Dansokho : le premier de la classe.Par Boucar Diouf

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Du temps de son magistère, le Président Wade invitait ses ‘’amis’’ de l’opposition, chefs de parti grisonnants, à prendre leur retraite politique dans un bel élan qu’il voulait, pour une fois, unitaire.
En jetant un coup d’œil sur l’âge de l’auteur de la demande et des chefs de bennoo bokk yakaar, soutiens du Président Macky SALL, il est aisé de conclure qu’il avait vraiment raison.
A l’arrivée, Amath Dansokho, aura réagi le premier en cédant les rênes de son parti à quelqu’un d’autre, sans contrainte, brûlant ainsi la politesse à l’auteur de la demande.
Même si son remplaçant semble plus âgé que lui et brille par son mutisme, force est de constater que, en dépit d’une santé vacillante, il s’agit d’une grande leçon d’humilité qu’il aura administrée aux consciences parfois étanches des sénégalaises et sénégalais, et pour cette fois, il a été le premier de la classe.
Amath Dansokho « Big Dansk» comme on l’appelle familièrement, a, sans conteste, marqué le paysage, en roulant sa bosse à travers les sentiers sinueux de l’histoire politique du Sénégal indépendant, de son Kédougou natal aux différents gouvernements, en passant par sa formation politique en Union Soviétique et la clandestinité.
Amath, un ancien admirateur de Senghor dit-on, a certainement retenu beaucoup de leçons, de la découverte de « l’enfant du peuple » de Maurice Thorez, aux joutes électorales de 2012, en passant par la clandestinité et les années d’opposition.
Grand « emmerdeur flamboyant » devant l’éternel qui séduit jusqu’à ses adversaires, il n’est pas riche et aura passé sa petite vie, qu’on lui souhaite longue, en gouvernant encore et toujours sans craindre un coup d’Etat, il gouverne les idées qu’il porte en bandoulière.
Il est vrai que ce révolutionnaire souvent incompris, qui a croisé sur son sinueux chemin Frantz Fanon et Che Guevara, aura toujours échoué dans sa conquête du graal, il ne s’est pourtant jamais découragé, repartant toujours au combat tel Sisyphe au pied de la Montagne.
Son intelligence politique avérée, qui ne vient sans doute pas des daaras qu’il n’aura fréquenté que brièvement, ainsi que son commerce facile ont aidé et inspiré beaucoup d’hommes politiques sénégalais, qui lui font généralement confiance, certainement parce qu’il sait en être et en rester digne.

