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Dépassé par le mouvement d’humeur des magistrats: Cheikh Tidiane Sy zappe la rencontre du Giaba

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Le mouvement de l’Union des magistrats du Sénégal (Ums) et la grève des greffiers perturbent le sommeil du garde des Sceaux, ministre de la Justice. Devant co-présider la cérémonie d’ouverture de la 15e réunion de la commission techni­que du Giaba, avec son homologue de l’Intérieur, Cheikh Ti­dia­ne Sy a brillé par son absence, à cause de cette ébullition, semble indiquer Mansour Tall, son représentant à cette rencontre. Les journalistes qui comptaient sur la présence du ministre d’Etat, garde des Sceaux, ministre de la Justice, à la cérémonie d’ouverture de la 15e réunion de la commission technique/plénière du Groupe intergouvernementale d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique (Gia­ba), afin de l’interpeller sur les remous notés dans son secteur, ont déchanté. Prévu par le Secrétariat du Giaba au présidium de cette im­portante rencontre, M. Cheikh Tidia­ne Sy a préféré se faire représenter par un membre de son cabinet. M. Sy semble perturbé, dépassé par les évènements, si l’on se réfère au message de M. Mansour Tall, son représentant qui, a indiqué : «Vous dévinez aisément pour ceux qui ont un peu suivi l’actualité ces derniers jours, pourquoi M. le ministre d’Etat, garde des Sceaux, ministre de la Justice, malgré l’intérêt tout particulier qu’il porte à cette rencontre n’est pas venu personnellement. Par ma voix, il vous exprime tous ses regrets.»

Le garde des Sceaux devait co-présider l’ouverture de cette réunion avec ses collègues de l’Intérieur, Me Ousmane Ngom et de l’Economie et des Finances, Abdoulaye Diop. Ce dernier aussi s’est fait représenté à cette 15e plénière du Giaba.

A cette occasion, Me Ngom, a rappelé que «l’Etat du Sénégal en ce qui le concerne, est résolument engagé dans la lutte contre le blanchiment d’argent. Cela s’est traduit par la mise en place d’un cadre juridique et institutionnel approprié, même si beaucoup de choses restent encore à faire». La détermination du Sé­né­gal, selon le ministre d’Etat, «se manifeste également, par une forte implication des acteurs et la conduite des dossiers dont certains ont déjà fait l’objet de jugement ; tandis qu’une bonne partie est en cours d’instruction au niveau des institutions judiciaires du pays».

Ousmane Ngom a considéré «le blanchiment d’argent comme un fléau des temps modernes. Car, il alimente des réseaux de trafiquants de drogue, des réseaux de terroristes, entre autres». Raison pour laquelle, il nécessite «une réelle détermination pour le combattre».

Seulement au Sénégal, une certaine impunité ou lenteur est notée dans certains dossiers relatifs à l’argent sale. A ce propos, a soutenu le ministre d’Etat, «dans toutes les grandes démocraties, il y a ce qu’on appelle le principe de la présomption d’innocence. Il n’y a pas de présomption de culpabilité. Ce n’est parce qu’une personne est soupçonnée, qu’elle est forcément coupable. S’il n’y a pas d’indice au bout d’investigations qui ont été minutieusement menées, le dossier est classé sans suite. En revanche, s’il y a des indices concordants, et constants, le dossier est poursuivi jusqu’à son terme, c’est-à-dire, jusqu’au jugement».  Et d’ajouter qu’au Sénégal, «il y a eu des procédures qui ont été initiées. Des condamnations qui ont eu lieu et il y a eu également des dossiers qui ont été classés sans suite, parce qu’il n’y avait pas d’indices suffisants».

Pour éradiquer le phénomène, les défis restent énormes, malgré les résultats enregistrés par les structures nationales et le Giaba. Ainsi a rappelé Mansour Tall, «un seul pays ne peut lutter contre ce phénomène. Il est impérieux d’assurer une bonne coopération internationale telle que définie dans le plan d’action du Giaba». De l’avis du représentant de Cheikh Tidiane Sy, «l’accent devrait être mis sur le respect des principes de droit qui sous-tendent la bonne gouvernance, la transparence et le respect des systèmes judiciaires nationaux».

Dans son combat pour la protection des économies des Etats de l’Afrique de l’ouest, le Giaba entend mettre en œuvre un nouveau plan stratégique quadriennal 2011-2014. Dr Abdullahi Shehu, Directeur général du Giaba, a informé que ce plan stratégique a retenu six principaux domaines d’intervention sur lesquels ils agiront au cours des quatre prochaines années, notamment le développement institutionnel, le suivi de conformité, entre autres.

lequotidien.sn

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