Quand j’étais adolescent, mon marabout me disait souvent que dans ma vie, je devais tout faire pour ne jamais quitter le droit chemin. Il me rappelait également que je ne devais compter que sur la sueur de mon front pour vivre décemment et faire vivre ma famille. Et comme une sempiternelle ritournelle, il ajoutait sans relâche : « gor daan doolé lay dundé ».
Mais voilà que brutalement, le daan doolé qui dans l’entendement populaire incarnait la droiture et l’ardeur au travail utile pour-soi et pour la société, s’est métamorphosé en un syndrome rampant devenu plus dangereux qu’une vipère heurtante !
De nos jours cette expression, jadis synonyme de courage, de vertu, de droiture et d’ardeur au travail honnête, a brutalement perdu toute sa quintessence morale. Le daan doolé est devenu la réplique privilégiée pour tous ceux qui ont choisi de mener des activités marginales de nature à semer le désordre, l’anarchie et le désarroi dans tous les segments de la société sénégalaise.
La plupart de ces personnes qui n’arrêtent pas de brandir cette arme inévitable du daan doolé, ne sont pas originaires des centres urbains qu’ils ont découverts et envahis subitement. Comme mes ancêtres de Thioumaadé Nguéyène, ils viennent principalement de villages éloignés sans avoir été préparés aux exigences de la vie dans un centre urbain comme Dakar, Thiès, Kaolack ou Saint-Louis.
Dans mon roman La malédiction de Raabi (Edit. NEI/CEDA 2011), j’écrivais ce qui suit à la page 146 : « Quand la ville est envahie par des villageois sans éducation, la ville se transforme en village sans organisation ! » Comme peuvent le noter très aisément les personnes dotées d’usage et de raison, le statut de « villageois » n’est évidemment, ni avilissant ni dégradant loin de là ! Je veux dire par là que c’est surtout le manque notoire d’éducation civique, morale et environnementale qui caractérise une forte majorité de cette catégorie de migrants, qui constitue un terrible fléau dans nos centres urbains.
Ainsi quand les trottoirs et chaussées des grandes villes sont envahis par des marchands à la sauvette et autres tabliers et que les autorités étatiques, les responsables des mairies et les riverains submergés par le désordre prennent des mesures de déguerpissement, les envahisseurs se fâchent, la colère au ventre et les menaces à la bouche, hurlent à tue-tête : « Danuy daan doolé ! Danuy daan doolé » !!
Quand des charretiers souvent violents et insolents se ruent nuitamment sur le littoral sablonneux de Dakar, Cambérène, Guédiawaye, Golf et Yeumbeul pour prélever du sable de dunes en faisant tomber les peuplements de filaos, les agents des Eaux et forêts et les riverains font face à une violente résistance et le fameux cri de guerre : « danuy jaay sunu doolé » !
Quand à la faveur de la nuit noire, des individus dérobent les couvercles en fonte des regards de conduites d’eau de ruissellement de l’ONAS ou de SONES ou démontent les panneaux de signalisation et autres supports en métal dans les rues des villes, les policiers et les gendarmes qui les appréhendent obtiennent toujours en guise de réponse la formule magique suivante : « Danuy daan doolé »
Quand le type d’encombrement le plus ahurissant de la voie publique se déroule à la gare ferroviaire de Thiaroye, des marchands de toute sorte investissent la voie ferrée pour ne déguerpir de cet espace interdit et dangereux que quand le train siffle de désespoir pour les faire fuir, la marchandise sur la tête ! Là également, les autorités de Transrail, désespérées et exaspérées reçoivent l’absurde ritournelle : « Danuy daan sunu doolé » !
Quand à l’heure de la prière de Takkusaan vous voyez cette longue file de centaines de personnes urinant à qui mieux mieux sur le mur de la corniche des HLM, vous êtes tout simplement médusés et envahis par la colère. Et s’il vous arrive le malheur d’attirer l’attention de ces gens sur ce vilain geste vous récolterez inéluctablement des répliques désagréables et bien entendu, l’inévitable refrain : « danuy daan doolé » !
Quand dans ma ville natale de Saint-Louis, la Municipalité tente de soulager les élèves et faciliter leur mobilité en mettant à leur disposition des bus, un groupe de transporteurs mécontents s’insurgent contre cette heureuse initiative ! Et pourtant, nous avons toujours bénéficié de cars de transport d’écolier à Saint-Louis et cela n’a jamais ruiné les transporteurs. Dans les années 50 et 60, c’était bien Pa’ Mamoudou Hann de Ndiolofène qui conduisait le bus des écoliers. Il y avait également un car de transport pour les fils de gendarme et un autre pour les fils de militaire. Dans ce cas également, le slogan « daan doolé » a encore été brandi sur la place Faidherbe !
