Aliou Sall revient sur sa démission de la présidence de l’UAEL – Les raisons d’une reculade

Date:

Moins de 72 heures après sa démission spectaculaire, le maire de Guédiawaye, Aliou Sall, est revenu sur sa démission de la présidence de l’Union des associations d’élus locaux (Uael) du Sénégal. Un revirement sous-tendu par les éclairages réglementaires de son homologue socialiste, Khalifa Sall et le soutien d’autres élus, comme Abdoulaye Baldé, maire de Ziguinchor et leader de l’Union Centriste du Sénégal (Ucs).

Fort de plusieurs conseils et soutiens, le frère du Président de la République, Aliou Sall de l’Alliance pour la République (Apr) à qui Maodo Malick Mbaye du Mouvement «Gëm Sa Bopp» reproche de vouloir s’ériger en vice-président, a déchiré la lettre de démission qu’il comptait déposer pour se retirer de son poste de président de l’Union des associations d’élus locaux (Uael). Un changement d’attitude qui est fondé, selon son collègue maire socialiste de la ville de Dakar, Khalifa Sall.

Abordant cette affaire en marge de la deuxième Session ordinaire du Conseil municipal de Dakar, le secrétaire national à la vie politique du Parti socialiste (Ps), Khalifa Sall, a soutenu qu’: «Aliou Sall ne devrait pas démissionner, car l’Association des maires du Sénégal (Ams) l’a investi comme candidat. Il est obligé d’assurer la présidence de l’Uael.»

Rapportant qu’il a personnellement joint au téléphone le maire de Guédiawaye, Khalifa Sall raconte qu’ll lui a fait l’historique de l’Uael en ces termes : «il faut savoir que l’Uael a été créée à la demande de la Coopération canadienne, qui voulait accompagner les Collectivités locales dans le domaine de la fiscalité locale.

Et la présidence est tournante tous les 2 ans. Parce que la Coopération canadienne voulait un interlocuteur (…). Ce n’est pas la personne d’Aliou Sall qui importe. Vous ne devez pas démissionner et les élus ne doivent pas accepter votre dé- mission.»

Macky Sall à l’aise

Toujours face à la presse, hier, le maire de Dakar a ajouté «qu’il faut que les gens sachent faire la part des choses.

Aliou Sall a tort de démissionner. Je considère que les membres du bureau de l’Uael devraient l’en dissuader, et ne pas accepter sa démission.» C’est dans ce même sillage que l’ex-président de l’Association des maires du Sénégal (Ams), le maire de Ziguinchor, Abdoulaye Baldé, a lui aussi, expliqué qu’Aliou Sall n’est pas président de l’Uael parce qu’il est le frère du Président de la République.

«Non ! Il est président de l’Uael», dit M. Baldé, parce que, poursuit-il, «cette année, c’est à l’Ams de présenter son président pour présider aux destinées de ladite union». Quoi qu’il en soit, nombre d’observateurs pensent que c’est là, une manière pour le maire de Dakar, Khalifa Sall, de lui tendre la perche comme Aliou Sall l’avait fait, lors de l’atelier de lancement de la concertation sur les finances des collectivités locales dans le cadre de l’Acte III de la décentralisation.

«Nous souhaitons que les collectivités locales soient en mesure aussi, quand la fiabilité de leur système budgétaire le permet, d’aller sur le marché pour lever des fonds et faire face à leurs besoins d’investissements », avait déclaré le président de l’Ams.

Deux postures purement républicaines qui, au-delà de la guéguerre par presse interposée entre le Ps et l’Apr, vont, sans nul doute, produire des effets assez bénéfiques au sein de la Coalition Benno Bokk Yakaar : mettre à l’aise le Chef de l’Etat, Macky Sall, grand frère du nouveau président de l’Uael et apaiser, tant soit peu, les relations tendues d’alliances entre socialistes et «apéristes».

Grand Place

1 COMMENTAIRE

  1. Je pense que le problème n’est pas que le relais revient de droit au président de l’AMS cette fois ci de prendre les rênes de l’uael, le problème est surtout d’ordre moral, et éthique. Vous pouvez imaginer le Conseil national de développement des collectivités locales qui doit se réunir chaque année pour établir l’état de la coopération décentralisée et formuler toutes propositions utiles (article 274 du Code général des Collectivités locales no 2013-10 du 28 décembre 2013) autour du président de la République et que ce dernier se trouve à la même table que son frère cadet pour parler aux Sénégalais à travers leurs élus locaux.
    Dans ce pays on a besoin de plus de moralité la vie publique.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

DEPECHES

DANS LA MEME CATEGORIE
EXCLUSIVITE