Coronavirus : des dizaines d’évasions et plusieurs morts lors de mutineries dans des prisons en Italie

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VIDÉO. De nombreux détenus se sont révoltés et certains sont parvenus à s’évader d’une dizaine de prisons du pays. Au moins six prisonniers sont morts.


A la prison de Foggia, à un peu plus d’une centaine de kilomètres de Naples, au centre pénitentiaire de San Vittore, à Milan, ou encore à Modène… Dans au moins dix prisons du pays, des détenus se sont révoltés dimanche 8 mars, dans le contexte de lutte contre l’épidémie de Covid-19. Des émeutes qui ont fait plusieurs morts parmi les prisonniers. Certains sont parvenus à s’échapper, comme vous pouvez le voir sur les images ci-dessous :

Les mutineries ont eu lieu après la mise en place de mesures visant à empêcher le virus de pénétrer dans le système carcéral, qui prévoit notamment la suspension des visites de proches et des permissions de sortie.

Dans le nord de l’Italie, « on doit choisir qui soigner, comme en situation de guerre »

Ces mouvements d’insurrection ont concerné notamment des prisons de Bergame et de Modène, villes du Nord situées dans la zone de confinement instaurée par le gouvernement, mais aussi Naples, Salerne, Foggia ou Bari, dans le Sud de la péninsule.

Plusieurs morts

A Milan, qui se situe dans un des foyers de contamination du pays, des détenus de la prison de San Vittore sont montés sur le toit, d’où ils ont crié « nous voulons la liberté ! », sous le regard d’une centaine de policiers et de gardiens. Une cellule a été incendiée.

Des militants des droits de l’Homme ont averti ce lundi d’un risque de rébellion généralisée. Au moins trois détenus sont morts pendant ou après les affrontements à la prison Sant’Anna de Modène, selon le groupe de défense des droits des prisonniers Antigone, tandis que le quotidien « la Repubblica » a fait état de six décès, citant des sources policières.

Selon l’agence Ansa, deux détenus sont morts après avoir été transférés de la prison de Modène vers d’autres établissements pénitentiaires.

Les médias italiens rapportaient encore de fortes tensions lundi à l’intérieur de l’établissement où le personnel craint aussi des affrontements entre les prisonniers eux-mêmes, dont certains ne sont pas d’accord avec la protestation.

Manque d’information

« Les détenus n’avaient pas été informés de ce qui se passait à l’extérieur, et les visites avaient été suspendues à cause du coronavirus, c’est pourquoi tout cela est arrivé, cette guerre », a confié à l’AFP Gilberto, 59 ans, père d’un des détenus de la prison de Modène, qui a souhaité garder l’anonymat.

« Si le coronavirus vient ici, nous sommes tous morts. La plupart de ceux qui sont en prison sont séropositifs ou ont des problèmes pulmonaires parce que le seul vice qu’ils ont est de fumer. Mon mari fume trois paquets de cigarettes par jour », a déclaré Monica, 50 ans, épouse d’un détenu condamné à huit ans de prison.

Rassemblement de proches de détenus

Des familles de détenus se sont rassemblées pour protester contre les mesures de restriction adoptées devant plusieurs prisons du pays comme à Bari (sud) où les détenus ont répondu à leurs proches en lançant des mouchoirs enflammés à travers les barreaux de leurs cellules et en criant « Libre, libre amnistie ! », selon les médias.

« Nous demandons instamment aux détenus et à leurs proches de cesser les manifestations violentes, car elles pourraient en déclencher d’autres », a déclaré à l’AFP Andrea Oleandri, de l’association Antigone.

« La situation pourrait rapidement dégénérer », a-t-il expliqué, ajoutant que les prisonniers tirent la plupart de leurs informations des télévisions et ont tendance à protester par solidarité s’ils voient des condamnés dans d’autres prisons se révolter.

Les prisons italiennes souffrent de surpopulation, avec plus de 61 000 détenus pour 51 000 places. Tous les membres du personnel sont censés faire vérifier leur température à leur arrivée chaque jour, et les contrôles médicaux pour les nouveaux détenus ont été intensifiés, a expliqué l’association Antigone.

Le pays a été durement touché par l’épidémie de coronavirus – avec quelque 366 morts jusqu’à présent – et le gouvernement a imposé dimanche des mesures draconiennes pour empêcher sa propagation, en confinant 15 millions d’habitants vivant dans une large partie nord du pays.


L’Obs

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