Le président Abdoulaye Wade a réaffirmé, hier, à la clôture du Dakar agricole 2011, son engagement à œuvrer pour la mise en place d’une organisation mondiale de l’agriculture dont Dakar est prêt à abriter le siège.
Les rideaux sont tombés sur le Dakar agricole 2011. Le président Abdoulaye Wade qui a présidé, hier, la cérémonie de clôture des travaux a réaffirmé son engagement à œuvrer pour la création d’une Organisation mondiale de l’agriculture (Oma). «Pour des raisons objectives, le Sénégal est prêt à abriter le siège, mieux, nous pouvons donner un immeuble fonctionnel et équipé si l’idée est retenue », a assuré le Chef de l’Etat du Sénégal. Il a fait remarquer que cette nouvelle organisation n’a pas vocation à être une institution internationale supplémentaire. « Elle sera une plateforme de coopération et de décision dans le domaine agricole regroupant toutes les compétences indispensables pour statuer sur l’avenir », a soutenu, rassurant, le président Wade. Dans un contexte où l’agriculture et le métier de producteur sont partout menacés, le président Abdoulaye Wade pense que la mise en place de cette organisation s’avère indispensable. « Les mandats de la plupart des institutions internationales doivent certainement être repensés et refondés, car elles ont, sans doute, épuisé ce qu’elles ont pu apporter au monde d’hier. Celui de demain exige certainement une recomposition en harmonie avec les besoins de sécurité alimentaire, de croissance économique et de développement », a expliqué le président Wade. Ce dernier a aussi noté que cette organisation serait un organe de veille et de gestion de crise directement rattaché au G20 et en liaison avec les différentes organisations internationales concernées. « Si nous ne mettons pas en place cet organisme, l’agriculture restera toujours un secteur informel », estime Me Wade. Aux 75 experts, 742 participants et 12 exposants de 38 pays qui ont pris part à ce forum international de Dakar, le président, Abdoulaye Wade, a également indiqué qu’une « diplomatie agricole » sera lancée auprès des pays du G8, de l’Onu et de l’Union africaine pour sensibiliser la communauté internationale sur les grandes orientations de l’Oma. Dans ce registre, le président a émis le souhait de voir la France, pays qui assure la présidence du G20, appuyer le projet.
Dans son intervention, le président Wade a également plaidé pour la création d’un Conseil de sécurité alimentaire mondial sous le modèle du Conseil de sécurité de l’Onu. Ce Conseil, précise t-il, pourrait regrouper une vingtaine d’Etats représentant les cinq continents qui interviendraient en cas de crise. Appelant à considérer l’agriculture et l’alimentation comme des « biens publics mondiaux », le chef de l’Etat a insisté sur la nécessité d’aller au-delà de la simple régulation. « Nous devons envisager des actions stratégiques par les investissements en vue d’un impact direct sur la production » a souligné le président qui pense que les mécanismes économiques seront « toujours faussés » s’il n’y a pas de politique de résorption des différentiels de productivité. Le président qui invite les participants du Dakar agricole 2011 à imaginer un tableau régional ou mondial des différentiels de productivités agricoles, s’est engagé à faire « retentir l’appel de Dakar (Ndlr : pour une nouvelle gouvernance mondiale de l’agriculture) aux quatre coins de la planète pour qu’il « résonne jusqu’au G20, jusqu’aux Nations unies afin d’y être entendu, écouté et repris dans leurs conclusions ».
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