l’APR-France traverse de réelles difficultés de fonctionnement. Déficit de démocratie, népotisme, la liste des maux n’est pas exhaustive. Cet état de fait est la conséquence même du verrouillage transversal du parti. De la délégation des sénégalais de l’extérieur (DSE) aux sections en passant par la coordination des cadres républicains (CCR) l’édifice global de l’APR-France est grillagé. Une certaine « baronie » tournant exclusivement autour de Mamadou Talla, par ailleurs ministre de la formation professionnelle et de l’artisanat et Samba Koîta parlementaire de son état, s’est octroyée, le droit de décider, de faire et de défaire au sein de la DSE. Elle-cette baronie- s’est accaparée du coeur de l’APR-France, la DSE dont les dirigeants actuels ne sont autres que ses hommes de confiance cooptés lors d’une réunion tenue à huis-clos à Paris il y a un peu plus d’une semaine. Ces sous-fifres investis d’une mission pourtant illégale au regard des dispositions statutaires du parti sont à pied d’oeuvre. Ils parlent au nom de l’APR-France, peut valider des sections, convoquer des réunions, sanctionner, exclure. Une sorte de pouvoir absolu contre lequel ses détracteurs n’ont aucun moyen de recours car le champ sur lequel ils sont sensés attaquer cette baronie, les textes fondateurs du parti, est un terrain miné. La baronie a clairement montré son refus catégorique de les respecter sur fond de négation constante. Un militant de l’APR-France ça ferme sa gueule ou ça démissionne pour paraphraser autrement un ancien ministre de Mitterrand. Et pourtant lors de sa tournée de mobilisation des sections, quelques jours avant l’arrivée du président Macky Sall à Paris pour le meeting du 7 Novembre dernier au palais des congrès, ces deux barons autoproclamés de l’APR-France avaient laissé comprendre que la DSE sera restructurée conformément aux règles démocratiques du parti.De restructuration il n’en aura que dalle. Une réunion à huis-clos ouverte à des membres triés sur le volet convoquée dans la plus grande discrétion fera office de l’assemblée générale que les barons avait faite miroiter aux responsables de sections pourtant seuls habilités à désigner les membres de la DSE. Ce ponce-pilatisme consciemment entretenu par Talla et Koîta a déjà commencé à susciter des grincements de dents. Certains responsables de sections non contents de la privation de leur droit de désigner les membres de la DSE émergent ça et là pour manifester leur désaccord du pilotage à vue de la DSE par ces deux barons. Qui eux ont clairement indiqué qu’il appliquent le proverbe le chien aboie la caravane passe. Mais jusqu’à quand ces deux barons vont continuer de régner en maîtres incontestables et incontestés de l’APR-France ? La question mérite d’être posée.
Abdoulaye Mbodji
Journaliste (promotion 2005/ Ecole Supérieure de Journalisme de Paris)
Pauvre Mbodji. Nous, nous ne trouvons un quelconque intérêt à se préoccuper de ce que vit un parti qui s’est mis au service de Bolloré contre le Sénégal.