vice-président pour Ouattara, avant de demander à Obasanjo de peser de tout son poids pour que l’option militaire soit définitivement écartée. Avec le franc-parler dont on le sait capable, Obasanjo a déclaré, énervé : « Monsieur le président, vous n’avez pas gagné les élections. Vos propositions ne sont pas vendables à la communauté internationale, vous êtes en train de tomber, sortez honorablement, il y a une vie après celle de chef d’État ! »

Obama au téléphone…

L’ex-président nigérian a également reproché à Gbagbo son refus de prendre Barack Obama au téléphone. Car pour Obasanjo, le président américain est avant tout un « digne fils de l’Afrique ». Enfin, il a informé Gbagbo qu’il avait été consulté pour la mise en place de la force ouest africaine pour une intervention en Côte d’Ivoire. Ce qui n’a pas fait ciller son interlocuteur.

Après avoir rencontré Laurent Gbagbo à trois reprises en 24 heures, Obasanjo s’est résolu à quitter la Côte d’Ivoire malgré son intention affichée de régler le problème ivoirien. Et même s’il a promis revenir en Côte d’ivoire, sa mission exploratoire a dû lui laisser un arrière-goût amer.

Par Correspondance particulière
source Jeune Afrique

2 Commentaires

  1. On voit bien que cette histoire de Jeune Afrique ne tient pas debout. C’est tout le contraire qui a dû se produire au vu de ce qui s’ est passé immédiatement après le départ d’ Obasanjo. Il a dû convaincre Ouattara qu’ il se trompait en comptant sur une éventuelle intervention militaire de la CEDEAO, celle-ci ne pouvant le faire pour deux raisons évidentes :
    1-il y a plusieurs de ses membres qui y sont opposes

    2-cela risquait de déboucher sur une guerre civile en Cote d’ Ivoire voire un embrasement de toute la sous-région.

    C’ est bien cela qui aurait pu amener Ouattara a

    1- vouloir négocier en proposant immédiatement après le départ du Vétéran un Gouvernement d’ Union nationale

    2-compter plutôt comme il l’ a explique par la suite sur une action commando d’ exfiltration a la Bob Denard que sur une intervention ouverte de quelques pays que ce soit.

    Voilà qui est plus plausible et plus cohérent que tous ces ragots de Jeune Afrique qui a perdu non seulement son « intelligence (SIC)» mais aussi toute crédibilité en se faisant régulièrement le relais de pareils ragots sans tête ni queue.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

DEPECHES

DANS LA MEME CATEGORIE
EXCLUSIVITE

[Images] Rond-point Hann : Un bus tata se renverse, 1 mort et plusieurs blessés notés 

XALIMANEWS-Ces derniers jours, les cas d'accidents de la circulation...

Tragédie à Koungheul : 13 morts dans un accident de la route

XALIMANES-Un accident tragique de la route survenu à Koungheul...

Pape Alé Niang prend la direction de la RTS, Fadilou Keita à la Caisse des dépôts et Consignations

MESURES INDIVIDUELLES DU CONSEIL DES MINISTRESDU MERCREDI 24 AVRIL...

Afrique-Togo : en pleine campagne des législatives, les cultes ne sont pas oubliés

XALIMANEWS-Selon RFI qui se base sur les données officielles...