APPROVISIONNEMENT DU MARCHE EN GAZ BUTANE Ça sent encore mauvais

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Depuis trois à quatre jours, les quatre centres emplisseurs de gaz butane du pays sont de nouveau à l’arrêt. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, la cargaison qui devait les approvisionner est encore en souffrance au large.

Après la semaine de pénurie vécue en début de mois, voici que le risque plane encore sur le marché du gaz butane. Depuis 3 à 4 jours, les centres emplisseurs que sont Vito gaz, Lobou gaz, Touba gaz et Total gaz, sont de nouveau à l’arrêt, pour défaut de produits. La cargaison de 4000 tonnes qui devrait les approvisionner est, encore une fois, en souffrance au large et c’est encore une histoire de sous entre la société Itoc et la Société africaine de raffinage(SAR) via les centres emplisseurs qui sont désormais dans le marché de l’importation (les autorités ont pris la décision d’élargir le marché du gaz pour éviter les ruptures récurrentes qui affectent le marché sé¬négalais). Mais le nœud du problème reste la structure des prix qui demeure (comme nous l’écrivions dans notre édition Sud quotidien du 14 novembre 2011), un obstacle certain à une libéralisation bien pensée du marché de l’importation du gaz butane.

Qui perd, qui gagne ?
Il se trouve que la cargaison qui est actuellement en souffrance au large est venue dans un contexte où, entre la dernière structure des prix et celle en vigueur, il y a une baisse qui fait d’ailleurs suite à un blocage des prix depuis mars dernier. Les centres emplisseurs à qui on a ouvert les vannes de l’importation du gaz ont accepté de payer ladite cargaison, mais sur la base de la structure (parité-importation) des prix en vigueur. Or, le fournisseur, lui, ne l’entend pas de cette oreille et exige de se faire payer plutôt sur la base de la structure précédente, plus rentable pour lui parce que plus cher. Ce qui serait en porte-à faux avec les règles de l’accord qui lie Itoc à la Sar et qui fixe la structure en vigueur comme référence. Dans le cas d’espèce, on assiste certes à ce qui ressemble à un « chantage » de la part du fournisseur actuel qui est Itoc. « chantage » somme toute compréhensible dans une certaine mesure, si l’on considère que la Sar reste devoir à Itoc une dette évaluée à 7 milliards de francs.

Toujours est-il qu’en payant le différentiel de prix sur chaque butanier qui accoste sur les côtes sénégalaises, c’est à la Sar de supporter, comme toujours, les pertes commerciales issues de la déconnexion des coûts d’importation par rapport à la structure des prix. Différentiel dont la Sar attend la compensation de l’Etat.

Pour l’heure, des négociations sont en cours, au sommet, pendant que les points de vente ne sont pas encore touchés par ce blocage. Mais pour combien de temps encore, si l’on sait que pour contourner le problème, les centres emplisseurs attendent un autre butanier qu’ils auraient affrété ?

On le voit, entre tentatives de libéralisation du marché de l’importation de gaz et nécessité de laisser souffler la Sar compte tenu de ses difficultés de trésorerie, celle-ci est pourtant contrainte de rester dans un marché du gaz dont elle est seule à « accepter » de supporter les pertes commerciales découlant des coûts d’importation qui, rappelons-le, restent déconnectés de la structure des prix. Dans ce contexte récurrent, c’est le marché qui est dans la nasse et les consommateurs boivent la tasse. La solution pour un approvisionnement sécurisé du gaz butane semble ainsi se trouver dans la structure des prix qu’il est nécessaire de revoir.

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