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«Dialogue national» et Karim Wade- L’escroquerie évidente, sans gêne ! Par Momar Dieng, journaliste.

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Tout est allé très vite avec ce « Dialogue national » dont les premiers résultats bruts-nets sont sous nos yeux. Les libérations des principaux complices de Karim Wade pour différentes raisons que le Garde des Sceaux s’est précipité de justifier…comme d’habitude.

L’escroquerie va prendre de l’ampleur au fur et à mesure que le chef de l’Etat aura l’impression d’avoir bien floué son monde. Avant de lancer la comédie du samedi 28 mai, Macky Sall a clairement négocié avec Abdoulaye Wade autour de cette initiative, mais avec en toile de fond « quelque chose à faire absolument et par tous les moyens » concernant Karim Wade. C’était avant et après le référendum du 20 mars.

L’ancien ministre d’Etat sera sans doute libre «avant la fin de l’année». La concrétisation de cette décision présidentielle interviendrait d’ici à novembre ou décembre. Ce serait bien avant. Et même peut-être sous peu. La formule est un artifice de communication juste destiné à transporter les esprits dans un temps lointain afin d’écarter toute idée d’immédiateté… Et encore une fois, Macky Sall n’a pas en parler à la presse nationale. Quand c’est important, c’est sur des ondes étrangères.
Il voulait coûte que coûte le PDS avec lui dans son dialogue. Wade veut voir son fils libéré de prison. Des responsables du Pds s’opposent au deal, mais n’osent pas le manifester publiquement. Oumar Sarr est enrôlé dans le projet car Macky Sall a promis effectivement de « faire quelque chose. » Il n’a échappé à personne que le blanc seing de Wade à Oumar Sarr – un courrier de 4 à 5 lignes – est venu après la position sans surprise du Pds en faveur d’un dialogue sur des «sujets d’intérêt national». Le deal est patent aujourd’hui avec les propos du Président de la république sur une radio étrangère dont la tutelle politique – le gouvernement français – a pu jouer un rôle dans l’inflexion du procureur Sall sur le dossier Karim.

Il fallait trouver un excellent prétexte pour enrober toutes ces perspectives partisanes dans une globalité de type national. Macky Sall et ses «conseillers» ficèlent donc très vite le «contenu» du «dialogue national» après y avoir travaillé durant plusieurs semaines, en mettant au parfum le minimum possible de leurs alliés de Benno Bokk Yaakaar. Ceux-ci, de toutes les façons, n’avaient que peu de griefs à lui opposer.

Dans la salle des Banquets du Palais, Macky Sall a son spectre d’invités. Il peut procéder tranquillement au relais national d’une initiative tordue en abusant de la crédulité des uns, de la sincérité des autres, et en s’accommodant de l’opportunisme du plus grand nombre. Mais comme libérer Karim Wade ne peut se faire sans stratagèmes, il fallait commencer par élargir ses proches complices condamnés avec lui par la Crei. Rappelez-vous : quand il y a eu tout le tapage autour de la santé fragile de Bibo Bourgi, Sidiki Kaba avait indiqué que les autorités étaient en train de voir comment faire pour sécuriser le transfert médical du prisonnier en France. En réalité, le pouvoir réfléchissait à la manière d’exploiter le cas Bourgi dans une perspective plus «avantageuse».

Pour résumer, Macky Sall a vendu à l’opinion un emballage appelé «dialogue national» qui, une fois dépaqueté, nous livre une marchandise avariée à consommer de toute urgence. Avec risque de contracter des pathologies diverses…
Par Momar Dieng, journaliste.

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