J’aurais pu donner d’autres exemples de nuisances que nos compatriotes migrants ou pas justifient toujours par le fameux « daan doolé » ! Je voudrais juste m’en arrêter là, en attirant l’attention de tous les Sénégalais sur la nécessité de prendre des décisions fermes, courageuses et durables pour mettre un terme à ce déferlement du « daan doolé » complètement vidé de ses valeurs morales. Nous devons prendre conscience du fait que travailler et gagner honnêtement sa vie, n’exonère aucun citoyen de ses obligations civiques et morales. Si l’on n’y prend garde, le « daan doolé » qui est devenu un dangereux syndrome ne va pas tarder à désarticuler l’ordre républicain, à plomber le développement durable et à compromettre la paix et la stabilité de notre pays. Que Dieu préserve le Sénégal, contre le daan doolé dévoyé et générateur d’anarchie, d’instabilité et d’incivisme généralisé !
Moumar GUEYE
Écrivain
E-mail : [email protected]
Un vrai diagnostique de la situation des centres urbains sénégalais; Même en Europe, on retrouve ces mêmes incivilités de la part de ces villageois dans des endroit comme la Tour Eiffel, Montmartre et même les Champs Élysées.
Pauvres villageois, il est temps qu’on leur montre que tout n’est pas permis en ville.
lol soudoul wone villageois senegal danane dee ack khiyiffe
le pire c’est sur la route ils sont devenus des chauffeurs qui connaissent rien du code de la route , et deviennent indisciplinés une fois derrière un volant
Je partage votre avis
Bravo et merci Colonel
Ces ruraux n’obéissent qu’aux marabouts ils ne respectent rien d’autres et personne d’autres
Bonjour, M.le Colonel,
Avec beaucoups de respects que je vous dois,je ne suis pas daccord sur ce que vous venez de dires sur les villageois.
Et méme vous tentez de réctifier pour dire que les villageois sont sans éducation.Certe y’en a ,mais pas la majorité.
et ce que lon appel fils a papa eux ceux qu’il font est 10000 fois plus grave que ce que les villageois font.
Vos lignes devraient au moins sur le bradage des terres que subissent les villageois .
Nous entant que villageois dés les premiers jours de notre naissance on commence a nous donné des cours de respect et je vous invite chez mon village par exemple vous verrez que s’il reste un peut de respect dans notre culture vous les trouvé chez les villageois.
M.r le Colonel sénégal ca appartient aux urbain et les villageois y compris .
« NIOUNE SOUNOUYE MAME BAYE LANOU KHAM »légui bour eupnane nou dolé dieul sounou souf parla force té yene kéne diapaléwoul baykatyi.
Bouko défé niou nieuw si ville bi dane sanou dolé lou nou am délou dékba bok ka ak sounouye waye diour.
Je suis pas heureux de lire que l’indiciplice que lon constate dans les villes c’est les villageois.
Et si vous expliquez comment est la vie de ceux que lont dit fils a papa.
Nous ne sommes pas impolie ou manque d’éducation.
Manque déducation fo dém fék kafa ,té si fils a papa yi rek nga kaye fék.
merci
Mon colonel il faut modérer ton langage d’aristocrate et sache que cette notion de villageois géographique n’est plus d’actu espèce de hautain. Dieu n’aime pas ce genre de personne qui pense après qu’il leur ai donne une chance qu’il est meilleur ou que ses contemporains qui ne font pas comme lui. Il va de soit que vous n’avez jamais su faire une différence entre votre gauche et votre droite depuis que vous avez « réussi » dans votre ville. Drole de Colonel xénophobe qui doit appuyer à la défense de l’intégrité du territoire en compagnie de soldats villageois.Et tes bains mystiques dans le village de…N ? .
LOU BAKH MOM SERT A TOUT LE MONDE.OU EST LE PRO PAS DE COMPLEXE.
Bravo mon colonel enfin quelqu’un qui ose dire ce que la majorite pense.Une anecdote, un jour en Italie des gendarmes appeles 2fois dans un parking d’un centre coomercial pour y chasser des marchands ambulants senegalais; etonnes à la troisieme tentative l’un d’eux fait cette demande: mais qui est votre president avant de terminer oh lalala je ne l’envie pas.
