Contre le découpage administratif de leur localité : Les femmes de Sangalkam prêtes à une immolation collective

Les femmes de la communauté rurale de Sangalkam ont haussé le ton lors de leur Assemblée générale tenue ce weekend, au Foyer des jeunes. Elles se disent prêtes à une immolation collective, si le gouvernement persiste dans son projet de redécouper leur communauté rurale. Des candidates se sont déjà inscrites sur les listes pour que l’histoire retienne un autre Talaatay Nder. L’association Fras (Femmes rurales de l’arrondissement de Sangalkam), qui compte plus de 3 000 membres, a lancé ce message pour mettre en garde l’Etat qui, dit-elle, veut saucissonner leur terroir pour des raisons purement politiques. Selon Ndèye Awa Guèye, présidente de cette association, qui pour la circonstance était tout de rouge vêtue, «ces femmes qui s’activent dans la transformation des produits locaux, le maraîchage et la teinture sont connues comme étant des actrices de développement dans la localité, grâce à l’appui et l’accompagnement du Conseil rural». Et d’ajouter : «Aujourd’hui, nous sommes outrées et vexées de voir l’acharnement avec lequel l’actuel sous-préfet de Sangalkam mène une guerre contre le Pcr (Président de la communauté rurale), Oumar Guèye, en envoyant des rapports fallacieux aux autorités sur la base desquels elles ont pris la décision du découpage de notre communauté rurale.» Avant de menacer que ce projet n’aboutira que si l’Etat passe sur leurs cendres. Astou Seck, la vice-présidente des femmes rurales de Sangalkam, a aussitôt pris le relais pour affirmer : «C’est ici, dans cette salle que nous nous donnerons rendez-vous pour donner nos vies par le feu afin de défendre les intérêts de notre localité.» Suffisant pour que la salle, dans un délire collectif, se lève en agitant des foulards rouges en guise d’approbation et en scandant des slogans pour le départ de Ibou Diop. Cette manifestation montre, selon le Pcr Oumar Guèye, «toute la volonté et l’engagement des populations à mener le combat contre l’arbitraire». M. Guèye jure de les accompagner «jusqu’au dernier rendez-vous».

Correspondant

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