J’ai été par deux fois candidat indépendant à des élections dans mon pays, présidentielles et législatives. Aux élections présidentielles de 2012, nous avions déposé 12 400 signatures, le Conseil Constitutionnel nous a dit que nous n’en avions déposé que 10 000 et de ces 10 000 seules 8100 étaient valables. La mission post-électorale de l’Union Européenne avait déterminé que certaines de nos signatures invalidées étaient effectivement bonnes et que le Conseil n’avait pas les moyens logistiques d’effectuer les vérifications. C’est donc l’administration qui a éliminé les candidatures indépendantes. L’Union Européenne avait alors recommandé une réforme du système de validation pour permettre aux candidats rejetés de déposer un recours et de donner au Conseil Constitutionnel les moyens de vérification.
Aux élections législatives de 2017, notre mouvement indépendant Moom Sa Bopp Mënël Sa Bopp a décidé de présenter une liste que j’ai dirigée. Beaucoup nous ont recommandé d’aller en coalition avec des partis politiques pour éviter la mésaventure de 2012. Certains nous ont même offert de nous louer le récépissé de leur parti moyennant une somme d’argent importante. Nous avons préféré investir cet argent dans la recherche de parrains véritables car nous voulions rester indépendants, partager conjoncturellement une vision claire avec nos concitoyens, et être en dehors du jeu partisan.
Nous avons réussi à obtenir le nombre de parrains requis et avons déposé notre liste qui a été cette fois-ci retenue. La liste a été retenue, mais notre message n’a pas été entendu comme je l’ai expliqué au lendemain du scrutin dans une tribune intitulée «Leçons d’un Scrutin». Il y a eu 46 autres listes qui en réalité pouvaient être consolidées en quatre : (1) Le pouvoir et tous ceux qui soutenaient le pouvoir (2) les frustrés du pouvoir (3) l’opposition (4) et les alternatives. Nous n’avons pas été entendus à cause de la pléthore de listes. Notre caution aurait été mieux utilisée à communiquer avec nos concitoyens s’il y avait un nombre de listes limité en compétition et nous aurions été mieux entendu avec un temps d’antenne plus important comme la caution à risque nous en donnait le droit. Nous avons donc doublement perdu.
Dans la mesure où nos autorités n’ont pas encore réglé le problème du nombre excessif de partis politiques, leur fonctionnement, et leur financement, le parrainage me parait essentiel pour plusieurs raisons. D’abord, il permettra aux citoyens de s’intéresser davantage aux processus et de comprendre que voter n’est pas simplement se rendre aux urnes le jour du vote. Ils devront s’intéresser un tant soit peu aux propositions des personnes qu’ils parrainent. Ensuite, il permettra à tous les candidats qui ont véritablement quelque chose à offrir au peuple sénégalais d’avoir une bonne année pour l’expliquer en allant chercher des parrains. Avoir quelque chose à offrir, ce n’est pas simplement pas ôte-toi que je m’y mette. Il faut avoir une alternative véritable qui expliquée en 12 mois aura le temps d’être comprise avant le vote. Le parrainage permettra aussi de mutualiser les moyens des candidats ayant des offres similaires et qui devront faire un effort de consensus pour le bien du peuple.
Vive la Démocratie
Vive le Sénégal
Dr. Abdourahmane Sarr
Président CEFDEL/MRLD
Moom Sa Bopp Mënël Sa Bopp
Si les auteurs de l’idée de parrainage pensaient comme vous et étaient sincéres, y aurait aucun problème, mais ils veulent sélectionner les adversaires à affronter.
Vous semblez fermer les yeux sur les véritables causes de ce recull démocratique. Vous devriez vous demander pourquoi l’APR refuse le bulletin unique, n’applique pas les propositions sur le statut de l’opposition et du financement des partis..
Si l’APR voulait diminuer le nombre de partis, elle appliquerait la Loi et ne financerait pas la création d’autres partis dont celui du transhumant professionnel SERIGNE MBACKE NDIAYE.
Accepter le parrainage, c’est accepter qu’un homme décide pour nous alors qu’il est aux abois
Seuls ceux qui ont peur refusent le parrainage imposé aux indépendants depuis les dernières législatives .
Les politiciens sénégalais ne parlent ue lorsque leurs intérêts sont en jeu,pourquoi avoir accepté ce système pour les indépendants s il est anti démocratique .
En votre âme et conscience, vous savez très bien qu’il y a des partis qui n’auront aucun problème pour le parrainage, le PDS, Manko Taxawu Sénégal, ACT, Grand Parti et PASTEF. Si vous dont le parti est inconnu de la majorité des citoyens avez pu avoir assez de signatures, je ne vois pas pourquoi cela serait difficile à des partis connus et dont les leaders par leur objectivité ou leurs turpitudes crèvent l’écran.
Le dessein de ce régime est clair: éliminer des adversaires, sélectionner les moins « dangereux » pour lui et les laminer, c’est tout.
Si le Conseil Constitutionnel, bras armé du président de la République rejette un dossier pour similarités de signatures, vous n’avez aucun recours et vous êtes oblitéré de facto.
Voila le motif du rejet par tout démocrate sincère de cette idée à ce moment historique pour notre peuple. Le PDS l’a fait contre Youssou Ndour et vous, l’APR se prépare à le faire contre d’autres.
Au delà de l’hypocrisie de la classe politique traditionnelle (qui varie de posture selon les intérêts du moment), c’est une question de manque de confiance en notre justice qui est posée.
Les realites politiques semblent echapper