Pourquoi les senegalais sont fiers de faire des photos a Rome, paris, londres et no a Dakar parce que tout simplement ce sont des villes propres ou regnent l’ordre , la discipline, la loi vivement l’application de la doctrine militaire au senegal.
IL Y A SURTOUT LE LAXISME DE L’ETAT ET DES POLITICIENS.
IL FAUT SAVOIR USER DU BÂTON LORSQU’UN ÂNE REFUSE D’ENTENDRE RAISON.
ce colonel a des années travaillé dans les villages et surtout avec des villageois mal eduqué alors ta pa ledroit de parler ainsi
merci mon colonel
LE COLONEL GUEYE NE SAIT MEME PAS CE QU’IL VIENT DE DIRE.JE SUIS ECOEUREE QUAND JE PASSE DEVANT L’AVENUE CHECKH ANTA DIOP PRECISEMENT VERS L’UNIVERSITE.LES AUTORITES DU COUD DOIVENT COMBATTRE CELA AVEC L’APPUI DES ETUDIANTS. C’EST VRAIMENT PAS BEAU A VOIR;J’EN PROFITE POUR FELICITER LE DIRECTEUR DU COUD POUR LE BEAU TRAVAI.L AU NIVEAU DE L’ESPACE UNIVERSITAIRE
que des bêtises en villes le soir on remercie serigne touba ,,, aka sa……
avenue cheikh ANTA DIOP, ALLEES DE CENTENAIRE, QUELLE PORCHERIE ,,, DOU L’ISLAM DOU ECOLE PERSONNE NE PEUT LES ÉDUQUER BAYIIL LEENE NONOU REKKK….SERIGNE BIII REK MO CII MANE DAAARA
Avec un colonnel pareil c’est normale que des pickups puissent facilement mettre en deroute les armées africaines
Et pourtant ce colonnel se croit …., c’est INCROYABLE
Mes respects mon colonel, ta contribution n’égale pas ces commentaires négatifs à l’égard du texte… C’est incroyable, l’hypocrisie de certains sénégalais! Ils auraient peut-être voulu que vous tourniez autour du pot.Mais je sais que vous êtes sans doute inspirez par cet adage « Qui aime bien châtie bien »… Avec vous, « Petit Chose »
M. Gueye vous venez de peindre un tableau aussi caricatural qu’incomplet. Je me permets de vous poser quelques questions dont les réponses compléteront je pense le tableau de l’anarchie qui règnent PARTOUT au Sénégal.
est-ce-que ce sont que les villageois qui garent leur véhicules sur les voies piétonnes et trottoirs forçant les piétons a marcher sur la chaussée?
est-ce-que ce sont que les villageois qui mettent leur sable et autre matériaux de constructions au milieu de la chaussée a Dakar ou ailleurs occasionnant une pollution poussiéreuse?
est-ce que ce ne sont que les villageois qui détournent les fonds de dotations et autres lignes du BCI destinées aux collectivités locales entrainant l’enracinement de la pauvreté dans nos terroirs?
est-ce-que ce sont des villageois qui maintiennent nos stocks militaires toujours a l’aide de BIC, FEUILLE et ETAGERE?
est-ce-que ce sont des villageois qui délivrent et/ou obtiennent des permis de construire dans les zones de captage, parc de quartier et domaine maritime occupés de la facon la plus anarchique?
est-ce-que ce sont de villageois au service du cadastre qui tracent des maisons de moins de 100m2 en ville, mes terrains en toute forme de trapézoïdes inimaginables, de rue tellement étroite qu’un camion des sapeurs ne pourrait y passer?
est-ce-que ce sont des villageois qui programme les grilles d’émissions-poubelle dans les chaines de TV au Senegal?
est-ce-que ce sont de villageois qui ont conçu et réaliser les tremis (tunnels pour certains) de la corniche qui sont inondés a la moindre pluie et qui nous a coutes l’équivalent de routes sur des centaines de km?
est-ce-que ce sont des villageois qui « obtiennent » des permis de « transformer » violant les règles les plus élémentaires de mitoyenneté?
Vous voyez M. Gueye le chaos qui fait figure de système de vie et de gouvernance est bien plus présent que vous ne voulez l’admettre.
La vraie cause est la démission de l’état, ou plutôt des mandataires du peuple sénégalais qui s’évertue a accaparer richesses et jouir de privilèges indus.
Le système d’exploitation, d’accaparement et de prévarication a encore de beaux jours devant lui si l’on pense que fermer les frontières de la presqu’île aux … villageois réglerait tous les problèmes de bienséance et de bien-vivre dans la capitale!!!
Cato