Le Wolof n’est pas une langue ethnique

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L’écrivain Cheikh Aliou Ndao estime que le « Wolof n’est pas une langue ethnique ». Il s’exprimait ainsi hier mardi 28 décembre 2010 lors de la rencontre littéraire autour du thème « la critique littéraire en langue nationale autour de l’œuvre de Cheikh Aliou Ndao » qui se tenait à la biscuiterie Médina. Les promoteurs de la langue nationale ont parcouru les différentes facettes du wolof, la « langue d’échange ou de communication » du Sénégal. Ils ont évoqué l’histoire  de la langue depuis les colons, en passant par les premiers intellectuels pour finir dans les travaux des chercheurs modernes avec les possibilités de trouver des terminologies appropriés pour les nouvelles technologies.

LCHe débat autour de la langue nationale, le wolof, en s’appuyant sur les œuvres de Cheikh Aliou Ndao a abouti à la conclusion selon laquelle « le Wolof n’est pas une langue ethnique ». Le débat a eu lieu hier mardi 28 décembre 2010 à l’occasion du café littéraire animé par Cheikh Aliou Ndao. Le débat était animé par le chercheur Maïssa Béye dans le cadre du 3e festival mondial des arts nègres (Fesman). C’est sur la Constitution du Sénégal éditée en Wolof par Faidherbe en 1855 que les hommes de lettres se sont appuyés pour valoriser la langue Wolof. Ils ont aussi évoqué la décision de François 1er quand il a fallu choisir le français au détriment du latin.

Le premier ouvrage intitulé « Ijjib wolof » a été publié en 1958 par Cheikh Aliou Ndao sous la direction de Cheikh Anta Diop à Grenoble. C’est en considération de la thèse de Cheikh Anta Diop selon laquelle il ne peut y avoir de développement sans passer par les langues nationales que les débatteurs ont axé leurs échanges. Avec plus de 30 ans d’expérience et de recherche sur la langue, le conférencier Maïssa Béye ne passera pas par quatre chemins pour soutenir qu’ « à l’instar de Genette, de Roland Barthes et d’autres écrivains, nous pouvons écrire des ouvrages en langues nationales sans un mot étranger ».

C’est ainsi, qu’en plus du premier dictionnaire wolof conçu par la linguiste Arame Fall Diop, l’ouvrage « Taaral ak ladab ci laminu wolof » signifiant « Esthétique et littérature en langue wolof » de Cheikh Aliou Ndao vient justifier le bagage déjà disponible pour promouvoir la langue.
Maïssa Béye a aussi exposé les problèmes qui empêchent l’éclosion de la langue. « C’est parce qu’on n’a pas une politique linguistique cohérente que nous ne parvenons pas à faire valoir notre Wolof. Une langue, on ne l’impose pas, elle s’impose », a-t-il soutenu.

Le chercheur a aussi expliqué que les leaders religieux  nous ont légué des outils sur lesquels on peut se baser pour entamer le combat pour la promotion de la langue, non sans citer Sérigne Moussa Ka, les prêches à l’église entre autres outils. Selon lui, « le volume, l’espace et le temps se maitrisent mieux dans la langue natale ».

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