Acteur majeur de deux alternances politiques au Sénégal, il aura inscrit son nom en lettres d’or (peu importe le métal mais Kédougou oblige) au fronton de la pyramide de l’histoire politique, contrairement à certains de ses pairs, qui, du fait d’un extraordinaire retournement de situations, dont seule la politique a le secret, sont devenus les pères fondateurs d’une seconde alternance, qu’ils auront combattue par tous les moyens.
Aussi cette même histoire lui fait-il un pied de nez, en l’obligeant à travailler pour ainsi dire avec succès à l’accession à la magistrature suprême de deux candidats ………. libéraux.
Sa petite voix raillée, sait on jamais par la Vodka, en souvenir d’une jeunesse certainement tumultueuse dans les kolkhozes, nous a habitués à des déclarations pimentées, ne laissant personne indifférent. Sacré Dansokho ! A-ton l’habitude de dire et d’entendre ; nous ne savons pas si bien dire.
Sacré ! Dansokho ? Peut être pas, mais sans conteste, il est assurément un homme plein d’idées qui devait, sans nul doute, être polygame dans une autre vie ou gageons qu’il a été sevré très tôt en raison de son attachement viscéral au rassemblement familial, même si le sien est plutôt politique.
En effet, chaque fois que l’opposition sénégalaise, tous partis confondus, est mise en minorité, elle trouve toujours les moyens de rebondir en se référant à son expertise, son courage et sa démarche consensuelle.
Ils font ainsi de son domicile leur principal lieu de ralliement et de sa personne, le plus petit commun multiple. Comme pour dire que quand c’est sérieux ou dangereux, c’est chez Dansokho et uniquement chez lui qu’on peut trouver refuge. Pourtant, il ne tire jamais le parapluie, laissant aux autres cette basse posture.
C’est ainsi que nonobstant la présidence par Amadou Makhtar Mbow des Assises dites Nationales, And Siggil Sénégal, pour aller aux choses plus sérieuses, a mis Dansokho au centre de son combat contre le président Wade.
Pourtant, entretemps, il aura été souvent trahi et combattu par certains de ces mêmes acteurs, qui, par la suite, reviennent par la petite porte, s’agglutiner chez lui, sachant qu’il n’a pas la rancune tenace et qu’il ne rejette jamais l’appel angoissé du naufragé. Porteur de la parole du peuple, il est souvent prêt à défendre les bonnes et justes causes, même celles perdues d’avance.
La sagesse est une qualité, c’est cette qualité première des saints et des gens de bien, qui, on le sait, ne peut raisonnablement pas s’accommoder de la traîtrise et de la félonie. Elle est ou elle n’est pas.
Je peux dire sans risque de me tromper que Dansokho est devenu sage en raison de son goût prononcé pour la vérité et pour le consensus, cette belle addition des contraires.
En plus, on ne peut raisonnablement lui reprocher que sa franchise qui semble irréversiblement non négociable. Sa spontanéité et son sérieux qu’il tient certainement de son ascendance n’ont point contribué à lui rendre service en politique.
Dansokho est un accélérateur de particules politique. Il a été l’un des principaux acteurs du rassemblement de l’opposition autour d’Abdoulaye Wade face au régime de DIOUF. Et tout le monde se rappelle sa fameuse réaction face à Iba Der THIAM qui contestait le choix porté par l’opposition sur la personne de Wade en 2000.
« Iba, tais toi, tu n‘as rien à dire. Toi et moi on est pareils, on est bien mais le peuple ne veut pas de nous. Le peuple croit en Abdoulaye Wade. » De même lorsque Tanor DIENG, contre toute attente, a contesté le choix porté sur Niasse par Benno Siggil Sénégal à la présidentielle de 2012, il n’a pas hésité à prendre position en faveur du choix de la majorité, au risque de frustrer ses amis du parti socialiste. Il a tout autant travaillé à la victoire du Président Mack SALL.
C’est un habitué de prises de position qui sont autant de leçons d’humilité et de courage à méditer par la jeune génération de politiques.
Il n’a jamais renié son amitié avec Wade qu’il appelle « Ablaye » mais cela ne l’a pas empêché de le combattre avec vigueur, en lui rappelant le contrat moral qui le liait au peuple.
Dansokho, on l’aime ou on ne l’aime pas, mais il a le mérite d’être là avec une bruyante pertinence et d’avoir traversé l’histoire politique du Sénégal sans rides ……..sur ses positions.
Sa récente confession : «Je n’ai pas honte de le dire. Wade a fait du très bon travail dans le monde rural. ; Des progrès considérables dans le cadre des éco-villages. C’est prodigieux» prouve si besoin en était que, autant il peut combattre l’injustice sans faiblesse, autant sait-il reconnaître les mérites sans malice, c’est un homme d’équilibre.
Le président Macky SALL a bien fait de mettre à ses côtés et d’écouter ce baromètre social, qui a la fabuleuse faculté de bien lire et interpréter les événements sociaux.
Pour tout cela, portant moi aussi la voix du peuple politique (c’est à la mode), je vous dis merci pour toute votre œuvre, pour le bien comme pour le moins bien que vous avez fait pour le Sénégal.
Du moins bien, il en a évidemment et je n’en parle pas. Pas plus que je ne parlerai de ses défauts qui sont l’apanage des humains. Qui peut se gausser de toujours bien faire et d’être sans défauts ?
A ce propos, la valeur politique d’Amath Dansokho, qui doit ses premiers pas à la lutte pour la justice et l’égalité, ne peut raisonnablement pas s’apprécier à l’aune de son poids électoral qui ne paie pas de mine. A l’opposé, son parcours peut aisément le classer et sans complexe, aux abords de SENGHOR, WADE ou SALL, du simple fait de sa capacité à souffler le vent qui fait bouger le peuple. Si l’on s’accorde avec Matéo L.B. à dire que :’’le peuple comme la mer n’est pas agité par son propre vent, mais par le vent d’autrui’’, on mesure à sa juste valeur ce que le Sénégal doit au vent de Kédougou, qui a très tôt compris que la finalité de la politique, c’est l’amélioration de la vie des citoyens.
C’est pourquoi, après sa dernière campagne, au lieu d’attendre qu’il passe l’arme à gauche, en bon gauchiste (que ce soit le plus tard possible) pour le célébrer, je suggère au Président de lui délivrer une décoration portée par la classe politique, pouvoir et opposition confondues, à l’effet de simplement lui rendre les honneurs politiques. Une statue aurait fait l’affaire, pour lui rappeler ses débuts dans le pays du dirigisme étatique, mais son récent combat contre la statue de la ’’ renaissance africaine’’ nous interdit de le lui proposer.
En laissant en 2010 à Maguette Thiam le PIT qu’il dirige depuis 1984, Amath Dansokho a bien été le premier à s’exécuter classe et la déclaration de Talla Sylla lors de ce congrès résume à elle seule la valeur de cet homme bien, monumental donneur de bonnes leçons « Au nom du Benno Siggil Sénégal, nous sommes fiers de cet homme qui symbolise le refus. Nous sommes là, ensemble, pour rendre hommage à un leader, un homme généreux qui est un monument. Amath Dansokho donne tout sans rien prendre ».
Boucar DIOUF Coordonnateur National de la CIAR (Convergence d’idées Autour de la République).
[email protected]

4 Commentaires

  1. DANSOKHO DOIT FERMER SA BOUCHE ET RASER LES MURS AULIEU DE RECRUTER DES LAUDATEURS QUI TENTE D ENCENSER SON PARCOUR PEUT PEU ELOGIEUX.QU EST CE QUE DANSOKHO A REUSSI EN POLITIQUE ? SINON ARRIMER SA FORMATION POLITIQUE QUI EXISTE DEPUIS 1957 DERRIERE MAKY SALL NE APRES 1960.DANSOKHO N A LEGUE A MAGATTE THIAM QU UN SEMBLANT DE PARTI QUI N A JAMAIS RIEN GAGNE TOUT EN CONSERVANT TOUS LES INTERETS MATERIELS ET FINANCIER. ALORS ARRETE CHER TROUBADOUR DEVERNIR LE PARCOUR D UN OPPORTUNISTE QUI N A JAMAIS RIEN REUSSI SINON SA LANGUE INSOLANTE ET VULGAIRE QUE LA PRESSE CONSIDERE COMME CELLE D UN SIMPLE GUIGNOLE.DIRE QUE CE FARFELU DE BIG DANS L HOMME DES 4000 MILLIARDS AVEC SES COMPAGNONS DE LA VIELLE GARDE COMME M. NIASS TANOR ET CONSORS FONT PARTI DES CONSEILLERS DE MAKYAVELIQUE BRUTUS JUDAS SALE QUI S EST SUR DE SIMPLES DELIRS POUR LANCER SA FAMEUSE TRAQUE DES BIENS SUPPOSES MAL ACQUIS.TRAQUE SELECTIVE QUI JUSQU ICI N A PRODUIT QUE LES REGARS SOIENT RETOURNE SUR SON PATRIMOINE COLOSSAL QU IL SERA TENU DE JUSTIFIER A SA CHUTE SINON POUR ALLER INEVITABLEMENT EN PRISON AVEC SA DYNASTIE FAMILIALE VORACE ET ARROGANTE.A BON ENTENDEUR SALUT ! CHER TROUBADOUR.

  2. Mademba mademba les gens peuvent apprecier dansokho en tant que personne politique sans etre un troubadour. En plus vous avancez des chiffres de 4000 milliards dans votre commentaire serieusement vous avancez des montants tellement farfelus que vous repondre c est une perte de temps et laudateur de dansokho sincerement trouvez autre chose et relevons le debat

  3. l’auteur parle français et n’encense pas. Il dit juste que dansokho est un politicien hors du commun même s’il n’a rien gagné. Il a quand même laissé la direction de son parti à quelqu’un d’autre, alors ses pairs s’acrochent au point d’être humilié comme Tanor.

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